Le militant péquiste Marc Desnoyers a lancé un livre sur le rapprochement raté entre le Parti québécois et Québec solidaire en 2017. L’auteur revient en détail sur les négociations ardues qui ont eu lieu entre les deux partis souverainistes. Cet ouvrage raconte l’histoire des événements qui ont abouti à la signature d’un accord historique le 10 avril 2017 entre les formations souverainistes. À la suite de discussions corsées, le PQ, QS, Option nationale et le Bloc québécois se sont entendus sur la façon d’accéder à l’indépendance. Cependant, Québec solidaire a renié l’entente un mois plus tard lors d’un congrès où les militants de QS ont refusé d’appuyer une telle alliance électorale avec le PQ.
Marc Desnoyers a mis la main, lors du processus de recherche pour son livre, sur une lettre d’excuses que Québec solidaire a transmis au OUI Québec, Organisations unies pour l’Indépendance du Québec. Dans ce document, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé reconnaissent leur part de responsabilité dans l’échec du rapprochement avec le PQ.
En écrivant ce bouquin, l’auteur voulait que les indépendantistes puissent faire un bilan de cet événement et regarder vers le futur.
L’aile gauche du PQ rêve d’un rapprochement avec Québec solidaire, car ce dernier est un parti « indépendantiste ». Cela permettrait à PSPP d’élargir sa coalition en vue d’un référendum sur la souveraineté.
Or, selon le politologue André Lamoureux, cela serait une erreur pour le PQ de tenter de séduire QS. «J’estime qu’une telle alliance est impossible et que cela serait catastrophique pour le Parti québécois, comme ce fut le cas en 2017. Il faut savoir que les deux partis sont aux antipodes sur le plan identitaire. QS est un parti communautariste, multiculturaliste, anti laïcité, victimaire, un allié de l’islamisme et pro immigration de masse», explique-t-il en entrevue à Québec Nouvelles. Québec solidaire a combattu la Loi 21 depuis son adoption. Donc, son hostilité envers les valeurs de la nation québécoise est bien documentée selon André Lamoureux.
«Tandis que le Parti québécois de PSPP se réclame d’un universalisme, est républicain, pro laïcité et veut contrôler l’immigration. Les deux partis ont des positions irréconciliables sur le plan identitaire. Donc, je ne crois pas que les deux protagonistes pourraient former une alliance comme celle de 2017. Cela serait une grosse erreur de la part du PQ de faire une telle chose.», explique le politologue.
Selon lui, le mouvement indépendantiste doit redevenir une large coalition gauche-droite, comme ce fut le cas sous René Lévesque : « Il faut que PSPP coalise tous les souverainistes : des sociaux démocrates aux conservateurs. Mais, il faut écarter la gauche radicale de QS, car elle n’est pas vraiment indépendantiste et elle déteste toutes les facettes de la nation québécoise», estime-t-il. Lamoureux pense que le PQ devrait adoucir son discours environnemental et économique afin de séduire les électeurs de centre-droit. « Il faut que le Parti québécois ouvre la discussion avec les gens de centre droit afin de les inclure dans le camp souverainiste. Il faut se rappeler que Pauline Marois et Bernard Landry n’étaient pas hostiles aux souverainistes conservateurs. Donc, un rapprochement avec le centre-droit est primordial si le mouvement souverainiste veut triompher un jour. PSPP doit s’éloigner des extrémistes de QS pour le bien de la cause.», conclut-il.