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TVA en chute libre : les vraies raisons d’un naufrage

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TVA est la plus ancienne chaîne de télévision québécoise après Radio-Canada. Elle a accompagné plusieurs grands moments de notre histoire. Mais force est de constater qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Pierre-Karl Péladeau a-t-il raison en blâmant le CRTC, Radio-Canada et les plateformes étrangères ? On pourrait dire que oui, mais pas seulement. Voici pourquoi.

TVA est depuis longtemps associée à une forme de télévision « poubelle », produisant du contenu sensationnaliste, plus proche des faits divers insignifiants que de reportages sérieux. Les gens ont fini par percevoir TVA comme vulgaire, insipide, ridicule, et même jusqu’à détester la chaîne en raison de son parti pris très affirmé sur certains enjeux sociétaux — comme par exemple la pandémie.

Pierre-Karl Péladeau a raison d’affirmer qu’il fait face à la concurrence déloyale de Radio-Canada. La machine libérale compte d’ailleurs augmenter son budget, en raison des services rendus par la boîte pour favoriser l’élection de Mark Carney au poste de premier ministre. De plus, Radio-Canada capte une part importante des revenus publicitaires.

Sur ce point, PKP a donc raison dans ses critiques envers le média d’État canadien. Mais là où il semble manquer d’introspection, c’est sur la qualité des émissions, des reportages et de l’image de marque de TVA. La chaîne est aujourd’hui associée dans l’esprit du public à un journalisme médiocre, centré sur les faits divers, et à un contenu dont l’éthique est parfois discutable.

Les jeunes ont décroché de la télévision traditionnelle. Ils préfèrent les plateformes américaines comme Netflix ou Disney. Bien qu’il y ait de nombreux reproches à leur faire, ils ont au moins l’impression d’avoir du choix. Et ces plateformes disposent de budgets colossaux pour produire du contenu attrayant — ce que TVA, de manière générale, n’a pas.

Certes, ces plateformes ne mettent pas en valeur la culture québécoise. Mais il faut reconnaître que le cinéma et la télévision sont devenus, ici aussi, des médiums de propagande au service d’une certaine bien-pensance. On peut comprendre que plusieurs aient décroché, malgré la qualité réelle de certaines œuvres dans le fouillis ambiant.

Si PKP veut survivre dans la jungle du divertissement à l’ère numérique, il doit poursuivre la numérisation des contenus et les rendre plus accessibles qu’ils ne le sont actuellement. Il est aujourd’hui difficile de regarder la télé québécoise et d’accéder facilement à ses émissions.

La télévision québécoise doit aussi en finir avec l’esprit de consanguinité qui règne : les enfants d’anciennes vedettes prennent la relève, et c’est le même petit milieu depuis une trentaine d’années. Il faut apporter du sang neuf. Mais ce renouvellement comporte le risque d’une dérive vers une idéologie progressiste insupportable propre aux nouvelles générations. D’où l’importance de trouver un équilibre.

Quand on pense que le téléspectateur moyen au Québec a 56 ans, cela soulève de sérieuses questions sur l’avenir de la télévision traditionnelle. Difficile de changer de cap lorsque la démographie ne joue pas en votre faveur. TVA pourrait très bien disparaître : cela demeure une possibilité. Mais on ne pourra pas dire qu’ils n’avaient pas été avertis.

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