Le Canada est le deuxième plus grand pays du monde. Avec un tel territoire, il est logique qu’il soit une fédération où les compétences sont partagées entre les provinces et le gouvernement fédéral à Ottawa. Cependant, Justin Trudeau fait partie de ceux que l’on pourrait qualifier de centralisateurs. Au lieu de constamment dénigrer les États-Unis, le Canada devrait s’inspirer de leur modèle pour adopter une approche plus décentralisée, au bénéfice de ses citoyens.
Les grandes lignes du fédéralisme canadien
Le système fédéral canadien repose sur un partage des compétences :
- Provinces : La santé et l’éducation, des secteurs qui représentent des dépenses massives, relèvent de leur responsabilité.
- Fédéral : Les compétences qui rapportent, comme les banques et le transport aérien, ainsi que celles qui nécessitent une uniformité d’un océan à l’autre, telles que la poste ou l’armée, sont sous contrôle d’Ottawa.
Cependant, une distinction majeure entre le Canada et les États-Unis réside dans la gestion des pouvoirs résiduels.
Les pouvoirs résiduels : une divergence fondamentale
Les pouvoirs résiduels, c’est-à-dire ceux qui n’étaient pas prévus lors de la création du Canada moderne en 1867, reviennent presque automatiquement au gouvernement fédéral. Cela inclut des domaines comme les télécommunications et l’environnement.
Aux États-Unis, ces nouveaux pouvoirs vont aux États, leur conférant une plus grande flexibilité dans leur gestion. Cela permet une véritable autonomie, comme en témoigne la capacité des États américains à légiférer sur des questions sensibles telles que :
- L’avortement : Depuis la décision de la Cour suprême américaine renversant Roe v. Wade, la légalité de l’avortement est décidée État par État.
- La peine de mort : Chaque État détermine lui-même s’il souhaite l’appliquer ou non.
- La gestion des armes à feu : Une question hautement controversée mais laissée à la discrétion des gouvernements locaux.
Cette latitude contraste fortement avec le modèle canadien, où les provinces ont souvent les mains liées par Ottawa et par la Cour suprême.
Un Québec mieux servi par un modèle décentralisé
Le Québec se sent souvent brimé par le fédéral, et avec raison. Dans une fédération plus décentralisée, comme celle des États-Unis, le Québec pourrait voter ses propres lois linguistiques sans devoir les justifier à Ottawa ou devant la Cour suprême. Ce type de réforme renforcerait non seulement l’autonomie des provinces, mais il pourrait également restaurer la légitimité du Canada, de plus en plus remise en question.
En effet, le fédéralisme centralisateur de Justin Trudeau a mis à mal les fondations du pays. Il est difficile de convaincre les Québécois des bienfaits de rester dans la fédération canadienne lorsque le gouvernement fédéral intervient dans des dossiers locaux ou adopte des politiques qui fragilisent les finances publiques.
Un argument contre l’indépendance désormais caduque
Pendant des décennies, l’un des principaux arguments contre l’indépendance du Québec était la promesse de stabilité et de saine gestion financière offerte par Ottawa. Pourtant, cet argument s’effondre à la lumière des récents événements :
- Le dernier budget fédéral présente un déficit record de 60 milliards de dollars.
- Malgré cette somme astronomique, les Canadiens ne voient pas d’amélioration tangible dans les services publics.
Dans une économie où la valeur de l’argent diminue constamment, on peut légitimement se demander : cette centralisation excessive a-t-elle réellement servi les citoyens ?
S’inspirer des États-Unis pour un Canada plus décentralisé
La décentralisation offre une flexibilité que le système canadien centralisé ne permet pas. En transférant davantage de pouvoirs aux provinces, le Canada pourrait mieux répondre aux besoins variés de ses citoyens tout en évitant les frustrations causées par les décisions impopulaires d’Ottawa.
Le Canada, avec ses vastes ressources et ses différences régionales marquées, gagnerait à s’inspirer du modèle américain. Un fédéralisme décentralisé, basé sur une véritable autonomie provinciale, peut le sauver. Ou du moins, ralentir sa chute.