Les résultats préliminaires sont sortis : la gauche radicale du Nouveau Front populaire, remporte le plus de sièges. Suivi par la coalition gouvernementale. S’en suit après le parti favori lors du premier tour, le Rassemblement national. Le résultat indique qu’il n’y a pas de majorité claire pour un parti. Il devra y avoir une coalition pour diriger. Dans un tel contexte, quel avenir pour la France?
La France est une puissance mondiale : sa culture rayonne encore de nos jours, grâce à ses grands écrivains du passé, ses cinéastes et sa capacité de toujours créer même durant les moments de crise. C’est aussi une des seules puissances nucléaires dans le monde. Elle possède un arsenal, le seul en Europe avec le Royaume-Uni et la Russie. C’est également un pays qui possède une industrie développée, capable de former des ingénieurs qui s’exporte dans le monde entier.
Mais c’est aussi une puissance en déclin. La montée de la Chine, mais aussi d’autres acteurs économiques depuis la fin de la guerre froide, tels que l’Allemagne réunifiée, l’Inde, le Brésil et plusieurs autres pays en voie de développement, font que la France devient un pays moins attractif. Les reproches faits au système français sont systémiques : impôts trop élevés pour la qualité des services reçus, lourdeur bureaucratique, népotisme à tous les niveaux de la société.
Ce n’est un secret pour personne également que la France souffre d’une insécurité galopante. Le système judiciaire est mal outillé pour punir et dissuader la criminalité. Il y a ce que les médias appellent les « territoires perdus » de la République. De véritables zones de non-droit, où la drogue et les armes font l’objet d’un trafic en toute impunité. Mélangez à ça une montée de l’Islam radical dans les banlieues, et vous avez quelque chose de potentiellement explosif.
Emmanuel Macron, comme plusieurs autres présidents avant lui, a tenté de souffler le chaud et le froid en essayant de réformer un État réputé pour sa rigidité. Il a parfois agi selon un programme de droite, d’autres fois de gauche. Il est dans ce qu’on appelle « l’extrême centre ». C’est qu’à force de ne pas vouloir décider dans quelle direction aller (et s’y tenir), il a réussi à mobiliser l’ensemble du spectre politique contre lui.
La droite conservatrice lui reproche de n’avoir pas fait grand-chose contre l’insécurité. La gauche lui reproche dans son cas d’avoir appauvri les catégories les plus vulnérables de la population. Personne n’est satisfait. Pas pour les mêmes raisons, mais cela demeure problématique. En déclenchant des élections législatives anticipées, il aura créé les conditions nécessaires au chaos à l’Assemblée.
Aucun parti n’a de majorité, et le pays sera probablement ingouvernable. Il est possible que le camp gouvernemental s’associe avec des éléments plus modérés de la gauche, mais la France Insoumise ne se laissera pas mettre de côté. Si le RN l’avait emporté, des fonctionnaires ont affirmé qu’ils étaient prêts à désobéir au gouvernement. Dans ce contexte, comment la France peut-elle retrouver le chemin de la croissance et de la stabilité?
L’avenir est incertain, mais réservera bien des surprises. Cela demeure une leçon pour nous, Québécois. Voulons-nous vraiment d’un parti de gauche radicale aux portes du pouvoir? Et voulons-nous vraiment continuer de maintenir au pouvoir quelqu’un « d’extrême centre » comme François Legault? Bien sûr, nos systèmes politiques sont très différents. Mais la France est quand même à la pointe concernant des problèmes de société tels que l’islamisation, l’insécurité et le chômage. Des problèmes qui commencent à toucher également le Québec. Êtes-vous prêts?