Les médias en parlent : la députée solidaire de Mercier, Ruba Ghazal, a participé à la distribution de dépliants pour le Nouveau Front populaire, et son candidat pour l’Amérique du Nord. Bien sûr, ça engendre des questions sur la démarche de la députée d’un parti élu au Québec. Non seulement c’est est condamnable, mais c’est aussi particulièrement malhabile. Voici pourquoi.
Les Français sont l’une des « communautés » les plus importantes à Montréal, et tout particulièrement sur le Plateau Mont-Royal. Un passage sur l’avenue Mont-Royal nous fait voir divers commerces à destination des Français de passage ou installés ici : crêperies bretonnes, magasins d’alimentation, services en tous genres. C’est tout naturellement à cet endroit que se joue l’élection d’un député pour l’Amérique du Nord, un Français de l’étranger.
Comme vous le savez, plusieurs partis s’affrontent lors de ce scrutin anticipé, déclenché par Emmanuel Macron pour satisfaire une population mise en colère par des années de réformes inefficaces qui n’ont fait que rendre la France plus pauvre, et plus précaire. Un mouvement se démarque : le Nouveau Front populaire. Véritable ovni politique, qui rassemble des gens accusés de terrorisme, l’ancien président François Hollande, des indigénistes et des partisans de l’islam radical.
Ce qui était confiné jadis aux marges du pouvoir se retrouve désormais en position de remporter les élections. On dit de la gauche radicale, ou « woke », qu’elle est en déclin. Mais c’est sous-estimer la force d’un populisme qui ne dit pas son nom. Pour en revenir à l’affaire Ruba Ghazal : il faut souligner le fait que son parti, Québec Solidaire, porte en haute estime la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Québec Solidaire s’inspire de ce parti radical en France, qui réussit à obtenir de très bons résultats dans les banlieues. Jean-Luc Mélenchon est d’ailleurs déjà venu au Québec, où il a rencontré Gabriel Nadeau-Dubois. Les deux partis ont en commun d’avoir délaissé la gauche républicaine – ou laïque – pour parfois carrément tomber dans la collaboration avec l’Islam radical.
C’est tout naturellement que madame Ghazal est allée distribuer des dépliants au métro Mont-Royal pour appuyer le candidat d’extrême gauche pour l’Amérique du Nord. Cela est particulièrement malhabile venant d’une députée québécoise. En important à sa manière les tensions qui secouent la France au Québec, Ruba Ghazal contribue à envenimer à sa façon le climat social qui s’assombrit ici aussi.
Ruba Ghazal est élue pour représenter les citoyens de Mercier. Et étant membre de l’Assemblée nationale du Québec, elle devrait se garder une petite gêne en évitant de s’ingérer dans les affaires internes de la France. En souhaitant faire « barrage à l’extrême droite », elle empoisonne le débat politique au Québec. Même si elle a affirmé qu’il n’y a pas de partis « d’extrême droite » au Québec, on sait très bien ce que de nombreux militants qsistes pensent du Parti Québécois et de Paul St-Pierre Plamondon.
De même, en s’ingérant ainsi dans les élections d’un autre pays, elle démontre que son parti n’est capable que de petite politique. Comme lors de la visite de Gabriel Attal au Québec. On se souvient tous des frasques des députés solidaires qui ont refusé de souhaiter la bienvenue à un premier ministre français, « trop à droite » selon eux. Et après, ces gens se disent prêts à gouverner? La diplomatie, ce n’est pas d’épouser toutes les positions de ses homologues étrangers, mais de faire preuve de respect dans des relations que l’on souhaite constructives pour les deux parties.
Elle n’est pas élue en France ni une citoyenne française. De plus, elle vit au Québec et non en France. De toute façon, les résultats des Français au Québec sont prévisibles : la gauche radicale l’emportera haut la main. Il faut dire que l’immigration française, dopée par les mesures de Justin Trudeau, est particulièrement à gauche.
On attire ce que l’on est : la maxime qui aurait pu provenir de n’importe quel livre de développement personnel s’applique dans le cas des pays. Par exemple, la diaspora française en Israël est plutôt, même pas mal à droite. Étant donné le virage conservateur de la scène politique israélienne depuis les trente dernières années. Et le Rassemblement national a fait de très bons scores en Floride et en Russie, qui ne sont pas reconnus pour être des havres de la déconstruction sociétale.
Au final, madame Ghazal a parfaitement le droit d’avoir ses opinions sur l’élection en France. Mais en étant qu’élue de l’Assemblée nationale du Québec, elle devrait se garder une petite gêne. Le privilège d’être député vient avec des devoirs. Incluant celui de servir avant tout le peuple québécois. Et par servir ses intérêts, cela inclut de ne pas s’ingérer dans les affaires internes d’un pays ami. Ou de nuire aux efforts diplomatiques du Québec de façon générale qui souhaite légitimer son existence sur la scène internationale.