Par Andrew Lawton
Le commissaire à l’éthique du Canada a demandé au Premier ministre Justin Trudeau d’expliquer son rôle dans les contrats passés entre une majorité de députés libéraux et une société appartenant à l’ami d’enfance de Trudeau.
Le commissaire Mario Dion a déclaré que les critères pour interroger Trudeau ont été remplis après avoir reçu une plainte du député conservateur Michael Barrett, qui a demandé une enquête éthique formelle sur les paiements effectués à Data Sciences, une entreprise dirigée par l’ami d’enfance de Trudeau et l’ancien directeur des opérations numériques du parti libéral.
La controverse découle de la révélation d’un rapport du Globe and Mail selon lequel 97 % des députés libéraux utilisent de l’argent provenant du budget de leur bureau financé par le gouvernement pour payer une entreprise appelée Data Sciences, appartenant à Tom Pitfield.
Pitfield faisait partie de la fête de mariage de Trudeau en 2015 et a également passé des vacances avec la famille Trudeau sur l’île de l’Aga Khan aux Bahamas, un voyage qui a lui-même fait l’objet d’un rapport et d’une conclusion d’acte répréhensible par le commissaire à l’éthique.
M. Trudeau a déclaré que les services de Data Sciences aident les membres du Parlement dans leur travail de circonscription et ne sont pas utilisés à des fins politiques. Cependant, au moins deux députés, Wayne Easter et John McKay, ont déclaré qu’ils ne savaient pas quels services Data Sciences fournissait à leurs bureaux.
« Je me souviens vaguement qu’une fois par an, nous faisons un chèque et qu’on nous a toujours expliqué que c’était conforme aux lignes directrices en matière d’éthique, alors nous y souscrivons tous et cela tombe dans l’oubli « , a déclaré M. McKay au Globe and Mail au sujet de l’utilisation de Data Sciences par son bureau.
M. Trudeau utilise également les services de l’entreprise dans son propre bureau en tant que député de Papineau.
Le code d’éthique régissant les membres du Parlement interdit aux députés d’agir « pour favoriser de manière inappropriée les intérêts privés d’une autre personne ou entité ».
Lundi, le comité d’éthique de la Chambre des communes a tenté d’appeler Pitfield comme témoin, mais les membres libéraux du comité l’en ont empêché.
M. Trudeau aura 30 jours pour répondre à la lettre de M. Dion, après quoi ce dernier décidera s’il y a lieu de lancer une enquête officielle.
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