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Québec Solidaire ou le pari impossible de la gauche radicale québécoise

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Publiée il y a quelques jours, une lettre ouverte regroupant une quarantaine de signataires de membres en vue de Québec Solidaire fait le procès du virage « pragmatique » de Gabriel Nadeau-Dubois. Ils estiment que le parti a dérivé de ses objectifs qui étaient de créer un mouvement social élargi, et non juste un « parti comme les autres ». Or, ce qu’on peut constater avec une telle fronde, c’est qu’il y aura beaucoup de travail à faire pour ce parti s’il veut pouvoir survivre jusqu’aux élections de 2026.

Dans un texte publié dans les pages de La Presse, une quarantaine de membres en vue du parti, tous des attachés politiques, d’anciens candidats, de militants de la première heure et même Catherine Dorion, ont décidé de répliquer au départ d’Émilise Lessard-Therrien. Celle-ci considère que le climat toxique autour de la personne de Gabriel Nadeau-Dubois et d’une « petite clique » est à l’origine d’un blocage des initiatives au sein du parti. Dans un tel contexte, elle ne pouvait que partir devant le poids du porte-parole masculin et de son entourage.

Bien sûr, nous avons eu droit à une série de mauvais romans à l’eau de rose écrits par les députés actuels, dont Ruba Ghazal, Christine Labrie. On a même eu droit à un poème de la part de Sol Zanetti sur Facebook. Ceux-ci déplorent son départ, et souhaitent que le parti se relève de ses blessures. Mais si en réalité, le ver n’était pas dans la pomme dès le départ?

Il faut dire que durant les années 2000, nous étions dans l’ère du « déficit zéro » du gouvernement de Lucien Bouchard, et Jean Charest a ensuite fait son entrée comme premier ministre à l’Assemblée nationale. La gauche était encore « sonnée » de la chute de l’Union soviétique, le socialisme n’était vraiment pas à la mode à cette époque. C’était l’ère des « vraies affaires » et des « deux mains sur le volant ».

La gauche de l’époque était constituée du milieu communautaire, majoritairement féminin, animé par Françoise David, organisatrice de la marche des femmes, et l’Union des forces progressistes (UFP) d’Amir Khadir, qui regroupait des éléments plus ou moins marxistes. Il y avait bien sûr plusieurs groupes trotskystes dont certains existent encore aujourd’hui. Ceux-ci se sont regroupés afin de former Québec Solidaire en 2006.

Québec Solidaire était déjà à l’époque un parti de « compromis » entre la gauche réformiste, du milieu communautaire, et l’aile plus radicale, des groupes trotskystes et de l’UFP. On savait que déjà à l’époque, il existait des tensions entre Françoise David et Amir Khadir. De mauvaises langues rapportent que le docteur Khadir se serait fait montrer la porte de par son style politique trop « masculin ».

Mais les choses ont évoluées depuis 2006. Nous sommes sortis du « néo-libéralisme » par les dépenses gouvernementales massives des libéraux fédéraux, qui sont même devenues une habitude à la CAQ. L’État s’ingère dans nos vies plus que jamais depuis la pandémie. La gauche de façon générale quant à elle a subi un virage complet, passant d’un discours économique à un discours « identitaire » (le wokisme si vous préférez). Être de « gauche » de nos jours est tout sauf un acte subversif. Il est même un marqueur identitaire pour une certaine élite intellectuelle, culturelle ou parfois économique.

Pour en revenir à la lettre des quarante co-signataires, on constate que le jargon marxiste est toujours aussi présent chez eux. En mentionnant que :

« Pour apporter des changements qui ne soient pas qu’une succession de « mesurettes » (le mot est d’Amir Khadir), il faudra donc absolument, derrière l’élection d’un gouvernement de QS, toute la puissance du « lobby du peuple » (Catherine Dorion) : un peuple bien mobilisé et bien réveillé, prêt à affronter la déroute capitaliste avec son gouvernement. ».

Nous sommes là carrément dans l’idée de l’avant-garde prolétarienne, cette fois-ci maquillée sous l’expression terne de « lobby du peuple ». Il est surprenant que plusieurs de ces signataires soient des adultes de plus de 40-45 ans. Certains ont de beaux postes probablement payés plus de 100 000$ par année.

À une époque d’effondrement de la gauche culturelle, il est surprenant que les militants d’extrême gauche n’aient toujours pas fait leur mea culpa afin de trouver des solutions aux conséquences de leurs actions comme celles d’encourager le racialisme ou la théorie des genres. On ne peut pas changer le monde avant de se changer soi-même, pour paraphraser Gandhi. Cela s’applique aussi à l’aile radicale de Québec Solidaire, qui devra mettre de l’eau dans son vin.

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