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Volkswagen choisit le gaz naturel ontarien puisque le Québec ne peut lui offrir l’énergie nécessaire pour son usine de batteries

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On ne pourra pas dire que nous n’étions pas avertis : le ministre de l’Énergie et du Développement Pierre Fitzgibbon nous informait dans les derniers mois qu’il ne pourrait même pas accepter la moitié des demandes de branchement électrique des projets de développement au Québec. Anticipant la fin des surplus électriques d’Hydro-Québec prévus pour 2027, le Québec doit désormais faire des choix difficiles et laisser passer certaines opportunités. L’usine à batterie de Volkswagen, qui voulait s’établir dans la région de Montréal et qui a dû se résigner à s’installer en Ontario, est le dernier exemple en date. Et il y en aura d’autres.

Pour s’excuser du ratage de cette opportunité, Hydro-Québec qualifie l’échéancier de Volkswagen de trop « agressif ». Une belle manière de se décharger de la responsabilité et d’éviter d’avoir à admettre que le Québec manque de dynamisme et se retrouve indisposé en termes de développement.

Interrogé par Radio-Canada sur la question, Pierre Fitzgibbon expliquait hier que « si on avait eu le courant électrique, on aurait été au rendez-vous, mais on ne l’avait pas ». Il a dû s’expliquer aujourd’hui et préciser que le problème n’était pas tant un manque d’électricité pour ce projet évalué entre 700 et 900 mégawatts que la capacité de l’acheminer vers la région de Montréal : « L’électricité, elle est là, quelque part au Labrador, quelque part à la Baie-James. Le problème c’est de l’amener à Montréal. Ce n’est pas tellement d’avoir d’autres sources que de la transporter. Et, il faut commencer en amont à dire où on va transporter des lignes de transmission excédentaires, puissantes, pour qu’on puisse être prêt à avoir des projets. »

Le gouvernement aurait ainsi proposé à Volkswagen de les connecter pour 2029-2030, mais l’entreprise tenait absolument à pouvoir démarrer son projet dès 2027. D’où la qualification d’échéancier « aggressif ».

Certains commentateurs ont noté qu’outre la question de l’approvisionnement énergétique, l’usine aurait nécessité un terrain de 640 hectares, c’est-à-dire 1400 terrains de football. Or c’est bel et bien la capacité d’Hydro-Québec à alimenter le projet qui a scellé son sort. On a évoqué la possibilité d’une implantation à Sept-Îles, plus proche des grands barrages et disposant de plus d’espace, mais la nécessité de disposer de 6000 travailleurs était considérée trop audacieuse.

L’ironie du sort dans tout ça, c’est que le Québec se dirige rapidement vers la fin de ses surplus énergétiques parce qu’il priorise une « transition verte » accélérée qui le pousse à tout électrifier, et malgré tout, Volkswagen choisi l’Ontario qui alimentera son usine d’électricité provenant… du gaz naturel. Fitzgibbon parle donc de « batteries grises » plutôt que de « batteries vertes ».

En d’autres termes, la volonté du gouvernement du Québec à promouvoir des projets de développement verts est bloquée… par ses propres politiques de transition énergétique.

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