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Refus d’une « deuxième métropole » : la petitesse québécoise se complaît dans la stagnation et le déclin

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Depuis quelques jours, tout le gratin environnementaliste et bobo de la ville de Québec s’active pour stopper le développement de la Capitale-Nationale. Utilisant de nouveaux rapports qui font état de particules fines dans l’air de Limoilou, ils tentent d’en faire un argument supplémentaire pour empêcher la construction du troisième lien. À les écouter, Québec serait aux limites du tolérable en termes de pollution ; quelque part entre Pékin et Mumbaï…

Mais ce qui les a fait sursauter cette semaine, c’est l’annonce par Jonathan Julien, ministre responsable de la Capitale-Nationale, de la création d’une « zone économique métropolitaine » incluant les territoires de Québec et de Lévis. Cette annonce, qui faisait suite à la promesse de campagne de François Legault de faire de Québec la « deuxième métropole du Québec », a causé tout un émoi chez les chantres de la petitesse québécoise. « Vivre dans une métropole, c’est exactement ce qu’on ne veut pas », a notamment pesté l’ancien maire de Québec Régis Labeaume, avant de voir ses propos repris par Québec Solidaire.

Au-delà du trafic

« Le troisième lien ne règlera pas la congestion à Québec » est probablement l’argument anti-troisième lien le plus entendu. En effet, pour beaucoup, tout ça ne serait qu’un enjeu lié au trafic pendant les heures de pointe. On va même jusqu’à dire qu’en créant plus d’autoroutes, on va causer encore plus de trafic…

Or ces arguments passent à côté d’un élément très important de ce projet : au-delà du trafic, ce projet vise justement à développer la ville et stimuler l’économie régionale. Ça ne veut pas nécessairement dire que la congestion augmenterait ou baisserait automatiquement, mais une chose est sûre, le développement occasionné ne serait pas un effet collatéral de ce lien inter-rives, c’en est carrément un des objectifs!

Maintenant, au-delà de la congestion et de la volonté de régler l’effet d’entonnoir de nos deux ponts – qui sont stupidement situés au même endroit – il s’agit aussi surtout de diminuer les distance de transit. Il faut vraiment avoir un problème pour considérer qu’il est normal de devoir parcourir une distance de 30 à 50 km pour se rendre d’un centre-ville à l’autre en voiture alors qu’à vol d’oiseau, ils ne sont séparés que de 2 ou 3 km…

De plus, ces gens apeurés par l’étalement urbain ne semblent pas se soucier outre-mesure que l’étalement en question soit actuellement concentré autour de la tête des ponts, c’est-à-dire à près de 8 km du centre-ville. En ne faisant rien, on ne stoppe pas l’étalement urbain, on s’assure d’un développement excentré vers l’ouest, qui consolide un nouveau centre-ville autour de Sainte-Foy et qui, éventuellement, engendrera la poursuite de l’étalement sur les régions rurales entre Neuville, Saint-Augustin et Val-Bélair.

En construisant un lien à l’est, on crée un périphérique qui donnerait une assurance que la ville se développe au moins à l’intérieur de ses frontières actuelles et autour de son centre-ville.

De plus, les deux ponts à l’ouest de Québec et Lévis sont les derniers inter-rives à l’est du Québec, ce qui veut dire que tout transport de marchandise ou trajets commerciaux de la Gaspésie et du bas Saint-Laurent doit effectuer un important détour pour se rendre dans les quartiers industriels de Québec. Même chose pour les marchandises transitant entre la Côte Nord, la Côte de Beaupré et Lévis.

Bref, un troisième lien permettrait une meilleure connexion régionale, stimulerait l’économie de l’est du Fleuve Saint-Laurent et permettrait aux camions d’éviter les villes. Et qui dit développement économique dit plus d’opportunité, plus de dynamisme, plus d’emplois, plus d’activités ; bref, de meilleures conditions pour les Québécois.

Politique de peur

Mais c’est sans compter la peur irrationnelle du développement cultivée par la gauche québécoise et une large frange de la population de la Capitale-Nationale. Un véritable réflexe de « né pour un petit pain » se fait ressentir dans cette volonté de maintenir Québec comme une petite ville.

Peur du changement, syndrome de boomer pantouflards, fonfons pris dans la routine, lassitude de jeunes netflixisés, bobos urbains des « 15 minutes city » dans les quartiers centraux ; quelle qu’en soit la raison, les citoyens bien-pensants de la Capitale-Nationale semblent tous se trouver une excuse pour étouffer la vitalité de leur ville.

À chaque nouvelle annonce concernant le troisième lien, Québec Solidaire trouve un angle d’attaque… pour ensuite accuser un « spin pro-3ième lien ». Dans une hypocrisie à peine croyable, il tente de renvoyer la responsabilité d’un « spin » au gouvernement Legault pour des annonces tout à fait platoniques.

En réalité, c’est Québec Solidaire qui fait du « spin anti-troisième lien » à s’en rendre malade.

À les écouter, la ville de Québec va crouler sous un développement incontrôlé, s’étendre sur des centaines de kilomètres, augmenter la congestion au point de rupture et polluer plus que la Chine si le projet va de l’avant. Québec Solidaire n’est pas simplement opposé au projet ; il est en croisade contre lui. Et cette croisade prend des airs de fanatisme vert qui tente de faire peur aux gens en annonçant une catastrophe environnementale imminente.

Maintenant, au-delà des caractéristiques du projet en tant que tel, cette attitude anti-développement est symptomatique de cette idéologie mortifère de la gauche qu’est la « décroissance ». Dans leur délire éco-anxieux, ces gens préféreraient voir leur ville et leur nation stagner, voire décliner. D’où ce refus catégorique de voir Québec évoluer vers une métropole.

Malgré toutes leurs phrases prémâchées et idéalistes qui opposent une croissance continue aux ressources limitées de la terre, les bobos devront néanmoins réaliser que l’économie est comme une bicyclette : si elle n’avance pas, elle tombe. Prôner la stagnation n’est tout simplement pas raisonnable.

Sur le long terme, la stagnation d’une ville et d’une population devient problématique. Vieillissement de la population, déclin des opportunités, faible attractivité, etc. Mais pis encore, vouloir empêcher le développement de Québec, c’est signer l’arrêt de mort de la nation Québécoise.

Un enjeu nationaliste

Je ne comprendrai jamais ce qui est si difficile à comprendre : faire de Québec une métropole, c’est s’assurer d’avoir au moins une métropole francophone en Amérique du Nord. Aussi simple que ça.

Jamais je ne prendrai au sérieux les « nationalistes » qui s’opposent au troisième lien et au développement de la Ville de Québec, une ville entièrement francophone, alors qu’ils passent leur temps à pleurnicher au sujet de l’anglicisation de Montréal.

La triste réalité, c’est que si, comme le disent Labeaume et Québec Solidaire, les citoyens de Québec ne veulent pas que leur ville devienne une métropole, leurs enfants, eux, ne veulent plus de Québec tout court et fuient vers Montréal l’anglicisée à la recherche d’opportunité ou ailleurs dans le monde où l’ambition existe encore.

Et ils finissent par devenir des cosmopolites anglicisés.

Ainsi, le développement de la capitale nationale et la volonté d’en faire une métropole sont essentiels à la préservation, au développement et au rayonnement de notre culture. Cette ville où tout a commencé et qui a vécu les plus grands renversements de notre histoire dispose encore d’un potentiel absolument incroyable. Sa position sur le Saint-Laurent, sa topographie, son histoire, ses industries… Il est tout simplement honteux qu’on veuille arrêter l’aventure là et la condamner à demeurer une ville de fonctionnaires, un disneyland touristique à thématique coloniale et un agglomérat de banlieues dortoires.

Nous avons l’opportunité de concentrer nos forces ici, dans ce berceau francophone irréductible, et assurer une vitalité urbaine dans notre langue pour les décennies à venir ; il serait à peu près temps que les Québécois rassemblent leur courage à deux mains et cessent d’être apeurés par des routes ou par des ponts…

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