Afin d’analyser l’impact qu’aura la loi C-18 du gouvernement Trudeau pour ses utilisateurs canadiens, Google a confirmé mercredi être en train de réaliser des tests d’essais sur « moins de 4% » de la population canadienne qui subira conséquemment un blocage de certains contenus journalistiques. Ce test devrait durer 5 semaines.
Le projet de loi C-18, qui va de pair avec le projet de loi C-11, vise à revoir la monétisation sur le web et forcer les grandes plateformes telles que Youtube ou Facebook à compenser les médias canadiens qui y publient du contenu. Ces médias qui bénéficieraient de cette compensation seraient préalablement sélectionnés par l’organisation journalistique canadienne qualifiée.
Pour ce qui est de C-11, la loi vise à subordonner l’internet canadien aux normes du CRTC.
Google est tout à fait opposé à ces lois canadiennes intrusives qui cherchent à lui imposer un modèle d’affaire et jouer dans ses procédés algorithmiques. Il a fait de nombreuses campagnes contre C-11 dans les derniers mois et exécute désormais ce test choquant de censure de contenu qui semble être un message envoyé au gouvernement Trudeau.
C’est que l’application de ces lois signifiera nécessairement un certain niveau de censure et de contrôle gouvernemental sur l’internet canadien ; Google cherche donc à le démontrer avec force avant le vote de la loi.
Piqué au vif, le ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez n’a pas caché son mécontentement en affirmant que « les Canadiens ne seront pas intimidés ». Selon lui, ces lois visent à assurer la fiabilité des nouvelles au niveau local et national et à assurer la transparence des plateformes web.
L’Association canadienne des radiodiffuseurs pense la même chose et l’association Friends of Canadian Broadcasting affirme pour sa part que les actions de Google relèvent de « l’avarice ». Elles se passent bien de révéler, par contre, les gains énormes qu’elle obtiendra des lois de Justin Trudeau.
En 2021, il était évalué que les publicités en ligne représentaient 80% du marché total au Canada… C’est donc dire que depuis des années, les grands médias représentés par ces associations ont perdu ce marché colossal qui comptait pour une grande part de leur financement. De manière organique et naturelle, en suivant les lois du marché, il était tout à fait naturel que le marketing se déplace sur le web.
Mais voilà qu’ils ont trouvé une manière d’utiliser le gouvernement pour soutirer une part de ces gains perdus aux plateformes. Et ils osent aujourd’hui accuser Google d’avarice ; l’ironie est palpable.
Pendant ce temps, ce sont les citoyens canadiens qui écopent.