D’après un article de Mackenzie Gray publié sur Global News le 10 juin 2025
Lors d’une conférence de presse tenue mardi dans le foyer de la Chambre des communes, le chef conservateur Pierre Poilievre a vivement critiqué la gestion libérale de l’immigration, affirmant que la population canadienne « a crû de manière incontrôlée » et que cela justifierait une réduction marquée de l’immigration.
Mackenzie Gray rapporte que Pierre Poilievre a déclaré : « Nous voulons des limites sévères à la croissance démographique afin d’inverser les dégâts causés par les libéraux à notre système. » Il a également accusé le gouvernement de laisser les frontières du pays « grandes ouvertes », ce qui aurait entraîné, selon lui, « la libre circulation de drogues, de migrants illégaux, de trafiquants d’êtres humains, et bien pire encore ».
Gray précise que le chef conservateur n’a pas pris de questions de la presse pour préciser ce qu’il entendait exactement par « limites sévères ». À l’heure de la publication de l’article, le Parti conservateur du Canada n’avait pas donné suite à la demande de précision envoyée par Global News.
Statistique Canada indique que le Canada a connu une croissance démographique fulgurante entre 2021 et 2024, atteignant une hausse de près de 9 %. En mars 2024, la population canadienne a franchi le cap des 41 millions d’habitants — la croissance domestique la plus rapide depuis plus de 60 ans.
Mackenzie Gray souligne que le gouvernement libéral, d’abord sous Justin Trudeau puis sous son successeur Mark Carney, a promis une réduction progressive du nombre de résidents permanents admis chaque année. De 500 000 en 2023, le seuil devrait baisser à 395 000 en 2025, puis à 380 000 en 2026, et enfin à 365 000 en 2027. En parallèle, Ottawa prévoit également de plafonner le nombre de résidents temporaires à 5 % de la population totale d’ici la fin de 2026, contre 6,5 % actuellement.
Mark Carney a confirmé dans les lettres de mandat envoyées à ses ministres son intention de maintenir ces plafonds, exprimant le souhait de ramener les taux globaux d’immigration à des niveaux « durables ».
Le programme électoral des conservateurs promettait quant à lui de réduire l’immigration permanente « à un rythme durable, similaire à celui observé sous le gouvernement Harper ». Gray rappelle qu’entre 2006 et 2016, le Canada accueillait entre 240 000 et 285 000 immigrants permanents par an sous Stephen Harper. Toutefois, il reste flou si la proposition conservatrice actuelle vise une réduction absolue du nombre d’entrants ou une adaptation proportionnelle à la population actuelle.
Cette déclaration de Poilievre marque une escalade rhétorique notable dans le débat sur l’immigration au Canada, relançant une question centrale : comment concilier croissance économique, services publics sous pression et intégration des nouveaux arrivants?