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Quitter X : l’indignation sélective des bien-pensants

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Depuis déjà quelques mois, de nombreuses célébrités ou institutions annoncent leur intention de quitter X, l’ancien Twitter, devenu, selon elles, parasité par les discours haineux et complotistes. Tout le monde en parle est le dernier exemple en date, avec Guy A. Lepage qualifiant la plateforme de « dompe ». Cette vague d’indignation est pourtant surprenante, considérant que la toxicité de Twitter est dénoncée depuis près d’une décennie, en raison, notamment, des hordes « wokes » qui, à l’époque, imposaient leurs opinions dominantes. Alors que certains célèbrent cette nouvelle prise de conscience, d’autres soulignent une incohérence : les critiques envers la plateforme semblent dépendre de l’identité des auteurs des discours controversés.

Twitter : une plateforme toujours politique et toxique

Twitter n’a jamais été une simple plateforme sociale. Depuis sa création, elle s’est imposée comme un lieu de débats et d’échanges souvent intenses, voire agressifs. Contrairement à d’autres réseaux comme Instagram, centré sur le visuel, ou Facebook, qui favorise les échanges entre proches, Twitter s’est très vite politisé. Les hashtags y sont devenus des champs de bataille, où militants, journalistes, et politiciens s’affrontent. Cette dynamique, intrinsèque à la plateforme, a toujours attiré autant qu’elle a repoussé. Le problème, donc, ne semble pas nouveau : les invectives, les menaces et les polémiques font partie intégrante de l’ADN de Twitter.

Des départs fréquents de célébrités

Le départ de Guy A. Lepage n’est pas un cas isolé. Depuis des années, de nombreuses figures publiques ont quitté ou pris des pauses de Twitter. Ce phénomène est souvent lié à des vagues de harcèlement, des controverses ou simplement un ras-le-bol face à la négativité ambiante. Pourtant, ces départs s’accompagnent rarement d’une véritable remise en question de la culture du réseau. On déplore les abus dont on est victime, mais on continue de s’en servir pour faire passer ses propres messages, parfois tout aussi agressifs ou polarisants.

La modération : entre liberté et contrôle

Au début des années 2010, Twitter était perçu comme une bouffée d’air frais dans le monde médiatique. Peu modéré, il permettait à chacun de s’exprimer librement, contournant les filtres des médias traditionnels. Cette absence de censure était célébrée comme une démocratisation de l’information. Cependant, les choses ont changé. Aujourd’hui, la même absence de modération est dénoncée comme un problème. Des voix s’élèvent pour réclamer plus de contrôle, accusant la plateforme de laisser proliférer les discours haineux et les fausses informations. Cette évolution soulève une question importante : où placer la limite entre liberté d’expression et modération nécessaire ?

Une indignation sélective ?

Ce qui frappe, dans ces débats, c’est leur caractère souvent à sens unique. La toxicité de Twitter semble devenir un problème lorsqu’elle émane des « autres ». Les critiques les plus virulents de la plateforme oublient parfois qu’ils ont eux-mêmes contribué à alimenter cette culture d’agressivité. Guy A. Lepage, par exemple, n’a jamais été avare de commentaires incisifs, voire orduriers, envers ses détracteurs. Cette double morale – dénoncer la toxicité tout en y participant – illustre bien le paradoxe de nombreux utilisateurs influents de la plateforme.

Une crise ou une continuité ?

Le départ de figures publiques et les débats sur la modération ne sont que les derniers épisodes d’une longue histoire. Twitter, ou X, reste fidèle à sa nature : un espace de confrontation, où les opinions se heurtent et s’entrechoquent. Qu’on le quitte ou qu’on y reste, il semble peu probable que la plateforme change fondamentalement. La question, finalement, n’est pas tant de savoir si Twitter est toxique, mais si nous sommes prêts à accepter cette toxicité comme le prix à payer pour une liberté d’expression totale.

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