Dans son livre : The Parasitic Mind : How infectious ideas are killing common sense, Gad Saad offre un diagnostic implacable et provocateur sur les origines et les dégâts des pensées pathogènes qui sont en train de détruire la capacité du monde occidental à penser de façon rationnelle. Tout au long de la lecture du livre, il propose souvent avec humour aux soldats de la raison des moyens de répliquer afin de pouvoir gagner cette bataille des idées et de la liberté.
L’auteur est un libre penseur qui enseigne à l’université Concordia à Montréal. Titulaire de la Chaire de recherche en sciences du comportement évolutif et consommation darwinienne, il est l’auteur de nombreux livres. Depuis 2013, il anime le podcast The Saad Truth qui compte 200 000 abonnés. Parmi ses invités, des conservateurs connus : Dave Rubin, Joe Rogan et Jordan Peterson.
Les questions posées nous catapultent immédiatement au coeur du sujet : comment se mettent en place les verrous idéologiques de la gauche, comment cette maladie infectieuse a notamment contaminé les milieux universitaires? Quel écosystème est propice à leur évolution? Comment protéger les esprits contre ses effets délétères?
Son regard aiguisé, son talent de vulgarisateur, son style fluide et coloré dissèquent le politiquement correct, la police de la pensée, la culture victimaire et ses éternels offensés, le constructivisme social, le féminisme radical, les théories transgenres. Le boxeur Saad est sur un ring, il cadre son adversaire, darde ses crochets et le met hors-combat.
Sans complaisance, l’auteur nous relate nombre d’expériences vécues en illustrant ses propos d’anecdotes amusantes. Il met l’accent sur la poursuite de la vérité en science qui ne devrait pas se faire en fonction de préférences idéologiques ou de croyances personnelles, mais sur la base de faits vérifiables.
Ce livre nous aide à comprendre comment l’esprit parasité empêche de fonctionner avec clarté. Il nie ou rejette la réalité et s’en protège en fabriquant un réseau d’idées connectées entre différentes variables imaginaires comme le fit un pseudoscientifique en attribuant au changement climatique un attentat islamiste en 2015 à Paris…
Il dénonce avec virulence la tyrannie de la cancel culture, digne rejeton du maoïsme et du stalinisme. Il s’en prend au progressisme, ce terrorisme intellectuel au langage creux et incompréhensible, éloigné de la réalité et répétant ad nauseam qu’il n’y a pas de vérité objective, mais que des émotions. Mais on ne peut pas voir clair avec les yeux remplis de larmes, écrivait Milan Kundera.
La pratique frauduleuse des idées de la diversité, de l’inclusion et de l’équité en prend aussi pour son rhume. Pour obtenir une bourse, les étudiants de certaines universités doivent répondre à ces critères. En quoi peuvent-ils s’appliquer aux études scientifiques? Il vaut mieux qu’une société s’assure de donner des occasions de réussir à chaque être humain selon son travail, ses mérites et ses compétences plutôt que des privilèges basés sur le sexe, la race ou une position dans la liste victimaire.
On ne pense pas en dehors des mots, expliquait le philosophe Wittgenstein. Se laisser imposer des mots, c’est se laisser imposer une manière de penser.
Parmi les solutions offertes par l’auteur : surtout ne pas hésiter à exprimer vos idées! Sachez que vous avez une voix, ne vous censurez pas.
Si vous êtes étudiant et que votre professeur déverse un charabia progressiste, défiez-le poliment d’une façon constructive. Ne donnez plus d’argent à une université qui ne respecte pas la liberté d’ expression. Proposez des points de vue divergents. Ne craignez pas de perdre vos amis Facebook. Défendez vos idées pied à pied et ne faites pas de compromis.
Il s’agit de faire revivre cette liberté d’expression et de conscience que nous tenions pour acquise. Oser demander des comptes aux politiciens sur les frontières ouvertes, condamner l’islam politique sans être traité d’islamophobe, de raciste ou d’intolérant et sans craindre d’être exclu des cercles politiques, universitaires, amicaux, familiaux ou culturels.
Comme le dit Saad, toute atteinte à la liberté de pensée et d’expression ne peut qu’affaiblir les valeurs fortes de la pensée occidentale au détriment de tout ce qui lui confère encore un sens et l’amener à l’auto-destruction.
The Parasitic Mind est un bréviaire sur l’art de la répartie et de l’expression de soi. C’est une oeuvre qui lutte contre la morosité ambiante. Le tout se lit avec un plaisir renouvelé à chaque page. C’est un vaccin contre l’ignorance.
Le Québec pourrait s’enrichir de la lecture stimulante de Gad Saad tout comme le reste du Canada gagnerait à connaître Mathieu Bock-Côté. Ces deux solitudes ensemble nous rendraient plus forts.
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