Dans le cadre de la 9ème édition du salon du livre de Bonaventure, les journées du jeudi 1er mai et du vendredi 2 mai ont été réservées exclusivement aux écoles. Dans le Québec de 2025, qui dit activité scolaire, dit évidemment « l’heure du conte » avec le drag queen Barbada, connu pour la lecture d’histoires abordant les thèmes LGBTQ+, y compris la très subjective notion d’identité de genre. Barbada explique l’acronyme LGBTQI2A+ dans une vidéo destinée aux enfants sur le site de Radio-Canada.
Pourquoi est-ce problématique? Parce que la présentation de concepts fallacieux à des enfants d’âge impressionnable est parfois lourde de conséquences. Cette propagande LGBTQ+ va de paire avec l’explosion de diagnostics de dysphorie du genre par des médecins militants, et conduit éventuellement à la prise d’hormones, aux bloqueurs de pubertés et aux chirurgies de transition pour des mineurs. Les défenseurs du trans-activisme répondront que moins de 0.1% des mineurs ont recours à des traitements médicaux « d’affirmation de genre ». Exprimé en pourcentage, ça semble peu. Une étude menée par Reuters en 2022, a révélé qu’au moins 14,726 mineurs ont commencé un traitement hormonal et 4 780 ont reçu des bloqueurs de puberté entre 2017 et 2021 aux États-Unis. Le nombre a augmenté depuis. Et quand les parents qui s’y opposent perdent leurs recours, ça devient criant de gravité.
Une prise de conscience populaire a entraîné plusieurs victoires notables dans ce dossier aux États-Unis et au Royaume-Uni depuis le début de l’année 2025:
Dès son investiture le 20 janvier 2025, Donald Trump a signé un décret établissant que les États-Unis ne reconnaissent que deux genres, masculin et féminin, déterminés à la naissance selon des critères biologiques. Ce décret a supprimé la case « X » pour désigner les personnes qui s’identifient comme non binaire sur les documents officiels, tels que les passeports et visas.
La semaine suivante, Trump mettait fin aux aides publiques fédérales pour les traitements de transition de genre pour mineurs, impliquant les prises d’hormones, les bloqueurs de puberté et les interventions chirurgicales. Ce décret interdit également le financement d’établissements de santé pratiquant ces interventions et expose les professionnels de santé impliqués à des poursuites judiciaires.
Le 5 février 2025, vint le décret interdisant la participation de mâles humains s’identifiant en tant que femmes transgenres aux compétitions sportives féminines dans les écoles et universités recevant des fonds fédéraux. D’autres décrets prévoient la répartition des individus selon leur sexe biologique dans les prisons fédérales ainsi que l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, qualifiant leur présence « d’idéologie transgenre » dans les rangs. Parallèlement, les écoles sont encouragées à ne pas accompagner les élèves en transition, et l’enseignement sur les questions de genre est restreint. On ne peut pas accuser Trump d’avoir chômé sur ce dossier.
Ces décrets se sont cependant heurtés à la vive résistance des activistes LGBTQ+. La reconnaissance de la binarité sexuelle de l’espèce humaine a aussitôt été décriée comme une atteinte aux droits et à la reconnaissance des personnes qui s’identifient comme non-binaires. En février 2025, une action en justice (Orr v. Trump) a été déposée devant un tribunal fédéral à Boston par six personnes transgenres et non binaires représentées par l’ACLU. Le 18 avril 2025, la juge fédérale Julia Kobick (nommée par Joe Biden) a émis une injonction préliminaire suspendant partiellement l’application du décret pour ces plaignants, obligeant le Département d’État à leur livrer des passeports avec des marqueurs de genre conformes à leur identité autoproclamée. L’ACLU a annoncé son intention de demander une extension à tous les Américains transgenres et non binaires.
La juge Kobick a qualifié le décret de Trump « d’arbitraire, irrationnel et discriminatoire », estimant qu’il violait les protections garanties par la Constitution.
Le décret interdisant le financement fédéral des soins de transition pour les mineurs, est aussi confronté à une forte contestation judiciaire. Le 4 février 2025, sept familles soutenues par les organisations PFLAG, GLMA et l’ACLU ont intenté une action en justice devant le tribunal fédéral de Baltimore. Le juge Brendan Hurson a rapidement émis une ordonnance de restriction, suspendant l’application du décret pour une durée initiale de 14 jours, mais qui a été prolongée par la suite. Une seconde plainte, déposée le 7 février par les procureurs généraux de Washington, de l’Oregon et du Minnesota ainsi que trois médecins, a entraîné une suspension similaire dans l’ouest de l’État de Washington par la juge Lauren King. Ces injonctions permettent à certains établissements de santé, comme le Mass General Brigham à Boston, de poursuivre les traitements « d’affirmation de genre » pour les mineurs. À ce jour, le décret reste suspendu dans plusieurs juridictions, mais sa mise en oeuvre varie selon les régions. Une décision attendue de la Cour suprême dans l’affaire U.S. v. Skrmetti, remontant à avril 2023, concernant une loi comparable du Tennessee (SB1), pourrait influencer de manière décisive l’avenir de ce décret.
Le décret fédéral imposant la séparation des personnes détenues selon leur sexe biologique, qui pourrait forcer le transfert de personnes s’identifiant comme femmes transgenres vers des prisons pour hommes, a suscité plusieurs actions en justice. Deux individus transgenres ont contesté leur transfert, l’un obtenant une injonction temporaire en invoquant un risque accru de violences sexuelles (notez l’inversion du réel: comme si les femmes incarcérées n’étaient pas à risque de violences de même nature si on admet des hommes dans leurs pénitenciers). Le décret reste en vigueur, mais son application est freinée localement par des décisions judiciaires, et les contestations se multiplient. Le décret interdisant aux personnes transgenres de servir dans l’armée américaine, qui affecte environ 15,000 personnes, a également été partiellement suspendu par des injonctions temporaires. Le 24 avril, Donald Trump a demandé à la Cour suprême d’autoriser l’application immédiate du décret, mais aucune décision n’a encore été rendue.
Bien que des organisations comme l’ACLU préparent des recours juridiques, aucune injonction n’a encore été émise pour s’opposer à l’interdiction aux individus biologiquement mâles de participer aux compétitions féminines dans les établissements scolaires et universitaires recevant des fonds fédéraux.
Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, la Cour suprême britannique a statué que, dans le cadre de l’Equality Act 2010, les termes « homme » et « femme » renvoient au sexe biologique constaté à la naissance. Cette décision, rendue le 16 avril 2025 dans l’affaire For Women Scotland Ltd v The Scottish Ministers, exclut les femmes transgenres, même celles détentrices d’un Certificat de Reconnaissance de Genre (GRC), de la catégorie légale des femmes. Le litige, initié par le groupe critique du genre For Women Scotland (soutenu par J.K. Rowling) contestait une loi écossaise de 2018 visant à inclure les personnes trans-identifiées dans les quotas de représentation féminine dans les conseils publics. Le jugement précise que « sexe » se réfère à mâle ou femelle selon des critères biologiques, mettant fin à l’ambiguïté sur l’accès aux espaces réservés comme les refuges, les prisons, les vestiaires ou les compétitions sportives féminines. Désormais, les prestataires de services peuvent exclure les individus qui s’auto-identifient comme femmes transgenres des espaces féminins sans avoir à justifier un « objectif légitime », simplifiant les restrictions d’accès. Les protections contre la discrimination fondée sur l’identité de genre restent en place, notamment grâce au certificat GRC, qui assure la reconnaissance juridique du genre (et qui n’a pas d’équivalent aux États-Unis).
Tandis que la décision britannique est immédiatement applicable, vu qu’il s’agit d’une interprétation de la Cour suprême, les décrets de Trump font face à de multiples injonctions temporaires. Comme quoi, même une volonté politique musclée se heurte aux organisations et tribunaux progressistes.
Contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni, le gouvernement fédéral canadien maintient une approche « inclusive » en matière de droits des personnes transgenres. Depuis l’adoption de la loi C-16 en 2017, l’identité et l’expression de genre sont protégées dans la Loi canadienne sur les droits de la personne et le Code criminel. Les personnes trans peuvent participer aux compétitions sportives selon leur identité de genre (indépendamment de leur sexe biologique) et accéder à des soins d’affirmation de genre (couverts par l’assurance maladie), y compris pour les mineurs. Aucun décret fédéral n’impose de séparation par sexe biologique dans les prisons, refuges ou établissements publics. Tandis que certaines provinces (dont l’Alberta) ont instauré des restrictions, le gouvernement Libéral n’a pris aucune mesure visant à encadrer les revendications des trans-activistes quand elles se heurtent au meilleur intérêt de la population générale. Et ce n’est pas sous Mark Carney qu’il faut s’attendre à ce que ça change.
Ça n’augure guère mieux au niveau provincial. Le nouveau cours de Culture et Citoyenneté Québécoise accorde beaucoup de place et de légitimité à la notion d’identité de genre – un concept purement idéologique qui n’est pas soutenu par l’observation empirique. Le mot « genre » revient 53 fois dans le programme du primaire. On y présente le sexe comme étant « assigné à la naissance ».
En mars 2024, le gouvernement de la CAQ a approuvé l’instauration d’une case X à la mention sexe pour les personnes qui s’autoproclament non binaires sur les permis de conduire et les cartes d’assurance maladie. Comme si les personnes qui se déclarent non binaires cessaient d’être des hommes ou des femmes. N’est-il pas gravissime que l’autorité médicale consente à supprimer un marqueur aussi fondamental que le sexe sur les documents officiels? La soumission à cette idéologie signale la corruption intellectuelle de la classe dirigeante.
Comment se sortir socialement de l’endoctrinement si on accepte qu’un drag queen militant LGBTQ+ participe à une activité scolaire sous le couvert du divertissement éducatif?