Pratiquement invisible pendant près de deux ans suite à son bannissement des réseaux sociaux, toujours aux prises avec des poursuites à ne plus finir de la part de ses opposants, concurrencé par l’étoile montante de Ron DeSantis ; beaucoup de gens ont considéré la carrière de Donald Trump comme terminée ces dernières années. Or, la même semaine où l’ancien président était condamné à verser 5 millions de dollars à une journaliste pour une histoire vieille de plusieurs décennies, il apparaissait aussi fougueux et déterminé qu’en 2016 à un Town Hall organisé par CNN. Loin d’avoir perdu en influence, il appert que Donald Trump dispose encore de chances sérieuses d’être élu à la prochaine élection en 2024. En effet, si on se fie à la moyenne des sondages, Trump aurait une (légère) avance sur Biden :
À noter que les 2 sondages qui donnent à Biden une avance de 2% ne sont en fait pas très bons pour Joseph Robinette. C’est moins que l’écart entre Clinton et Trump en 2016 (2,1%), lorsque l’homme orange avait été élu tout en perdant le vote populaire. Cela ne veut pas nécessairement dire que Trump l’emporterait cette fois-ci s’il perdait le vote populaire par une telle marge, mais ce n’est pas non plus un scénario improbable.
Certes, ces sondages datent d’avant sa condamnation au civil pour agression sexuelle et diffamation, mais vu le cycle des nouvelles et le sentiment assez répandu que Trump est victime d’une persécution judiciaire, on peut douter que ça lui fasse très mal.
La gauche américaine admet que Biden est vulnérable face à Trump :
« Ce que nous avons vu lors de l’assemblée générale de CNN de cette semaine, c’est un président en exercice efficace, au sommet de son art de la connerie, qui a su charmer un public républicain réceptif. The Surge n’est pas dans le domaine des prédictions, mais Trump n’avait pas l’air d’un homme qui va perdre une primaire présidentielle républicaine. Mais qu’en est-il de l’élection générale ? Nous ne pensons pas que l’on comprenne suffisamment à quel point Joe Biden est faible. Dans un sondage Washington Post/ABC réalisé cette semaine, comme dans de nombreux autres sondages antérieurs, seuls 36 % des adultes d’orientation démocrate pensent que Joe Biden devrait être reconduit dans ses fonctions. La raison est évidente et n’est pas particulièrement modifiable : Seuls 32 % des Américains estiment que M. Biden possède « l’acuité mentale nécessaire pour servir efficacement en tant que président », tandis que 33 % seulement pensent qu’il est « en assez bonne santé physique pour servir efficacement en tant que président ». Aujourd’hui : Beaucoup de démocrates, d’indépendants et de républicains anti-Trump qui pensent que M. Biden est trop vieux et mentalement inapte pour servir quatre ans de plus se tiendront finalement cois et voteront pour lui. Mais la dernière élection était serrée. Cette élection le sera aussi. Trump a autant de chances que n’importe qui de la remporter.«
L’historien britannique Niall Ferguson prédit une victoire de Trump en 2024 étant donné l’impopularité de Biden (plus impopulaire que Trump au même stade de leurs présidences respectives), les risques élevés de récession au cours des 18 prochains mois et le fait que le candidat favori à ce stade gagne presque toujours la nomination du parti républicain (ce qui n’est pas le cas chez les démocrates).
Trump ferait également un peu mieux que DeSantis face à Biden :
De plus, le vote Trump est probablement plus « efficace » que le vote DeSantis, car la Rust Belt (Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan) est plus riche en grands électeurs que les États de la Sun Belt véritablement en jeu en 2024 (Nevada, Arizona, Géorgie).
Or, plusieurs pensent que DeSantis surperformerait dans les États avec une forte concentration de latinos (Nevada, Arizona) ou dans les États avec une forte concentration de banlieusards éduqués et traditionnellement républicains, mais attachés au décorum et à la respectabilité (Arizona, Géorgie). Le message et la personnalité de Trump sont quant à eux faits sur mesure pour les Blancs déclassés des zones désindustrialisées du Midwest.
En fait, Trump n’a pas besoin de ces 3 États de la Sun Belt s’il remporte les 3 États de la Rust Belt. Et même sans le Wisconsin, il aurait 269 ou 270 grands électeurs et serait au pire élu par la Chambre des représentants.
Maintenant, au-delà de ces chiffres, il faut rappeler que les sondeurs ont sous-estimé les républicains en 2016 ET en 2020 (même s’ils avaient au final prédit le bon gagnant cette année-là), mais pas lorsque Trump n’était pas sur le bulletin de vote (2018 et 2022). Se sont-ils ajustés? Possiblement, mais c’est dur à dire à ce stade.
