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Vu des États-Unis : «Le Canada a-t-il appris de sa décennie perdue?»

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Texte du comité éditorial du Wall Street Journal publié le 10 mars 2025 sur leur site web.

« Pourquoi ne deviendrais-je pas clown de cirque ? » C’était la réponse sensée de Mark Carney en 2012 lorsqu’on lui demandait s’il envisageait d’entrer en politique canadienne. Dimanche dernier, il a été élu chef du Parti libéral du Canada et sera bientôt assermenté comme Premier ministre. Bienvenue au cirque.

M. Carney, un banquier central devenu une figure mondiale des politiques environnementales de « zéro émission nette » et des normes ESG, a remporté 86 % des voix lors de l’élection à la tête du Parti libéral. Son principal avantage : il était en Angleterre, parcourait le monde en tant qu’envoyé spécial des Nations Unies pour le climat ou travaillait pour de grandes entreprises américaines, plutôt que de servir comme ministre dans le gouvernement libéral de Justin Trudeau (2015-2025).

« Le trudeauisme », écrit l’intellectuel canadien Sean Speer, « s’est caractérisé par des dépenses publiques massives, une politique industrielle à grande échelle, un recours sans précédent aux pouvoirs de dépenses fédéraux, une augmentation importante de l’immigration en général et de la migration temporaire en particulier, ainsi qu’une expansion significative du gouvernement fédéral lui-même. »

Cela n’a pas fonctionné. Les dépenses publiques ont presque doublé, mais l’investissement des entreprises a chuté d’un tiers et la productivité s’est effondrée. Le Canada est désormais 30 % moins productif que les États-Unis, et le PIB par habitant canadien n’est pas plus élevé qu’il ne l’était fin 2014. C’est une décennie perdue pour le pays.

La taxe carbone de Trudeau a échoué, et même M. Carney promet désormais d’en supprimer l’impact sur les consommateurs. Il prévoit de la remplacer par un système plus complexe ainsi qu’un « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » — une taxe ou un quota qui ne manquera pas de provoquer des représailles américaines.

La gouvernance libérale a laissé le Canada mal préparé face à l’assaut tarifaire de Donald Trump. Mais ironie du sort, ces tarifs américains sont devenus l’un des plus grands espoirs des libéraux, leur permettant de récupérer 10 à 15 points dans les sondages électoraux.

« Nous n’avons pas cherché cette bataille, mais les Canadiens sont toujours prêts quand quelqu’un d’autre jette les gants », a déclaré M. Carney dans son discours de victoire. « Les Américains ne doivent pas se tromper : en commerce, comme au hockey, le Canada l’emportera. »

Les libéraux sont toujours derrière dans la plupart des sondages, mais ils restent à portée de main des conservateurs de Pierre Poilievre. Ce dernier est pro-américain, ferme sur la défense et bien mieux préparé pour gérer M. Trump. C’est un besoin urgent pour le Canada, mais des électeurs irrités par les tarifs douaniers de Trump pourraient préférer le combat façon hockey.

M. Carney n’a aucune expérience en politique électorale, mais il est encore bien vu pour avoir dirigé la Banque du Canada pendant la récession de 2008-2009. En revanche, les Canadiens se souviennent moins de son passage à la tête de la Banque d’Angleterre (2013-2020), où il a maintenu des taux d’intérêt historiquement bas, entraînant une flambée des prix de l’immobilier.

En tant que cofondateur en 2021 de la tendance Net-Zero Banking Alliance, récemment abandonnée par les banques américaines, M. Carney expliquait : « Les entreprises, ainsi que ceux qui investissent et leur prêtent de l’argent, qui font partie de la solution seront récompensés. Ceux qui restent à la traîne et font encore partie du problème seront punis. »

Il voulait dire punis par le gouvernement ou par des investisseurs soumis à des directives étatiques. Autrement dit, M. Carney ne propose pas une rupture avec le trudeauisme. Pas étonnant qu’il préfère parler de Trump et de hockey.

Pour lire l’article dans sa forme originale, c’est ICI!

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