Impossible de l’avoir manqué. Depuis le 1er juin, c’est désormais la tradition : on voit déferler sur nos réseaux sociaux quantité de drapeaux arc-en-ciel. S’en suit également une moraline visant à condamner publiquement les critiques les plus vocaux de cet affichage ostentatoire. Assistons-nous à un double standard, où le lobby LGBT force bon nombre d’entreprises à afficher pendant un mois ses symboles partout? Réflexions sur ce mois des « fiertés ».
On ne sait plus comment appeler cet événement. Avant, on parlait de la « fierté gay », qui était une parade dans les rues des grandes villes une seule fois par année. On regarde de vieux reportages des années 2000 qui parlent des droits des « gays et des lesbiennes ». La notion de non-binaire n’existait pas encore dans les médias. Les trans, on savait qu’ils existaient, mais sans plus.
Éventuellement, cette parade se déroulant en été fera la place à un mois complet, en juin, et sera nommée mois des « fiertés ». Quant à l’acronyme, qui remplacera les gays et les lesbiennes, il changera à répétition. On ne sait plus qui qui est dans cette longue suite de lettres et de chiffres. Le P? Pansexuel? Polyamoureux? Peu importe. Sans compter que s’est ajouté sur le drapeau arc-en-ciel qui était déjà un symbole assez criard des bandes bleues et rose pâle pour les trans. Et encore une fois par après, l’innovation du moment ajoutera des bandes noires et brunes pour les « bipoc » (noirs, indigènes, gens de couleurs).
Sur vos réseaux sociaux, vous avez sûrement constaté à quel point la mise à jour du logo de la page, qui sera aux couleurs de l’arc-en-ciel en juin, fait réagir. S’en suivent des réactions très émotives des administrateurs de la page, et d’activistes qui crient au manque de tolérance. « Il faut encore éduquer les gens », se disent ces activistes. Peut-être est-ce qu’ils ne prennent pas le problème à l’envers?
Le problème, ce n’est pas les gays, les trans, les non-binaires. C’est le fait que la propagande arc-en-ciel soit littéralement « spammée » nuit et jour par des artistes, des entreprises, des politiciens et des activistes. La génération Z serait la première depuis des décennies à connaître une hausse de sentiments hostiles à l’égard des homosexuels. Et nous ne parlons pas ici des autres « lettres » de l’acronyme. À qui la faute, croyez-vous?
Les gens devenaient plus tolérants justement, car il y avait une normalisation des orientations sexuelles différentes. Cela s’est fait en partie par la culture, mais sans le côté moralisateur des créateurs contemporains. À l’époque, on ne blâmait pas les spectateurs considérés comme « homophobes » ou « misogynes » pour l’échec d’un film au cinéma. Un bon film était un bon film point. On ne se souciait de qui avait réalisé le film. Et quelle était l’orientation sexuelle des acteurs.
Mais maintenant, il faut que tout soit très radical. Les émissions pour enfants doivent passer par le tordeur du progressisme, car sinon, elles n’auront pas de subventions. Les émissions pour enfants des années 90-2000 comme Hey Arnord pouvaient aborder des sujets parfois difficiles comme le racisme ou l’intimidation, sans pour autant tomber dans un agenda qui pointe du doigt des parties entières de la société.
Donc, oui, c’est possible de faire des émissions, des films, de la musique sur des sujets de société. Mais sans tomber dans la moraline. D’ailleurs, pourquoi les LGBT(…) devraient bénéficier d’un mois entier de visibilité? Sans compter les semaines consacrées à l’homophobie ou à la transphobie. Les patriotes ont-ils plus d’un jour par année? Non. Et même encore, tout sera fait pour camoufler sous le tapis cet héritage encombrant pour les bien pensants. Et ne pensez pas à la fête nationale du Québec! Il y a des chances que certains essaient de la noyer sous un nom comme la « fête de l’été ».
Nous pourrions déjà espérer l’arrivée du mois de juillet. Mais comme toujours, cela sera la même chanson. Des blockbusters américains, qui ne sont de nos jours que des reboots, des suites ou des films de superhéros, mettront de l’avant des personnages issus de l’idéologie du moment. Quant au mois des fiertés, des activistes parlent de faire de l’été une « saison des fiertés ». C’est lorsqu’on croit que c’est mort et enterré qu’ils en redemandent toujours plus. Un chausson avec ça?