Radio-Canada compte profiter d’une partie du 100 millions qu’a obtenu Ottawa de la part de Google pour dédommager les médias qui s’estiment lésés par le partage des revenus publicitaires. Hum, comment dire? Est-ce que l’on peut qualifier cette volonté de la boîte de caprice d’enfant gâté qui pige les deux mains dans le plat de bonbons? Oui, entièrement. Malheureusement pour nous tous. Nous allons voir ce que ça implique.
Radio-Canada obtient un budget annuel de plus de 1,4 milliard de dollars. La boîte s’est fait construire une nouvelle « maison » flambant neuve près du centre-ville de Montréal, pendant que TVA doit mettre en vente son siège social pour survivre. Comment dire? N’y-a-t-il pas un double standard? Si TVA a une part de responsabilité majeure dans la crise que l’entreprise vit, il faut dire que Radio-Canada a quand même la chance de bénéficier d’un budget considérable pour remplir un mandat cette fois-ci politique et de divertissement.
À la base, le public doit pallier à des besoins que le privé ne peut assumer, pour des raisons de rentabilité, de réglementations. Par exemple, nous pourrions nous attendre que Radio-Canada fournisse des programmes éducatifs, de documentaire, de correspondants à l’étranger ainsi que d’enquêtes. Or, ces secteurs ont passé au sabre pour laisser la place à plus de programmes de divertissement. Et qui bénéficient également des revenus de la publicité, comme les médias privés.
Rien n’interdit à Radio-Canada bien sûr d’avoir recours à la publicité pour aller chercher des revenus supplémentaires. Cependant, ce n’est pas parce qu’une chose est légale que c’est forcément socialement acceptable. Le Bloc Québécois, le Parti Québécois et le gouvernement du Québec souhaitent que Radio-Canada ne touche pas à cet argent. C’est ce qu’on appelle du sens commun.
Radio-Canada par son militantisme en faveur des libéraux est très gâtée depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau. Lors d’articles précédents, nous évoquions le fait que la propagande s’était radicalisée. Sur la question trans. Sur le racialisme. On présente des hurluberlus comme ce « non-binaire » en héros moderne de la lutte pour les droits civiques pour avoir la mention X sur sa carte d’assurance-maladie. Ophélien Champlain avait écrit un excellent article à ce sujet.
Il serait intéressant de savoir les cotes d’écoute de Radio-Canada, et l’influence réelle qu’ils ont. Il faut dire que depuis des années, les principaux animateurs de la boîte, comme Guy A Lepage et Pénélope McQuade sont devenus des personnalités controversées qui dérangent par leur arrogance. On dit parfois aux fonctionnaires « on vous paie », car nous payons des impôts. Bien dans ce cas, c’est pertinent de leur rappeler que le patron de Radio-Canada, cela ne devrait pas être le Parti Libéral, mais le peuple.
Il faut par contre lever son chapeau lorsque Radio-Canada est encore capable de faire des enquêtes de qualité comme celle récemment qui portait sur la pratique illégale de la médecine par la scientologie au Québec. C’est justement pour protéger la population, élever le niveau culturel, intellectuel et offrir des émissions pour les enfants que Radio-Canada devrait continuer sa mission. Pas pour l’endoctriner avec des thèses libérales et libertaires. Soit en acceptant l’argent public, tout en respectant le public en question et son intelligence, ou bien comme n’importe quel média privé qui se finance par des publicités. Car c’est indécent que l’on accepte que la boîte pige les deux mains dans le plat de bonbons. Il faut choisir.