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Une commission scolaire en Ontario retire le Journal d’Anne Frank et Harry Potter au nom de « l’inclusion » et de la « représentation » du corps étudiant

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Traduit de l’anglais. Article de Michael Taube publié le 15 septembre 2023 sur le site du National Post.

« J’ai la conviction inébranlable que la démocratie ne peut jamais être sapée si nous conservons nos ressources bibliothécaires et une intelligence nationale capable de les utiliser », a écrit l’ancien président des États-Unis Franklin D. Roosevelt dans une lettre du 28 mars 1939 adressée à Herbert Putnam, alors bibliothécaire du Congrès.

Le sentiment de FDR était juste à l’époque, et il l’est toujours aujourd’hui. C’est pourquoi les récents événements survenus dans une bibliothèque scolaire de l’Ontario constituent un affront au cœur de la démocratie canadienne – et un nouvel appauvrissement de notre réservoir de renseignements nationaux, autrefois enviable.

L’histoire de Reina Takata, élève de 10e année, a fait l’objet d’un reportage très intéressant publié mardi par la chaîne CBC News. Elle fréquente l’école secondaire Erindale à Mississauga, en Ontario, et, comme beaucoup de lycéens, elle passe la plupart de ses heures de déjeuner à la bibliothèque.

Reina Takata raconte qu’au printemps, le personnel de l’école a dit aux élèves d’Erindale que « si les étagères semblent plus vides en ce moment, c’est parce que nous devons retirer tous les livres (publiés) avant 2008 ». Il semblerait que cela soit dû à un processus d’élimination des livres mis en œuvre par le Peel District School Board (PDSB) pour répondre à une directive du ministre de l’éducation. Cette directive demande notamment au conseil de veiller à ce que les ressources pédagogiques soient « inclusives, adaptées à la culture, pertinentes et représentatives du corps étudiant […] et des communautés scolaires au sens large ». En réponse, certaines écoles auraient retiré des milliers de livres publiés en 2008 ou avant.

Lors de sa première semaine de retour à Erindale, Mme Takata a pris une photo de plusieurs étagères de la bibliothèque de son lycée public. Il ne fait aucun doute que certaines d’entre elles semblaient plutôt clairsemées.

Qu’est-ce qui se passe dans ce processus absurde de désherbage des livres ? Le « cycle de conservation équitable » du PDSB, selon des documents du conseil d’administration obtenus par CBC News, « rend le personnel de Peel responsable de la prise de conscience critique de la façon dont les systèmes fonctionnent, afin que nous puissions démanteler les inégalités et favoriser des pratiques qui sont culturellement sensibles et pertinentes ». L’objectif, selon d’autres documents du conseil, est de s’assurer que les ressources pédagogiques sont « antiracistes, anti-oppressives et anti-coloniales, tout en soutenant le programme d’études actuel du ministère de l’éducation ».

Les bibliothécaires examinent apparemment les livres publiés il y a 15 ans ou plus et, semble-t-il, déterminent arbitrairement la valeur de chaque volume. Ils utilisent l’acronyme des bibliothèques scolaires canadiennes « MUSTIE » – trompeur, déplaisant, dépassé, insignifiant, sans intérêt ou autre – pour prendre cette décision finale.

Qu’est-ce qui a été retiré, exactement ? Mme Takata a déclaré à CBC qu’elle ne pouvait pas trouver Harry Potter de J.K. Rowling, The Hunger Games de Suzanne Collins ou Roll of Thunder, Hear My Cry de Mildred D. Taylor sur les étagères de sa bibliothèque. Dianne Lawson, membre du groupe « Libraries not Landfills », a également déclaré à CBC qu’un « professeur de collège lui a dit que Le journal d’une jeune fille d’Anne Frank avait été retiré des étagères » et qu’une enseignante de maternelle lui a dit que La chenille très affamée avait également été retirée ».

Cela a conduit Rashmi Swarup, directeur de l’éducation du PDSB, à préciser dans un communiqué mercredi que « des livres tels que Le journal d’une jeune fille d’Anne Frank et la série Harry Potter restent dans nos collections ».

Le désherbage et l’ensemencement des collections de livres scolaires ont toujours été la responsabilité des enseignants bibliothécaires, a-t-elle ajouté, mais les enseignants bibliothécaires du PDSB n’ont pas reçu l’ordre de retirer tous les livres publiés avant 2008 ; la province n’a jamais ordonné non plus le retrait de certains livres.

Cette explication pourrait être vraie. Il se peut aussi que le PDSB essaie de protéger ses arrières parce qu’il s’est fait prendre avec des livres retirés des étagères. C’est à n’importe qui de le deviner.

La réaction du gouvernement progressiste-conservateur de l’Ontario est une chose qui ne nécessite pas de suppositions. Il a ordonné l’arrêt immédiat de cette pratique.

Brian Lilley, chroniqueur au Toronto Sun, a suggéré que la purge des livres était due à une « mauvaise interprétation d’une directive envoyée au conseil scolaire par le ministre de l’Éducation Stephen Lecce sur la révision des politiques ». En février 2020, le PDSB a publié une étude commandée par la province sur la discrimination systématique et le racisme anti-Noirs. La directive subséquente de Lecce suggérait que les cours d’anglais, d’histoire et de sciences sociales devraient utiliser du matériel culturellement pertinent – mais comme l’a écrit Lilley le 13 septembre, elle « ne disait pas au conseil de commencer à purger les bibliothèques scolaires à travers une lentille d’équité ».

[…]

En privant un individu de la possibilité de dévorer de grandes œuvres de fiction et de non-fiction, on étouffe l’imagination, la créativité et le plaisir pur que procure la lecture d’un livre. Si le sujet de certains livres peut être démodé et le langage intolérant pour d’autres, il devrait toujours appartenir aux lecteurs, jeunes et moins jeunes, de porter ce jugement.

Les bibliothécaires à l’oreille fine du PDSB et d’ailleurs ne peuvent pas faire disparaître les moments historiques difficiles ou les comportements racistes en jetant les livres qu’ils considèrent comme controversés. Les bibliothèques peuvent contribuer à mettre en lumière des sujets difficiles et à nous apprendre à distinguer le bien du mal en veillant à ce que l’accès à ces livres ne disparaisse jamais. N’enlevez cette possibilité à personne, y compris à Reina Takata et à ses contemporains.

[…]

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