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Selon Guy Nantel, nous parlerons un jour de génocide culturel contre le Québec

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Guy Nantel est probablement l’humoriste le plus franc sur les problèmes qui touchent notre société. En plus d’avoir été candidat à la chefferie du Parti Québécois, écrit deux livres sur l’indépendance et le wokisme, il commente l’actualité pour TVA à l’émission Le monde à l’envers, ainsi que sur Qub Radio avec Sophie Durocher. Dans l’émission du 8 mai 2023, il affirme que l’on parlera un jour de « génocide culturel » avec la volonté du gouvernement canadien de noyer le Québec sous des dizaines de millions d’immigrants. Peut-on parler de « génocide culturel » comme l’affirme Guy Nantel dans sa chronique à Sophie Durocher? Essayons de voir.

« Génocide culturel » est un terme qui sera mis de l’avant par la commission d’enquête sur les pensionnats autochtones fédéraux. On y affirme qu’en essayant d’interdire les langues autochtones, les rites religieux et culturels des premiers peuples, le gouvernement fédéral se serait rendu coupable de « génocide culturel ». Pourtant, quand on regarde ce qui arrive au peuple québécois, il est difficile de ne pas voir une version actualisée et politiquement correcte de ces politiques hostiles que l’on croyait appartenir au passé.

Guy Nantel affirme que nous verrons rétrospectivement l’initiative du siècle, et la politique d’immigration du gouvernement Trudeau comme un génocide culturel contre la nation québécoise. Que de noyer 1% de francophones dans un océan constitué d’anglophones est une politique que nous n’hésiterons pas de qualifier comme génocidaire.

Déjà, le gouvernement canadien met sur un pied d’égalité les francophones hors Québec et les anglophones du Québec, et voit ceux-ci comme une « minorité » à protéger face à la « majorité francophone du Québec ». Cette fausse équivalence ne fait que multiplier les privilèges à l’égard des anglophones, qui pour la plupart ne sont plus des « de souche », les anglophones descendants de Grande-Bretagne ayant massivement quitté le Québec lors de l’arrivée du Parti Québécois et des référendums successifs.

Il est bon de rappeler que les anglophones qui ne représentent que 8% de la population du Québec bénéficient de plus de 30% du budget de l’État en matière de santé et d’éducation. Certains prétendent que les hôpitaux anglophones sont mieux gérés que les hôpitaux francophones surchargés. Or, cela s’explique en partie par la faible fréquentation des hôpitaux anglophones, leur taille gigantesque à Montréal (notamment le centre de santé McGill), et leur surfinancement.

De plus, comme l’a démontré récemment le Journal de Montréal, le Québec paie 200 millions par année pour la formation d’étudiants du Canada anglais qui viennent à McGill ou Concordia pour repartir après leurs études. Plus de la moitié des résidents en médecine à McGill ne pratiqueront jamais au Québec malgré que ce soit les contribuables québécois qui paient une bonne partie de leur formation.

Quand Ottawa donne des centaines de millions aux anglophones du Québec qui sont tout sauf une minorité linguistique opprimée, il y a lieu effectivement de se poser de bonnes questions. Comment justifier le surfinancement du gouvernement canadien des universités de langue anglaise du Québec?

Frédéric Lacroix a partagé sur son fil twitter que 70% du budget en recherche d’Ottawa accordé au Québec le sera à Concordia et McGill. Que l’UQAM ne recevra rien. Près de 200 millions iront à ces deux universités que le gouvernement canadien considère comme étant en « situation minoritaire ».

Et que 137,5 millions seront accordés aux universités et lobbys anglophones du Québec au nom de la défense des « communautés en situation minoritaire »? Nous connaissons le Quebec Community Groups Network (QCGN) qui est actuellement le principal groupe de pression communautaire anglophone. Ceux-ci sont les meneurs de la contestation en cour suprême de la loi 96, et ils appuient également les recours intentés contre la loi 21.

La question légitime que nous sommes en droit de nous poser : combien recevront-ils pour traîner dans la boue de modestes lois québécoises qui tentent d’éteindre un incendie avec un fusil à eau? Ils ont reçu de Patrimoine Canada la modeste somme de 6,7 millions comme le rappelle Frédéric Bastien sur son blogue du Journal de Montréal. Et ceci sans compter toutes les autres associations anglophones ou religieuses communautaires qui se mobilisent contre les lois québécoises.

Groupes de pression qui n’hésitent pas à comparer le Québec à l’Allemagne nazie, à la ségrégation du sud des États-Unis, ou encore à la Russie qui envahit l’Ukraine. Des fois on se dit que le mauvais goût a toujours bien des limites. Mais avec eux, c’est impossible de voir quand nous atteindrons le fond du baril.

C’est tout simplement malhonnête d’affirmer que les anglophones du Québec sont une minorité. Pendant qu’un jeune québécois sur quatre ne regarde pas de films ou de séries en français, que 52% des travaux de maîtrise ou de doctorat sont remis en anglais au Québec, que les étudiants de McGill et Dawson sont désormais majoritaires sur l’île et que les cégeps anglophones de Montréal attirent plus que leurs équivalents francophones, ce ne sont pas des signes que les anglophones sont minoritaires ou opprimés d’une quelconque manière par les Québécois.

Littéralement tous les indicateurs linguistiques, tels que la langue parlée à la maison, la langue des études supérieures, la langue d’accès à la culture, tous sont sans exception en faveur de l’anglais. Plus de 50% des transferts linguistiques des immigrants se font vers l’anglais, alors que les Québécois francophones représentent toujours environ 80% de la population.

Aucun pays dans le monde qui reçoit des immigrants n’est confronté à pareille situation. Que ceux-ci vont s’intégrer massivement dans une autre langue que la langue nationale. Même aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves, réputés anglophiles et tolérants, une certaine connaissance de la langue du pays est exigée pour obtenir la citoyenneté.

L’un des plus gros problèmes actuels du Québec est son appartenance au Canada, « un pays bilingue de langue anglaise » pour reprendre l’expression de Mathieu Bock-Côté. Les nouveaux arrivants lorsqu’ils viennent ici reçoivent un message contradictoire. Que parce que le Canada est un pays officiellement bilingue qui reconnaît le français et l’anglais, ils peuvent intégrer de façon légitime la communauté anglophone au Québec et être dans leur droit.

Guy Nantel, ainsi que les lanceurs d’alerte Frédéric Bastien et Frédéric Lacroix sont des voix précieuses dans un Québec aseptisé qui veut faire taire toute critique des politiques migratoires qui mettent en péril la pérennité de notre langue et de nos services publics. Donc oui, nous pouvons déjà parler de « génocide culturel » à l’égard du peuple québécois. Il n’en tient qu’à nous pour empêcher la réalisation de ce funeste projet des libéraux à Ottawa. Pendant qu’il en est encore temps.

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