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Vouvoiement et interdiction du cellulaire à l’école : un bon coup pour le ministre Bernard Drainville

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Le cellulaire à l’école fait débat depuis de nombreuses années, depuis que les premiers modèles d’iPhone se sont démocratisés. Mais depuis cette époque pas si lointaine, maintenant, presque tous les élèves du primaire ou du secondaire ont, à un moment ou un autre, accès à un téléphone cellulaire. Bernard Drainville a décidé de prendre le taureau par les cornes, au risque de ne pas se faire d’amis. Mais ce pari réussira-t-il ? En plus d’imposer le vouvoiement à l’école, retour sur une petite révolution qui s’annonce.

Le cellulaire est l’objet qui a le plus révolutionné nos vies au XXIe siècle. Nous sommes incapables de nous en passer. Qui, de nos jours, sort sans son cellulaire ? Véritable assistant virtuel, compagnon de poche, console de jeu, pour communiquer ou s’orienter, il est difficile de faire sans en 2025. Mais c’est justement là le problème.

Nos capacités de raisonnement, de logique, s’atrophient. Nous devenons de moins en moins créatifs, notre mémoire a de la difficulté à retenir de simples informations, car nous pouvons tout noter et chercher sur un cellulaire. Les jeunes, qui sont en plein développement, sont encore plus vulnérables. Combien de cas de TDAH, d’anxiété généralisée, de dépression sont causés ou amplifiés par le cellulaire ?

Le ministre Bernard Drainville ne peut pas régler les problèmes de discipline à l’école, ni les troubles mentaux qui affectent la jeune génération, d’un coup de baguette magique. Mais comme Paul St-Pierre Plamondon, qui a beaucoup travaillé pour mettre cette idée à l’agenda, c’est l’État qui doit montrer l’exemple, en limitant les écrans lors des heures de classe.

Pourquoi ? Parce que les jeunes ne socialisent pas autant que leurs prédécesseurs. Ils sont également plus touchés par des troubles psychiatriques qui touchaient jadis davantage les adultes. Ils font moins de sport, sont moins en forme. Dans une société où les coûts associés à la santé explosent, toute réforme visant une meilleure santé de la population est la bienvenue.

Les parents qui se disent : « Mais on fait quoi si on veut rejoindre nos enfants ? » Faut-il simplement rappeler que leur génération, ainsi que celles avant eux, n’avait pas accès à un téléphone lorsqu’ils étaient à l’école ? Les élèves survivront. Ce sera difficile au début, comme lorsqu’on tente de se sevrer d’une drogue. Mais l’humain est résilient et va forcément s’adapter.

Un autre cheval de bataille du ministre, c’est la politesse en classe. Le vouvoiement sera désormais imposé dans les écoles du Québec. Il faut dire que la manière dont nous nous exprimons influence nos comportements et nos valeurs. En changeant la façon dont les jeunes s’adresseront aux adultes, il est à parier que cela ait également un effet sur le civisme de manière générale.

De nombreux cas de violence sont rapportés dans les écoles. Des élèves, voire des enseignants, sont intimidés sans qu’il y ait de réelles conséquences pour certains jeunes impliqués. En imposant cette forme de civisme très simple, en appelant les adultes par « monsieur » ou « madame », le civisme fera progressivement son retour en classe.

Ces mesures sont-elles applicables ? Les élèves sont en bonne partie d’accord avec de telles mesures. Ils comprennent mieux que les anciennes générations plus technophiles que les appareils connectés les coupent d’une réalité à laquelle ils n’ont plus accès. Ils sont conscients des problèmes engendrés par les réseaux sociaux, par la solitude, l’ennui.

L’humain est avant tout un être sociable. Il ne pourra pas éternellement se réfugier dans les écrans pour fuir la réalité du monde. Celle où l’on est un acteur de sa propre vie, et de son entourage. Une vie faite d’échanges, d’apprentissages, de difficultés, mais aussi de beaux moments. Les jeunes savent qu’ils ont manqué quelque chose. Une époque où les écrans n’étaient pas omniprésents dans la vie des gens.

Donc, que le gouvernement fasse un premier pas devrait nous réjouir. Quant à l’application des règlements, l’expérience nous dira si cela fonctionne. Nous vivons une époque inédite dans l’histoire humaine, où l’humain délègue des tâches à des formes d’intelligence artificielle, et où il n’a plus besoin de contacts directs avec les autres pour survivre, étant capable de travailler à distance, de commander à manger, de magasiner en ligne.

Bien sûr, cela comporte des avantages. Mais ne sommes-nous pas des êtres faits pour socialiser ? L’école donne l’exemple aux élèves, qu’il est encore possible de jouer à des jeux qui ne sont pas en ligne, de faire du sport. Car leur cerveau est en développement. Et nous ne souhaitons pas, pour le futur, une société où le crétin digital sera la norme. Avant qu’il ne soit trop tard.

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