Cela fait déjà quelques mois qu’on voit passer des nouvelles inquiétantes sur la remontée de l’entrisme islamique au Québec, mais les derniers jours remportent la palme. On a eu, évidemment, une remontée des actes haineux antisémites en raison du conflit israélo-palestinien et, plus récemment, une controverse au sujet de l’implantation de doctrines islamiques dans certaines de nos écoles primaires, allant clairement à l’encontre des principes de laïcité dont nous nous sommes dotés en 2018. Et maintenant, durant la fin de semaine, nous avons vu des prières de rues islamiques en face de la basilique Notre-Dame-de-Montréal, en parallèle avec un traitement de la nouvelle de la chute d’Assad à peine croyable par nos grands médias, qui ont abondés dans les termes « d’espoirs » et de « rêve ».
C’est à croire qu’on est complètement endormis face à la menace intégriste… aussi endormis qu’en 2015, lorsque les décapitations s’enchaînaient et les condamner vous valait des accusations de « discours de peur » de « d’islamophobie » et « d’intolérance ».
Prière de rues : l’islamisme au grand jour
Cela fait plus de dix ans que des analystes sonnent l’alarme d’une possible islamisation de la société québécoise, avec de nombreux exemples européens en tête. Évidemment, les proportions démographiques étaient moins inquiétantes ici, ce qui leur valait des railleries constantes et des accusations de paranoïa. Or le message a toujours été clair : « ce n’est pas nécessairement un problème aujourd’hui, mais ça pourrait très vite le devenir si on poursuit ces politiques migratoires insensés ».
Il semble que nous en soyons là ; on observe déjà que certaines écoles québécoises sont composées à majorité d’enfants d’origine arabo-musulmane pour la première fois dans l’histoire. Cet état de fait a même occasionné ses propres controverses dans le cadre d’un échange « interculturel » entre une école de Montréal et de Gaspésie qui faisait l’objet d’un documentaire en 2023. Lorsqu’on en est rendu à considérer un échange entre deux écoles québécoises d’échange « interculturel », il semble assez évident qu’il se déroule une évolution démographique d’importance sur le territoire, et particulièrement à Montréal.
C’est d’ailleurs dans la métropole qu’on a pu voir quelques occurrences de prières de rues dans les derniers mois, mais aucunes aussi relayées que celle de cette fin de semaine, qui s’est déroulée devant la basilique Notre-Dame-de-Montréal et a été filmée par Rebel News. Ce phénomène, qui était déjà courant – et massif – en Europe, est complètement inédit au Québec, et a clairement émergé dans la foulée des manifestations pro-palestiniennes.
C’est peut-être pour cette raison, d’ailleurs, que celles qui se sont déroulées cet été ont peu fait réagir : les gens les attribuaient simplement à des activités dans le cadre des manifestations – et ce n’est pas le premier débordement observé. Or, si les drapeaux palestiniens étaient encore bien présents ce dimanche devant la Basilique Notre-Dame et que la manifestation était organisée par les militants de Montreal4Palestine, on tend quand même à remarquer une certaine normalisation du phénomène en dehors de l’objectif militant. D’ailleurs, celle qui s’était déroulée dans un parc d’Ahunstic-Cartierville le 16 juin n’avait rien à voir avec la Palestine, et se faisait dans le cadre des célébrations de l’Aïd.
Pour beaucoup de laïcs et de chrétiens, ces prières collectives, qui monopolisent complètement un lieu public et le détournent de ses fonctions habituelles, constitue une forme d’invasion symbolique du territoire, une provocation visant à signifier l’implantation islamiste au pays. C’est, dit-on, la première étape avant des processus d’islamisation plus avancés.
Pour cette raison, le gouvernement de François Legault, qui a été à l’origine de la loi sur la laïcité en 2018, évalue en ce moment la possibilité d’interdire les prières collectives dans les lieux publics. La proposition entraîne une grosse controverse avec des organisations de défense des droits civiques, pour qui cette mesure irait à l’encontre de la liberté de religion garantie par les chartes. Or, ils tendent à déformer ce concept : l’idée n’est pas d’interdire les prières individuelles dans les lieux collectifs, mais bien les prières collectives, ou, à tout le moins, les rendre conditionnelles à une approbation préalable régie par des critères stricts.
La cause palestinienne ; un cheval de Troie?
Comme nous l’avons mentionné, une majorité des actes islamistes en sol québécois dans la dernière année a eu pour origine le militantisme pro-palestinien, qui semble excuser tous les dérapages. En effet, l’usage à tort et travers du terme « génocide » par ces mouvances militantes – qui s’apparente ici à son usage par les militants autochtones dans le cadre de l’affaire des pensionnats – donne une justification d’actions extrêmement radicales.
C’est d’ailleurs un phénomène qui n’est pas exclusif à la gauche ou à la droite : de nombreux critiques anti-système de la droite populiste ont instantanément adopté le discours pro-palestinien et justifié des manifestations qui les auraient répugnés dans d’autres circonstances. De nombreux médias, tant de droite que « mainstream », se font accuser d’avoir été « achetés par les juifs et les sionistes », dans un antisémitisme et un complotisme à peine voilé, ne réalisant pas que la préoccupation principale de ces médias, c’est la montée de l’islamisme.
Apparemment, ces gens ne sont pas encore capables de faire la part des choses entre les aspirations nationales de la Palestine et ses méthodes terroristes et intégriste qui rebutent profondément les occidentaux.
La chute de Assad ; le « rêve », selon Radio-Canada
Or, étrangement, ce sont souvent les mêmes apologistes du terrorisme palestinien qui, dans le cas de la chute de Assad, semblent tout à coup comprendre qu’on voit plutôt la prise de pouvoir par des islamistes que la chute d’un tyran. Allez savoir ; le dénominateur commun de ces gens semble tout simplement être l’anti-occidentalisme : on déteste les élites occidentales pour leur support à Israël, et on les déteste pour leur support aux « rebelles » syriens…
Comme on dit, une horloge brisée donne l’heure juste deux fois par jour, parce que la couverture élogieuse de la chute du régime de Assad par des grands médias tels que Radio-Canada est en effet extrêmement troublante. De nombreuses entrevues faites avec des experts et des syriens dans les derniers jours décrivaient cette situation d’État déliquescent et aux prises avec des factions conquérantes comme porteuse « d’espoir ». On y parlait de la chute de Assad comme d’un « rêve » fait réalité.
Évidemment, on a eu droit à des analyses un peu plus sérieuses sur l’aspect dangereux et imprévisible de cette nouvelle réalité géopolitique, mais le fait de parsemer ici et là des commentaires aussi légers et négligents est tout à fait choquant. C’est simple : en 2024, il est moins risqué de faire des apologies de groupes terroristes islamistes que d’affirmer ne serait-ce qu’une once de sympathie pour la Russie ou les russophones de l’est ukrainien.
À entendre ces analyses jovialistes sur la chute de Assad, on vivrait encore en 2011, au tout début des printemps Arabes et de la crise en Syrie, et où il paraissait évident que ces régimes en place depuis plus de 40 ans devaient déguerpir. Qu’on soit clair : le régime Assad a été brutal et antidémocratique, et il ne s’agit pas ici de le défendre. Cela dit, lorsqu’il était le plus en difficulté, autour de 2014, ce qui a pris sa place était l’État-Islamique et son organisation terroriste, qui a multiplié les violences barbares partout sur terre, à coup de décapitation, de tortures, de destruction du patrimoine mondial, de destruction pure et simple des villes. L’État-Islamique et toutes les factions islamistes armées qui se sont mises à pulluler sur le territoire entre la Syrie et L’Irak étaient, objectivement, bien pires que le régime Assad. Pour les déloger, et rétablir l’ordre, ça a pris l’un des plus grandes mobilisation militaires de l’histoire récentes, et les combats ont réduit en cendre des villes entières dans les plus gros combats urbains depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Jouer de légèreté avec cette réalité qui devrait aujourd’hui être évidente, ce n’est plus de la négligence, c’est carrément tromper le public. Que des Syriens aient souhaité la mort de Assad est une chose, mais les encourager et propager le message dans nos médias alors qu’il y a une menace beaucoup plus concrète qui se profile à l’horizon est une grossière incompétence et vient flirter avec la promotion du terrorisme.
On a aussi l’exemple de Khadafi, dont on a forcé la chute : la déliquescence subséquente de la Libye, tombée en guerre civile dévastatrice, a causé de l’instabilité partout dans le Sahara. Les groupes terroristes se sont simplement emparés des armes lourdes de l’armée Libyenne et les ont apportés au Mali, en Mauritanie, en Algérie, au Niger, au Tchad, etc. C’est probablement pour cette raison qu’Israël s’est empressé, ces derniers jours, de bombarder ce qui restait des bases militaires syriennes et de reconquérir certaines régions du plateau du Golan : il voulait éviter que ces armements lourds soient acapparés par les groupes terroristes qui ont fait chuter Assad.
Bref, il apparaît tout à fait délirant de voir des gens insister sur les bénéfices de la chute de Assad qui, aussi tyranesque soit-il, ne sera remplacé que par des groupes terroristes et une instabilité qui pourrait faire retomber la région dans les pires heures de Daech, entre 2014 et 2017. Et le fait qu’on voit ici, au Québec, des gens applaudir la situation explique largement pourquoi on voit de plus en plus sur notre territoire des actes haineux antisémites, du militantisme radical islamiste, de l’entrisme islamique dans nos écoles, des prières de rue et des tensions communautaires.
Si on encourage les gens dans leur célébration des terroristes d’outre-mer, que pensez-vous qu’ils feront ici? Poser la question, c’est y répondre.