Les universités sont essentielles à notre société : elles forment une élite politique, scientifique, technique et culturelle. En théorie, elles sont un lieu de quête de vérité. Pourtant, leur rôle a toujours été sujet à controverse. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais avec l’essor du wokisme, on peut légitimement se demander ce que vaut un diplôme en 2025. La question se pose particulièrement dans les cas canadiens et britanniques.
Au Canada, le gouvernement fédéral s’implique depuis des années dans le domaine universitaire, pourtant de compétence provinciale. L’un des leviers de cette influence réside dans le financement de la recherche aux cycles supérieurs. Théoriquement, les étudiants peuvent postuler à des bourses, mais celles-ci sont de plus en plus attribuées selon des critères stricts de diversité et d’inclusion.
Qui ne se souvient pas de la fameuse thèse sur la perception de la lumière chez les peuples autochtones… en physique ? Aujourd’hui, la tendance s’est généralisée : les universités canadiennes produisent des dizaines de mémoires et de thèses sur des sujets liés au genre, au racisme et à l’activisme.
Selon le Macdonald-Laurier Institute, le gouvernement fédéral a dépensé 1,16 milliard de dollars en 2023-2024 pour financer des recherches aux intitulés aussi obscurs que « Queériser le leadership, autochtoniser la gouvernance : construire des voies intersectionnelles pour que les communautés bispirituelles, trans et queer puissent mener le changement social et institutionnel ».
Ce projet, qui a coûté 446 000 $ aux contribuables canadiens, s’ajoute à de nombreuses autres études sur le racisme anti-noir, les questions transgenres et le féminisme. On peut légitimement se demander si l’université joue encore son rôle de gardienne du savoir et de la vérité dans la société. L’inféodation de la recherche à une idéologie rappelle une époque pas si lointaine en Union soviétique, où la science devait servir les dogmes du parti.
Oxford, Cambridge et le nivellement par le bas
Pendant ce temps, au Royaume-Uni, les prestigieuses universités d’Oxford et de Cambridge ont décidé d’assouplir les exigences des examens pour les étudiants noirs et bangladais. Désormais, ces examens pourront se faire à livre ouvert ou à domicile, sous prétexte que les épreuves traditionnelles nuiraient à l’estime de soi.
Cette décision suscite une vive polémique au Royaume-Uni, où les conservateurs dénoncent un nivellement par le bas des exigences universitaires. Ce qui est troublant, c’est que ces mesures s’appliquent à deux des meilleures universités du monde, connues pour leur sélection rigoureuse. Pourquoi un tel changement maintenant ?
On croyait que les sciences étaient à l’abri de la vague woke. Par le passé, les scientifiques et les médecins se tenaient relativement éloignés des luttes idéologiques qui traversaient les universités. On se souvient du Printemps érable de 2012, qui concernait essentiellement les étudiants en sciences sociales, tandis que les facultés de sciences naturelles et de médecine y participaient peu.
Le wokisme s’infiltre en médecine
Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les facultés de médecine s’adaptent désormais aux nouvelles normes idéologiques. On évalue différemment les candidats en fonction de leur couleur de peau. Ainsi, les critères d’admission pour les étudiants blancs et ceux issus des minorités sont de plus en plus différenciés. Même les départements que l’on croyait à l’abri de ces influences sont en train de céder à la pression.
On pourrait aussi s’interroger sur l’avenir professionnel des diplômés en justice sociale, déjà peu prometteur… et encore moins lorsqu’il s’agit d’un diplôme obtenu sous des conditions assouplies.
Un déclin inévitable ?
Force est de constater que l’université ne remplit plus efficacement sa mission de formation d’élites scientifiques et intellectuelles rigoureuses. Le nivellement par le bas se généralise, entraînant une baisse des normes, de la rigueur et, inévitablement, de la qualité des services que nous recevons et des produits que nous utilisons.
Car un jour ou l’autre, il faudra bien payer la facture de ces études au rabais. Et ce prix ne se résumera pas à une simple question d’argent.