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Trudeau a fait son temps… C’est un libéral qui le dit!

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Plus tôt cette semaine, Ken Mcdonald, député libéral de la circonscription d’Avalon, à Terre-Neuve, a fait une sortie médiatique pour déclarer que Justin Trudeau avait fait son temps. Insistant sur le fait que Trudeau a été la figure centrale du Parti libéral depuis 2015 et la raison de ses victoires électorales, il affirme désormais croire que le chef nuit au parti et que la population en vient même à éprouver une haine intense à son égard. Il propose ainsi la tenue d’un vote de confiance.

« Le gouvernement libéral est perçu comme un gouvernement usé. Les gens se disent que c’est peut-être le temps pour un changement […] Chaque chef, chaque parti a une date de péremption. Notre date de péremption est arrivée. », déclarait-il à Radio-Canada cette semaine.

Cette impression d’essoufflement du leadership de Justin Trudeau est loin d’être anecdotique. L’année 2023 a été extrêmement difficile pour les libéraux, dont la réputation a été entachée par le scandale des ingérences chinoises, l’inflation, la crise du logement et la gestion maladroite du dossier de la taxe carbone.

Les sondages, qui projettent désormais une victoire des conservateurs de Pierre Poilièvre en cas d’élection, sont d’ailleurs éloquents. Mais plus fascinant encore est la dégringolade des libéraux dans les provinces atlantiques, qui étaient pourtant des châteaux-forts depuis toujours.

Vers la fin de 2023, le gouvernement Trudeau a cherché à redorer son image en offrant une suspension de sa taxe carbone pour les foyers se chauffant au mazout, très répandus dans les maritimes. Or, loin de calmer le jeu, cette manœuvre électorale a plutôt engendré une fronde pancanadienne contre le gouvernement et sa taxe carbone, de nombreuses régions jugeant injuste de limiter sa suspension à ce type de chauffage ne concernant majoritairement que les maritimes.

D’ailleurs, Ken Mcdonald avait voté en faveur d’une motion conservatrice pour abolir cette taxe, démontrant bien les fissures qui commençaient à apparaître dans le parti.

Quoi qu’il en soit, après 8 ans au pouvoir sous le même chef, il est normal pour un parti de commencer à penser à un changement de garde. Dans beaucoup de pays dans le monde, le nombre de mandats possibles est limité, et bien souvent, cette limite tourne autour de deux mandats de 4 ans, soit 8 ans au total, comme aux États-Unis.

Ainsi, qu’on aime ou qu’on n’aime pas Justin Trudeau, force est d’admettre qu’il a déjà accompli un leadership « complet », et que dans un esprit démocratique, il serait justifié de donner la chance à quelqu’un d’autre.

Évidemment, le système parlementaire canadien ne dispose pas de limites de mandats, et l’on peut arguer que cela permet plus de flexibilité en cas de chef très populaires qu’on voudrait voir gouverner plus longtemps. Mackenzie King a ainsi été premier ministre pendant 21 ans, John A. Macdonald, près de 19 ans et Pierre Elliot Trudeau, plus de 15 ans.

Mais ces exemples devraient habituellement se limiter à des chefs aux qualités exceptionnelles ou qui ont gouverné pendant des épisodes historiques hors du commun. Dans le cas de Justin Trudeau, il faudra se poser la question s’il mérite cet honneur.

Si le parti libéral maintient son intention de garder Trudeau comme candidat aux prochaines élections, ça veut essentiellement dire qu’il juge que Trudeau mérite un total de 14 ans au pouvoir. Au regard de son bilan jusqu’à maintenant, où les politiques canadiennes ne semblent caractérisées que par une obsession woke, un effacement à l’international, de piètres performances économiques, une subjugation migratoire et une montée de la polarisation sociale, il est difficile d’arguer qu’il mérite ce statut privilégié et il est normal de voir apparaître une certaine lassitude dans la population.

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