Traduit de l’anglais. Texte de Lee Berthiaume publié le 15 janvier 2023 sur le site de la CBC.
Au plus haut niveau des Forces armées canadiennes, on s’inquiète du fait que le pays n’aura pas accès à la même technologie militaire de pointe que ses alliés les plus proches parce qu’il ne fait pas partie d’un pacte de sécurité entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
Le traité trilatéral, surnommé « AUKUS » du nom des trois pays concernés, a été annoncé en septembre 2021 dans ce que beaucoup ont vu comme une tentative de contrer la présence militaire croissante de la Chine dans la région indo-pacifique, où le Canada a des intérêts économiques et de sécurité croissants.
Alors que l’attention autour du pacte s’est concentrée sur les plans américains et britanniques de fournir la technologie des sous-marins nucléaires à l’Australie, le vice-amiral Bob Auchterlonie a déclaré à la Presse canadienne dans une récente interview que ce n’est pas toute l’histoire.
Auchterlonie est le commandant du Commandement des opérations interarmées du Canada. À ce titre, il est chargé de gérer des dizaines d’opérations militaires au pays et à l’étranger tout en surveillant de près les menaces et les défis auxquels le Canada et les Forces armées sont confrontés.
« Le fait est que la technologie [des sous-marins nucléaires] existe depuis un certain temps, donc le partage de cette technologie n’est pas un gros problème », a-t-il dit.
« Le problème, c’est lorsque vous commencez à parler de technologie avancée en termes d’intelligence artificielle, d’apprentissage automatique, de quantique, toutes ces choses qui ont vraiment de l’importance pour l’avenir. Ce sont des conversations auxquelles nous devons participer. Et la question est la suivante : Pourquoi ne sommes-nous pas inclus dans tout cela ? Y a-t-il une résistance à s’impliquer ? S’agit-il de restrictions politiques que nous avons ? Ou bien n’allons-nous tout simplement pas investir ? Telle est la question. C’est donc une préoccupation importante. «
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Éloge de la stratégie indo-pacifique
Certains analystes se sont déjà demandé si l’absence du Canada n’était pas le signe d’une impatience face à l’incapacité perçue d’Ottawa à se montrer ferme avec la Chine.
Ces derniers mois, le gouvernement a durci sa position à l’égard de la Chine de diverses manières, notamment par l’interdiction de la technologie Huawei dans le réseau 5G du Canada, par de nouvelles restrictions sur la propriété étrangère dans les minéraux essentiels et par le dévoilement d’une stratégie indo-pacifique.
Cette stratégie vise à signaler un changement marqué de la politique et des priorités fédérales à l’égard de la région, compte tenu de son importance croissante pour l’économie et la sécurité du Canada. Elle identifie spécifiquement la Chine comme « une puissance mondiale de plus en plus perturbatrice ».
Nombre de ces mesures, comme l’interdiction de Huawei, n’ont été prises qu’après la frustration des alliés face aux longs délais. Certains critiques ont déclaré que le gouvernement n’adopte toujours pas une ligne assez dure avec Pékin.
Auchterlonie a fait l’éloge de la stratégie indo-pacifique, qui comprend des promesses de déployer davantage de navires de guerre et d’autres moyens militaires dans la région tout en établissant des relations de défense plus étroites avec un certain nombre de pays différents.
« La stratégie que nous venons d’élaborer, et le fait que nous ayons maintenant bloqué les entreprises [chinoises] d’investir dans le Nord, a été une étape positive pour le Canada, une véritable étape positive », a-t-il ajouté. « Je pense que nous reconnaissons le défi auquel nous sommes confrontés ».
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Pour lire l’article dans sa version originale : https://www.cbc.ca/news/politics/military-officer-aukus-deal-1.6714845