• partager
Share on facebook
Share on twitter
Share on email

Trahir son pays pour quelques yuans

Share on facebook
Share on twitter
Share on email
Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on reddit
Share on email

Un nouveau jour, une nouvelle ingérence chinoise… Aujourd’hui encore, nous apprenons la mise en accusation d’un ancien agent de la GRC habitant à Hong Kong qui aurait fourni des services au régime communiste de Pékin pour identifier et intimider des gens en sol canadien. William Majcher, qui fait l’objet d’une enquête depuis l’automne 2021, a comparu aujourd’hui en vidéoconférence au palais de justice de Longueuil et fait face à des accusations « d’accomplissement d’actes préparatoires pour le compte d’une entité étrangère » et de « complot ».

En d’autres termes, on parle d’espionnage, et à une autre époque, on n’aurait pas hésité à parler de « haute-trahison ». Mais ces temps sont révolus ; dans le Canada « post-national » de Justin Trudeau, qui pourrait réellement s’attendre à ce que les citoyens soient fidèles et patriotiques?

Le Canada, nid d’espions chinois

Depuis des mois, les révélations d’ingérences chinoises en sol canadien s’accumulent. Une donation par-ci, une tentative d’intimidation par là, des infiltrations d’agents chinois dans les partis politiques, des stations de police chinoise carrément sur notre territoire… Les éléments de preuve ont beau sortir au compte-goutte, atténuant un peu le scandale pour ceux qui suivent moins la chose, mais ces révélations sont de plus en plus accablantes pour la classe politique qui a dirigé le Canada dans la dernière décennie, à savoir, les Libéraux de Justin Trudeau. Pendant son règne, le Canada est devenu ni plus ni moins qu’un nid d’espions chinois. Une faille béante dans l’intégrité territoriale du monde libre.

La chose est d’autant plus frustrante lorsqu’on prend en compte la réactivité absolument décomplexée du Canada face à l’intervention de la Russie – « l’autre » grande menace – en Ukraine, un pays étranger. En effet, là où Zelensky semble pouvoir se commander des chars léopards, des missiles, des blindés, des munitions et une assistance se chiffrant à un total de 1,5 milliard de dollars provenant de la poche des contribuables en un simple claquement de doigt, le gouvernement Trudeau fait tout en son pouvoir pour empêcher ne serait-ce qu’une simple commission d’enquête publique sur les ingérences de la Chine sur son propre territoire.

À chaque fois que nos classes politiques évoquent la Chine, c’est toujours pour dédramatiser la situation et lui trouver des excuses. Le plus imposant des dragons asiatiques se pare d’une aura bienfaisante et fait encore miroiter le mensonge que sa libéralisation économique se traduira éventuellement en libéralisation sociale. Pékin est passé maître dans l’art du soft-power, ou comment amadouer les puissances occidentales et les laisser dévoiler par elles-mêmes leurs vulnérabilités.

La menace numéro 1

La Chine est pourtant considérée comme la menace numéro un par la majorité des agences de renseignements occidentales, et à raison. Si on ne parle pas encore de conflit militaire à ce stade, nous sommes malgré tout entré dans une logique de guerre froide et ces actions prédatrices de la part de la Chine visent à affaiblir notre pays et nos libertés.

Il n’y a qu’à lire les grands titres à l’international pour s’en convaincre : « La Chine « complice » de l’invasion en Ukraine, selon un agent du MI6″, « L’Allemagne durcit sa stratégie face à la Chine », « Des hackers chinois ont eu accès aux emails de l’ambassadeur américain en Chine », « L’Australie bloque l’acquisition d’une mine de lithium par une firme liée à la Chine », « Vous ne serez jamais occidentaux » : Le diplomate chinois numéro un implore le Japon et la Corée du Sud de s’aligner sur la Chine et revitaliser l’Asie », etc. En d’autres termes, il n’y a pas qu’au Canada où les révélations sur les tendances prédatrices de la Chine s’accumulent.

Mais pendant le même moment, nous avons Henry Kissinger qui rencontre Xi Jinping pour se remémorer le bon vieux temps, en 1971, où les États-Unis et la Chine s’étaient rapprochés. Ça avait du sens, à l’époque, de se rapprocher d’elle pour créer un contrepoids à l’URSS, qui était alors la principale menace. Ça fait pas mal moins de sens aujourd’hui, alors qu’elle a pris ce rôle et demeure très proche de la Russie.

Personne ne veut défendre un pays post-national

Mais revenons à nos moutons – c’est le cas de le dire -, cette négligence face à la Chine pourrait être qualifiée de systémique dans le Parti libéral de Justin Trudeau, puisque l’anti-patriotisme est intrinsèque à son idéologie woke. Qu’on se le rappelle : Justin Trudeau a déjà affirmé avec fierté que le Canada était le premier État « post-national ». Aussi bien dire que c’est un pays sans identité propre, un simple fourre-tout d’une multitude de nations étrangères. Doit-on réellement se surprendre que des individus trahissent un tel pays pour quelques yuans?

Les enjeux LGBTQ et toutes les autres manifestations absurdes de wokisme gaga de Justin Trudeau font parfois oublier que le post-modernisme à la source de ces lubies militantes dégénérées va beaucoup plus loin que des simples débats sociaux entre progressistes et traditionnalistes. On ne parle pas de simplement déconstruire les préjugés envers les minorités, mais l’ensemble de la société, de nos régimes politiques, de nos États. L’objectif ultime n’est pas de rendre tout le monde trans, c’est d’abattre la civilisation occidentale.

…Et le vide qui serait créé, j’en suis bien désolé, serait rempli par des régimes qui se foutent éperdument du droit de minorités.

De la sorte, le wokisme est certainement une distraction des vrais enjeux. En cultivant une obsession pour le droit des minorités, on déstabilise la culture majoritaire, ce qui profite aux États totalitaires ou autocratiques sur terre, qui, eux, n’hésitent jamais à s’attaquer à des droits humains beaucoup plus basiques et universels. En voyant l’Occident empêtré dans ces débats complètement tirés par les cheveux, des pays dictatoriaux comme la Chine et la Russie se bidonnent et préparent leur prochain coup.

Mais au-delà de la simple distraction, comme je l’ai mentionné, le post-modernisme dont est issu le wokisme vise à déconstruire nos sociétés et nos États. La qualification du Canada comme étant « post-national » n’a donc rien d’anodine. Justin Trudeau exprime ici cet idéal mondialiste et sans-frontièriste où les États-nationaux devraient céder le pas à un grand monde ouvert où toutes les cultures se mélangent. Dans sa vision rose bonbon, Justin Trudeau ne croit pas aux frontières (comme il l’a démontré maintes et maintes fois dans le dossier du chemin Roxham) et ne croit pas en l’importance de la défense (comme il l’a démontré maintes et maintes fois lorsque venait le temps de se défendre contre le terrorisme islamique ou, de nos jours, quand vient le temps de s’élever contre la Chine).

Il fut un temps où l’honneur et la fidélité étaient sacrés. On élevait des statues pour les héros nationaux, et on fusillait les traîtres. On peut bien reprocher un abus de rigidité dans la société de nos aïeuls, n’en demeure pas moins que les principes étaient clairs, la vertu du sacrifice était vénérée et il n’y avait pas d’ambigüité quand venait le temps de défendre sa patrie.

Mais en 2023, alors qu’on peut habiter et travailler de partout, qu’on ne reconnaît plus les cultures majoritaires, qu’on réécrit l’histoire occidentale pour y inclure tout le monde, qu’on s’attaque sans relâche à tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à du chauvinisme, la vertu du patriotisme semble complètement éteinte. Même ce nouveau cas d’espionnage et de haute-trahison pour le compte d’une super-puissance hostile est présenté sous forme d’euphémismes juridiquement prudents : « accusé d’ingérence étrangère »… Et on passe rapidement à l’autre sujet.

C’est simple, un pays post-national ne peut se défendre. Il ne peut qu’être passif sous la pression des influences de partout. Il ne dispose plus de véritable processus social d’auto-décision. Il ne se reconnaît plus lui-même.

Je me demande donc qui est le pire : le citoyen de toute façon déjà expatrié qui vend son pays pour quelques yuans, ou le premier ministre qui propage l’idée que le patriotisme et la défense de nos intérêts ne seraient pas une bonne chose et qu’on peut changer de nationalité comme de chemise?

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on reddit
Reddit
Share on email
Email

Les nouvelles à ne pas manquer cette semaine

  • Vous aimeriez aussi
  • Nouvelles semblables
  • Autres articles de Philippe Sauro-Cinq-Mars

QS ou les limites de l’idéalisme

Quelques mois après que Catherine Dorion ait réglé ses comptes contre Gabriel Nadeau-Dubois et les fonctionnements internes de Québec Solidaire dans son livre « Les têtes