Il faut bien reconnaître que c’est toute une rentrée politique que nous avons eue cette semaine! Démission de Fitzgibbon, bris de l’alliance Libéraux-NPD, démission du chef de campagne de Justin Trudeau… Tant sur la scène provinciale que fédérale, l’espèce de paralysie politique des dernières années, qui nous maintenait fermement dans le giron libéral et caquiste, semble enfin s’écrouler, laissant espérer du changement pour bientôt.
En effet, c’est assez significatif : Justin Trudeau est au pouvoir depuis près de 9 ans et au regard des sondages actuels, il semble assez évident que les Canadiens veulent passer à autre chose. Non seulement ça, mais depuis les dernières élections – faites dans des circonstances pandémiques exceptionnelles – son gouvernement minoritaire a su se maintenir au pouvoir avec l’appui déraisonnable du NPD, qui a lâchement détourné le regard sur plein de scandales – notamment celui des ingérences chinoises.
Au Québec, on a réélu la CAQ en 2022 alors qu’on se remettait à peine de la pandémie, et ces élections n’ont fait que renforcer la majorité déjà écrasante à l’Assemblée Nationale. Certes, c’est une « paralysie » politique différente que celle de Trudeau avec son gouvernement minoritaire faible maintenu sur respirateur artificiel par une alliance avec un autre parti, mais ça occasionne le même genre de blocage politique et de maintien ferme du statu quo. Et depuis que le spectre pandémique n’est plus là pour affoler les foules dans leurs filets, le décalage entre le gouvernement et les aspirations populaires devient de plus en plus grand.
Évidemment, l’enjeu majeur qui inquiète la population en ce moment, c’est l’économie. Et malgré tout, nos deux paliers de gouvernement semblent plus intéressés à promouvoir « l’urgence climatique » et une transition énergétique et industrielle absolument dévastatrice tant pour notre économie que pour nos libertés. Ça, ou bien nous imposer le postmodernisme dans le fond de la gorge et aller faire des opérations photos avec des drags queens. Même la CAQ, qui s’était fièrement affichée « anti-woke », vient de nous sortir le cours de citoyenneté le plus woke de l’histoire du Québec. Clairement, la gradation des priorités n’est pas la même que dans la population.
Mais voilà qu’en 2 ou 3 jours, dès les premières heures du mois de septembre – on voit que certains ont réfléchi beaucoup pendant leurs vacances – les dynamiques politiques tant attendues commencent enfin à débloquer sur le palier fédéral et provincial. L’alliance Libéraux-NPD, conclue entre Justin Trudeau et Jagmeet Singh vient d’être déchirée par ce dernier, ce qui ouvre la porte à des élections prochainement et à Québec, la veille, un « superministre », le plus important de tout le gouvernement Legault et celui qui est responsable des politiques économiques et énergétiques, a claqué la porte à mi-mandat en arguant une « motivation en déclin »… Évidemment, le gouvernement Legault gardera sa majorité écrasante pour les prochains deux ans, mais tout de même, ça forcera probablement un remaniement ministériel, en plus d’avoir de lourdes conséquences sur les dossiers de l’énergie et de la filière des batteries, pour le meilleur et pour le pire…
Bref, à moins que le Bloc Québécois et le NPD continuent de sauver les libéraux lors des votes pour simplement retarder l’arrivée des conservateurs de Poilievre au pouvoir, nous aurons sûrement des élections fédérales dans les semaines ou mois à venir. Et la situation semble si désespérée pour Justin Trudeau, que son directeur de campagne vient de démissionner! Je pense qu’il est raisonnable de commencer à préparer le popcorn… La saison va être mouvementée! Pour ce qui est du Québec, nous ne sommes pas à la veille d’une élection, mais le départ de Fitzgibbon, qui s’occupait de dossiers centraux à la politique économique caquiste, forcera un rebrassage de cartes. Il y aura probablement beaucoup de mouvement à la tête des ministères. Et puis, il est raisonnable de penser que Legault puisse réajuster les objectifs de transition énergétique, particulièrement dans l’éventualité d’un gouvernement conservateur à Ottawa, qui en tout cas, relâchera la pression du fédéral dans le domaine.