D’après un article de Ari David Blaff publié sur le site du National Post le 3 juin 2025
La popularité de la mairesse de Toronto, Olivia Chow, semble en déclin, selon un nouveau sondage publié par la firme Léger. À peine 48 % des répondants torontois affirment approuver sa performance, contre 42 % qui la désapprouvent, et 10 % qui se disent incertains.
Ari David Blaff rapporte que ce sondage, mené entre le 23 et le 25 mai auprès d’un échantillon de 1 025 Ontariens, dont 296 résidents de la région métropolitaine de Toronto, fait partie d’un portrait plus large de l’opinion politique dans la province.
Jennifer McLeod Macey, vice-présidente principale chez Léger, note dans un courriel adressé au National Post que « les Torontois sont partagés sur Olivia Chow ». Elle précise que l’appui reste « mou », car « presque deux fois plus de personnes désapprouvent fortement que celles qui approuvent fortement ». En effet, seulement 10 % des personnes sondées expriment une forte approbation, alors que 17 % disent fortement désapprouver sa gestion.
Le sondage ne permet pas de connaître les raisons précises de cette baisse d’approbation, mais McLeod Macey suppose que des enjeux tels que la fiscalité, la sécurité publique, le logement abordable et le transport en commun pourraient y jouer un rôle. Elle observe aussi une plus grande incertitude chez les femmes et les adultes de 18 à 54 ans : 15 % des femmes et jusqu’à 15 % des 35 à 54 ans se disent « incertains » quant à l’évaluation de Chow.
Élue en juillet 2023 après la démission de John Tory, Olivia Chow avait alors bénéficié d’un taux d’approbation de 73 % selon un sondage de Liaison Strategies. Mais dès mai 2024, ce taux était descendu à 52 %, avant de remonter brièvement à 59 % en juillet, puis de retomber à 54 % en novembre. En parallèle, sa cote de désapprobation est passée de 18 % à son élection à un sommet de 40 %, avant de se stabiliser autour de 38 % à l’automne 2024.
D’après Ari David Blaff, cette perte de popularité survient dans un contexte difficile pour la mairesse. Chow a hérité d’un déficit budgétaire d’environ un milliard de dollars, en grande partie causé par les pertes de revenus en transport en commun durant la pandémie et les coûts croissants liés à l’hébergement. En janvier, elle a présenté un nouveau budget municipal comportant une hausse de taxes de près de 7 %, ce qui représente en moyenne 268 $ supplémentaires par année pour les propriétaires torontois.
Plus récemment, en mai, Olivia Chow a reconnu que la ville ne disposait pas des fonds nécessaires pour couvrir sa part de 40 millions de dollars dans l’organisation des six matchs de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 prévus à Toronto. « On ne peut pas aller chercher plus d’argent, on n’en a tout simplement pas », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.
Ari David Blaff souligne également que Chow fait l’objet de critiques croissantes sur sa gestion des tensions communautaires. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023, certains élus municipaux, comme le conseiller Brad Bradford, l’accusent de ne pas avoir protégé adéquatement la communauté juive de la ville. Il lui reproche notamment sa lenteur à mettre en place des mesures pour sécuriser les lieux de culte, particulièrement les synagogues ciblées par des manifestants anti-israéliens.
Dans un texte publié au National Post, Bradford écrivait : « L’absence de leadership a transformé Toronto en une ville que plusieurs ne reconnaissent plus. Ce n’est pas un problème juif, c’est un problème torontois. »
Toujours selon Blaff, Bradford songerait à se présenter à l’élection municipale prévue pour octobre 2026. Marco Mendicino, ex-ministre libéral et chef de cabinet du premier ministre Mark Carney, envisagerait également de briguer la mairie.