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Québec, contrée des chasses aux sorcières

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Le Québec est en train de devenir un véritable théâtre de paniques morales, où chaque faux pas devient un prétexte à l’excommunication publique. Une nouvelle chasse aux sorcières s’est installée, rythmée par les indignations successives et les campagnes de lynchage médiatique. Après Louis Lacroix, cloué au pilori pour une blague jugée raciste, c’est maintenant au tour de Benoît Dutrizac de subir la tempête pour ses critiques sur le rap.

Louis Lacroix : une exécution médiatique en règle

Tout a commencé lors du spectacle de la mi-temps du Super Bowl. Louis Lacroix, journaliste au 98,5 FM, a osé publier sur Facebook : « J’écoute le football, tranquille, pis tout d’un coup des gangs de rue ont pris le contrôle de ma télé…». Une réflexion instantanée, supprimée dans la foulée et suivie d’excuses publiques. Mais trop tard, la machine était lancée.

Des figures médiatiques influentes comme Isabelle Racicot et Georges Laraque se sont empressées de l’accuser de racisme, réduisant ses paroles à un amalgame honteux entre la culture hip-hop et le crime organisé. Jean-Pier Gravel, lui, n’a pas manqué de souligner à quel point ce genre de propos est inacceptable en 2025, insistant sur la nécessité d’une responsabilisation des médias. Résultat : Lacroix a été mis sur la touche par Cogeco Média, son employeur, qui l’a retiré des ondes pour une période indéterminée.

Benoît Dutrizac : un nouveau tribunal populaire?

Pas le temps de souffler qu’un nouveau coupable émerge. Cette fois, c’est Benoît Dutrizac qui se retrouve dans la ligne de mire. Sur QUB Radio, il s’en est pris au rap, qu’il a qualifié de « pas de la vraie musique » et a insinué que les artistes de ce genre « n’ont rien à offrir à la société ». Une position qui n’a pas tardé à déclencher les foudres des chroniqueurs de Hockey30, qui qualifient la situation comme « un triste rappel que certaines figures médiatiques québécoises sont encore enfermées dans un conservatisme culturel d’un autre siècle ».

Encore une fois, on taxe de ringardise, d’intolérance, voire de xénophobie implicite. Un schéma qui se répète, où tout propos en dehors des balises dictées par la bien-pensance mène irrémédiablement à l’éjection de la place publique.

Un climat de panique morale et de délation

Ce phénomène de purges publiques ne date pas d’hier. Il s’inscrit dans un climat plus large de censure et d’autocensure qui gangrène le Québec. Le cas de Jérémy Filosa, suspendu indéfiniment du 98,5 FM pour avoir exprimé des doutes sur l’alunissage, illustre cette tendance à réduire au silence ceux qui osent sortir des discours convenus. Bien que ses propos soient contestables scientifiquement, fallait-il pour autant le rayer de la carte sans débat ?

On se souvient aussi du climat de délation pendant la crise sanitaire, où l’on encourageait carrément à signaler ses voisins s’ils osaient recevoir des invités. Ensuite, ce fut l’alignement obligatoire pour la cause ukrainienne. Plus récemment, un média québécois publiait un article intitulé « Amazon livre un colis chez vos voisins… le jugez-vous ? », sur fond de guerre commerciale et de tarifs douaniers.

Il semble que plus le temps passe, plus le Québec s’enfonce dans la rectitude et la pensée unique. Pour un peuple nordique, nous sommes particulièrement frileux.

Tout cela témoigne d’un climat où la vertu se mesure à la capacité à pointer du doigt, à condamner, à exclure. Peu importe les excuses ou le contexte, une fois la mécanique lancée, il n’y a pas de retour en arrière.

Vers une société de la peur et du silence ?

Cette nouvelle inquisition culturelle pose une question de fond : voulons-nous vraiment d’une société où chacun marche sur des œufs, de peur d’être le prochain sur la liste ? Où l’on sacrifie toute discussion au profit de verdicts instantanés et irrévocables ?

Ce climat de peur n’est pas anodin. Il favorise l’autocensure, bride la liberté d’expression et polarise encore plus la société. Bien sûr, certaines paroles doivent être condamnées lorsqu’elles sont véritablement haineuses. Mais la réaction systématique et disproportionnée à la moindre controverse ne fait que nourrir une culture de l’exclusion plutôt que du dialogue.

La manipulation émotionnelle, comme l’éclat en sanglot et les arguments complètement paranoïaques de Racicot, affirmant à propos de cette controverse que « vous parlez de mes enfants, parce que je l’ai expliqué quand Donald Trump est arrivé au pouvoir, j’ai dit « câline c’est encore le racisme décomplexé qu’on va vivre », est généralisée dans nos médias. Elle affirme plus loin dans ce segment qu’elle ne peut empêcher les gens d’être racistes, mais demande : « On peux-tu au moins essayer de ne pas toujours écrire ce qu’on pense? »

Au lieu de sombrer dans cette spirale de censures et d’exclusions, il est temps de renouer avec le débat et la nuance. Car à force de brûler des sorcières, on risque d’éteindre toute pensée critique et de faire du Québec une société où chacun vit dans la crainte de l’échafaud médiatique.

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