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Un gouvernement sur la corde raide : combien de temps Carney peut-il tenir ?

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D’après un article de Michael Taube publié dans le National Post le 5 juin 2025

À peine lancé le 26 mai, le 45e Parlement canadien montre déjà des signes de fragilité inquiétants. Moins de dix jours après son ouverture officielle, le gouvernement minoritaire de Mark Carney a subi une première défaite embarrassante à la Chambre des communes. Le 2 juin, un sous-amendement déposé par Andrew Scheer, chef intérimaire du Parti conservateur, appelant à un engagement clair en faveur d’un budget printanier axé sur la relance économique, a été adopté à 166 voix contre 164.

Même si le vote était non contraignant — il ne mettait pas en jeu la confiance envers le gouvernement —, il constitue une déconvenue symbolique rare, d’autant plus qu’il est survenu si tôt dans la législature. Quatre députés libéraux s’étaient abstenus dans le cadre du système des votes « appariés », un mécanisme parlementaire qui neutralise des absences de part et d’autre.

Le lendemain, la situation a failli dégénérer en crise ouverte. À la surprise générale, le NPD a annoncé son intention de voter contre le discours du Trône. Le Bloc québécois, par la voix d’Yves-François Blanchet, restait évasif. Le Parti conservateur, pour sa part, ne cachait pas sa défiance. Dans un tel scénario, le gouvernement Carney aurait risqué une chute rapide, suivie d’une nouvelle élection fédérale.

Le discours du Trône a finalement été adopté « sur division », une procédure permettant aux députés d’exprimer leur désaccord sans vote formel, et donc sans conséquence directe. Une sortie de crise procédurale, mais peu glorieuse. On ignore toujours quels partis d’opposition, ou quels députés, ont permis au gouvernement de sauver les apparences.

Michael Taube souligne que les observateurs politiques n’auraient pas dû être surpris par cette situation. Malgré un nombre de sièges plus élevé que ceux des précédents gouvernements minoritaires de Justin Trudeau, Carney dispose d’un appui extrêmement fragile. L’écart entre les libéraux (169 sièges) et les conservateurs (144) n’est que de 25. Une série de départs, d’élections partielles ou de ralliements pourrait facilement faire chambouler la chambre.

Le NPD, avec seulement sept sièges, n’a plus de statut officiel de parti. Le Bloc, réduit à 22 députés, reste imprévisible et peu fiable pour un gouvernement fédéraliste. Quant aux Verts, leur unique élue, Elizabeth May, ne suffit pas à garantir le passage de projets de loi importants.

Autrement dit, un gouvernement minoritaire plus large n’équivaut pas nécessairement à une plus grande stabilité. Si Carney ne parvient pas à rassembler l’appui nécessaire pour ses grandes priorités législatives à la rentrée, il risque une érosion rapide de son autorité parlementaire. Et, tôt ou tard, les partis d’opposition pourraient saisir l’occasion pour provoquer la chute du gouvernement.

Ce début de mandat chaotique laisse entrevoir un automne politique houleux à Ottawa… et la possibilité réelle d’un retour aux urnes plus tôt que prévu.

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