À chaque mois environ, un dossier sort dans les médias concernant un aspect de l’énorme bureaucratie qui existe chez nous. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls confrontés à ce problème, mais aucun gouvernement n’a récemment réussi à réduire la taille de la fonction publique. Voici quelques réflexions à ce sujet concernant un sujet tabou.
Les fonctionnaires sont présents partout dans nos vies. Ils gèrent les hôpitaux, les écoles. Nous délivrent des permis pour travailler dans divers domaines. Ils s’assurent des normes, de la sécurité, ou bien, dans le pire des cas, superviser d’autres fonctionnaires, remplir des dossiers inutiles. Il y aurait tant à dire sur certains emplois de fonctionnaires.
Vous connaissez les « bullshit jobs »? C’est un anthropologue anglais, David Graeber, qui en parle dans un livre ayant connu un grand succès. Dans cet essai, traduit dans plusieurs langues, il évoque différents types de métiers qui ne visent qu’à remplir des cases, valoriser des cadres égocentriques, ou simplement pour donner de l’emploi à des gens qui n’en auraient pas autrement.
On pense à tous ces métiers du virtuel, des réseaux sociaux. Des gestionnaires de communauté, des « digital manager », de l’expérience « client ». Vous en connaissez sûrement qui font ce genre de métier. Des métiers qui, s’ils disparaissaient demain matin, personne ne le remarquerait. Même que l’humanité s’en porterait probablement mieux.
On pense entre autres aux gestionnaires des réseaux sociaux. Par exemple, des monopoles étatiques, comme Hydro-Québec ou la Société de transport de Montréal, paient des gens pour rire des utilisateurs de leurs services, dont ils sont captifs, sur les réseaux sociaux. Est-ce que ces « gestionnaires » de communauté sont vraiment nécessaires au salut de l’humanité? Non, pas vraiment.
Qu’une entreprise privée souhaite le faire, grand bien lui fasse. Mais nous parlons ici d’un monopole, et d’un service qui ne ressent pas besoin de s’améliorer, car il n’y a pas de compétition. Cependant, ce n’est pas la seule chose ici qui soit préoccupante. Le wokisme, qui fait des ravages dans les institutions, n’est pas en reste. Car il faut bien récompenser les militants du régime diversitaire. Notamment par l’emploi.
Au Québec, comme dans le reste de l’Occident, on donne des postes politiques à des étudiants ayant particulièrement bien performé selon les normes du nouveau régime. Ou bien à des amis des élus aux tendances woke. On pense à ces commissaires politiques au racisme, à l’islamophobie. Ou aux départements EDI (équité, diversité, inclusion) de tous les musées, et même d’entreprises privées.
Ces postes, politiques, pourraient très bien être abolis. Mais cela sera difficile, particulièrement s’il est syndiqué et dans le secteur public. Au privé, le pire qu’il puisse arriver, c’est un boycott de la marque. Mais est-ce que les militants wokes sont vraiment des clients que l’on souhaite avoir et fidéliser? Non, pas vraiment. Même au contraire, les faire fuir peut attirer de nouveaux clients.
Il faudra s’attendre à beaucoup de résistance de la part des syndicats si l’on ose abolir de tels postes. Ne parlons pas de tous les nouveaux fonctionnaires engagés par Trudeau, dont nous pouvons raisonnablement douter de l’utilité. Sous son mandat, la taille de la fonction publique fédérale a augmenté de plus de 40%. Du jamais vu dans l’histoire.
Depuis, avez-vous plus de services? Non, pas vraiment. Ah si, peut-être les soins dentaires? Un programme fédéral qui n’aurait jamais dû exister. Ou si programme il devait y avoir, il aurait dû être transféré sans ménagement aux provinces avec compensation. Car le fédéral n’a jamais su administrer un programme correctement. Souvenez-vous des aéroports, des passeports. Guère surprenant.
Donc, nous nous retrouvons avec un État obèse, qui ne continue de grossir, car nos élus souhaitent gagner leurs élections. Tout cela, en donnant des postes aux fidèles du régime, ou seulement parce que les nouveaux postes de fonctionnaire seront très difficiles à abolir, sans une riposte massive de gens qui profitent des largesses de l’État. Pendant que les pauvres, eux, continuent de pâtir. Et vous, de payer des impôts.