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Pride fatigue : un terme qui veut tout dire en ce mois des « fiertés »

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En cette fin de printemps chaude et humide, il faut dire que le mois des fiertés a perdu de sa visibilité. Si certaines entreprises, telles qu’Air Canada, ou des administrations publiques mettent toujours de l’avant le drapeau arc-en-ciel, l’Occident semble néanmoins frappé par ce que l’on appelle la Pride fatigue, un terme anglais désignant une lassitude face à la surenchère de la fierté.

Les entreprises se montrent plus frileuses que d’habitude cette année. Celles qui, autrefois, embrassaient toutes les causes sociétales — des LGBT à Black Lives Matter — semblent avoir revu leur stratégie estivale. Si quelques-unes ont souligné le mois des fiertés, comme Air Canada, cela a surtout suscité des railleries.

L’Agence du revenu du Canada, dans une publicité diffusée sur Facebook, mettait en scène un couple homoparental pour encourager les parents à demander les allocations familiales. Ce fut suivi de nombreux commentaires homophobes. Bien que le fait de cibler des individus pour leur orientation sexuelle soit inacceptable, cette réaction traduit une forme de fatigue, un ras-le-bol face à ce qui est perçu comme l’agenda LGBT.

C’est un peu le même phénomène que pour la présence, très marquée, de femmes voilées dans la publicité. Ce n’est pas la diversité en soi qui dérange, mais le fait que les agences de publicité semblent désormais contraintes de cocher des cases : tel pourcentage de couples mixtes, telle proportion de femmes voilées ou d’hommes sikhs portant le turban.

Encore une fois, ce n’est pas la présence de ces personnes qui est remise en question, mais le caractère artificiel de leur mise en avant. Cela sonne faux. Prenons l’exemple du cinéma : personne ne s’est plaint, à l’époque, de la production des films Blade avec Wesley Snipes. Ces films étaient appréciés, bien avant que la logique des quotas ne vienne s’imposer.

De la même manière, de nombreux acteurs homosexuels ont pu incarner de grands rôles sans que cela ne pose problème. Ce qui dérange aujourd’hui, c’est que l’on ne semble plus rechercher la qualité, mais la quantité de cases à cocher. Et cette Pride fatigue résume bien cette dérive.

Nous connaissons tous des personnes homosexuelles, trans ou bisexuelles. Cela ne devrait déranger personne. Mais peut-on s’arrêter un instant et se demander si l’intégration de personnages définis uniquement par leur orientation sexuelle, sans que cela ait de lien avec l’intrigue, n’est pas devenue fatigante, voire contre-productive pour tous les publics ?

Il en va de même pour l’omniprésence des drapeaux arc-en-ciel, affichés partout où il est possible d’en mettre. Aucune autre cause, dans l’histoire contemporaine, n’a bénéficié d’une telle mise en avant. Ni les personnes handicapées, ni les peuples autochtones n’ont eu droit à une telle exposition. Cette lassitude se ressent sur les réseaux sociaux, comme dans de simples discussions autour d’un café.

De plus en plus d’entreprises semblent avoir conclu que cela suffisait. Elles constatent une perte de clientèle, sans que la cause LGBT ne leur rapporte les bénéfices escomptés. Comme on dit, c’est la quantité qui fait le poison. L’immigration, en soi, n’est pas un problème ; ce qui l’est, c’est son ampleur. Il en va de même pour la présence des revendications LGBT dans l’espace public.

Quoi qu’il en soit, juin 2025 tranche nettement avec la même période l’an dernier. Le mois des fiertés finira peut-être un jour par être oublié, comme l’ont été d’autres causes jadis omniprésentes, telle que la couche d’ozone. L’attention collective passera alors à une nouvelle saveur à la mode. Ou, espérons-le, aux véritables enjeux qui intéressent encore vraiment les citoyens.

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