À Montréal, il se produit en ce moment quelque chose d’étrange. Des gens se plaignent d’être incapables de trouver de l’emploi dans le domaine informatique. Devrions-nous blâmer les tarifs de Donald Trump ? Non, pas vraiment. Mais davantage l’immigration massive provenant pour l’essentiel du sous-continent indien, faisant baisser les conditions de travail pour tout le monde.
Des ingénieurs québécois et d’autres originaires de France se plaignent d’un marché du travail qui n’est plus le même depuis la pandémie. Avant, il était facile de trouver un emploi bien rémunéré dans le domaine de la programmation. Mais depuis, des événements nationaux et internationaux ont ébranlé ce qui était une certitude.
Déjà, il faut dire que le déclin d’Ubisoft a fait mal à plusieurs spécialistes du domaine. Les entreprises françaises ne sont plus ce qu’elles ont déjà été. La compétition venue de l’Inde fait particulièrement mal. Comment compétitionner avec des gens qui font le travail pour 25 000 $ par année, alors que l’on exigerait ici au minimum 80 000 $ ?
Les conditions de travail sont nivelées par le bas. Mais encore, c’était pour les emplois que l’on pouvait délocaliser en Inde. Maintenant, de nombreux ingénieurs d’origine indienne vivent au Canada. Ils ont contribué à faire baisser les conditions pour tous, étant donné qu’ils sont moins exigeants. Puisqu’il y a également énormément de gens venus de l’étranger, l’offre excède la demande.
Ainsi, deux ingénieurs en informatique, originaires de France, devront vraisemblablement retourner chez eux puisque le marché du travail au Québec est bouché. L’un est ici à la recherche d’un emploi depuis six mois, et l’autre, bien que diplômé d’une université québécoise, ne parvient pas à trouver un emploi dans son domaine de recherche très spécifique.
Il y a quelques années, certains mettaient en garde contre les politiques d’immigration du gouvernement Trudeau. Que cela nivellerait par le bas les conditions de travail en amenant des gens venus d’ailleurs prêts à travailler pour des conditions inférieures, qui seraient inacceptables pour plusieurs nationaux et immigrants arrivés il y a plus longtemps. Mais les bien-pensants accusaient ces gens d’être des rétrogrades aux idées xénophobes. Et pourtant !
Or, cela s’est produit. Non seulement la délocalisation des emplois dans les services peut se faire grâce aux nouvelles technologies, mais maintenant, les travailleurs étrangers sont plus mobiles que jamais, permettant à certains patrons d’abuser de leur position dominante pour casser les conditions de travail.
À une certaine époque, le marxisme classique parlait d’« armée de réserve du capital ». Mais en 2025, nous ne jouons plus selon des règles justes. Le marché de l’emploi est tel que nous sommes en compétition non pas seulement contre des chômeurs, mais contre le monde entier. Soit chez eux, soit chez nous. Et qu’est-ce que cela va produire ?
Une baisse de la qualité de vie pour tous, que l’on soit de vieille souche ou arrivé il y a plus ou moins longtemps. Elon Musk était favorable à la venue d’ingénieurs indiens pour les entreprises de la Silicon Valley. Or, ces emplois qui faisaient jadis rêver seront désormais comme les autres : soumis aux caprices de quelques-uns, qui tentent de maximiser leurs profits en diminuant les salaires.