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Un Kennedy à la place de Biden en 2024?

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Robert Kennedy Jr. est le fils du sénateur Bobby Kennedy et neveu du président John F. Kennedy, tous les deux assassinés dans les années 1960. Le 19 avril dernier, il a officialisé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2024, se lançant dans la course à l’investiture Démocrate, défiant du même coup le président en exercice Joe Biden. Il devient ainsi le 3ème candidat en lice du côté Démocrate. L’auteure Marianne Williamson, qui avait déjà brigué la nomination en 2020, a lancé sa campagne pour 2024 en mars. Il est assez rare que le président des États-Unis fasse face à des primaires de son propre parti après un premier mandat. Une exception notable fut celle du président Jimmy Carter, qui a été défié par le sénateur Ted Kennedy lors de sa candidature à un second mandat en 1980.

Les médias traditionnellement sympathiques aux Démocrates n’ont pas accordé une grande couverture au lancement de Robert Kennedy Jr. On lui réserve un dénigrement médiatique qui fait penser au traitement subi par Trump. Les opinions de RFK Jr, désigné comme le mouton noir de la famille Kennedy, seraient menaçantes, dangereuses et « ébranlant la foi de l’Amérique en la science ». On se plait à rapporter que l’une de ses sœurs cadettes, Kerry, n’approuve pas de ses « opinions néfastes ».

C’est l’animateur Tucker Carlson sur le réseau conservateur FOX News qui a été le premier à lui accorder du temps d’antenne en heure de grande écoute, la semaine précédant son congédiement. On a même supposé que l’entrevue avec le Démocrate controversé a joué un rôle dans la suspension de la populaire émission Tucker Carlson Tonight, notamment parce que Carlson s’en est pris aux intouchables vaccins à l’ARN messager contre le Covid dans son préambule d’introduction.

Robert Kennedy Jr. s’est effectivement fait connaître pour ses critiques envers diverses initiatives de vaccination, y compris celle contre le Covid-19. Ainsi, les médias traditionnels se plaisent à l’étiqueter comme un activiste anti-vaccin, diffuseur de théories du complot, sans entrer dans le détail de ses positions, qu’il a d’ailleurs résumées lors de son passage au podcast de Joe Rogan. Qu’on partage ses vues sur les vaccins ou pas, force est de reconnaître que RFK Jr. est bien renseigné sur le sujet. Ses principaux arguments ne sont pas tirés hors d’un chapeau: il avance l’augmentation du nombre de vaccins administrés aux enfants, la teneur en mercure de certains d’entre eux, ainsi que l’effet néfaste sur le système immunitaire. Le scientifique et promoteur de la santé mondiale Peter Hotez a décrié les propos tenus par Kennedy lors dudit podcast, mais refusé d’en débattre – malgré les importants dons en argent pour l’organisme de bienfaisance de son choix que se sont engagés à verser Joe Rogan, Andrew Tate et d’autres, advenant qu’il accepte.

Kennedy a aussi été reçu par Jordan Peterson, mais YouTube a supprimé la vidéo pour avoir enfreint sa politique en lien à la désinformation sur les vaccins.

La vaccination ne fait pourtant pas partie des thèmes qu’il met de l’avant dans sa présente campagne. Il fait de la «  fusion corrompue du pouvoir de l’État et des entreprises » son thème central, ce qui explique largement le dénigrement médiatique qui lui est réservé. Il estime que la démocratie américaine se transforme en « ploutocratie corporatiste ». Ses propos sur la corruption des institutions politiques font d’ailleurs penser aux discours de Donald Trump.

La posture militairement non-interventionniste de Kennedy fait également écho à Trump. Il compte lui aussi mettre fin à la guerre en Ukraine plutôt que d’entretenir le financement de l’effort de guerre. Il en va de même pour sa volonté de sécuriser la frontière, et bien qu’il ne parle pas d’ériger un mur sur sa totalité, il est en faveur de barrières physiques à certains endroits.

Bien que ses propos recoupent en partie ceux de Donald Trump, Robert Kennedy Jr. se distingue du mouvement populiste de droite. Les médias le présentent rarement sous cet angle, mais il est avocat spécialisé dans le droit de l’environnement. Bien que Kennedy soit critique de la manière dont l’enjeu climatique se fait exploiter par le Forum Économique Mondial et les milliardaires de la trempe de Bill Gates pour exercer un contrôle centralisé avec des commandes de haut en bas, la question environnementale est un dossier qui le rapproche de la ligne Démocrate.

Son soutien aux syndicats le maintien également dans la tradition Démocrate. Il s’est rendu sur la ligne de piquetage pour appuyer la grève du personnel hôtelier dans la région de Los Angeles. La grève menée par le Unite Here Local 11, qui représente 15,000 travailleurs de plus de 60 grands hôtels, est l’une des plus importantes grèves à avoir frappé l’industrie hôtelière américaine ces dernières années.

Somme toute, Kennedy défend les valeurs traditionnellement progressistes qu’on s’attend à retrouver sur une plateforme Démocrate modérée. Bien qu’il s’oppose à ce que des mâles humains participent à des compétitions sportives féminines, Kennedy a réaffirmé son appui aux droits LGBTQ [il a prononcé cette version de l’acronyme] lors d’un town hall organisé par la chaîne NewsNation. Kennedy a également déploré le jugement de la Cour Suprême qui vient de mettre un terme à la discrimination positive dans les admissions des établissements d’éducation supérieure.

Kennedy peut-il espérer l’emporter?

Selon les derniers sondages, Kennedy n’obtiendrait qu’à peine 20% des intentions de vote chez les électeurs enregistrés comme Démocrates. La course ne fait que commencer, mais les présidents ayant perdu les primaires après un premier mandat sont rares dans l’histoire des États-Unis. Le cas le plus récent est celui de Lyndon B. Johnson, qui a fini par retirer sa candidature lors des primaires de 1968.

L’establishment Démocrate souhaiterait peut-être remplacer Joe Biden par quelqu’un de plus jeune et potentiellement plus populaire, comme le secrétaire aux transports Pete Buttigieg ou le gouverneur de Californie Gavin Newsom. La menace posée par Kennedy risque toutefois de rendre les Démocrates réticents à s’engager dans un processus de primaires en bonne et due forme.

Le populisme de Robert Kennedy Jr. est au camp Démocrate ce que celui de Trump est du côté Républicain. En 2016, on s’était trompé en estimant que Bernie Sanders était l’équivalent de Trump pour le camp Démocrate. Sa docilité subséquente l’a démontré. Par contre, la défiance de Kennedy envers les Big Pharma témoigne de sa volonté politique et de sa force de caractère. Advenant qu’il ne remporte pas la nomination, on le voit mal se mettre à plat ventre devant l’establishment Démocrate et endosser Joe Biden. Kennedy pourrait-il envisager de se présenter comme candidat indépendant? La division du vote servirait la victoire aux Républicains sur un plateau d’argent.

Le mépris que l’establishment Démocrate réserve à Robert Kennedy Jr. témoigne de la dérive prise par le parti depuis les années Obama. Son entrée dans l’arène ne peut que favoriser une prise de conscience politique nationale à l’endroit d’une élite politique corrompue.

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