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X, Facebook et la perte du contrôle de l’establishment

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La ministre fédérale du Patrimoine, Pascale St-Onge a dénoncé l’ingérence croissante d’Elon Musk, qui multiplie ses endossements politiques sur la scène internationale. Elle déplore également les modifications apportées à la modération du contenu sur Meta [Facebook, Instagram] par Mark Zukerberg.

Pascale St-Onge fait écho au mécontentement qui gronde dans l’establishment politique de plusieurs pays occidentaux et chez leurs alliés de la classe médiatique. Leur indignation repose sur le deux poids deux mesures et l’inversion du réel.

En Occident, l’establishment politique maintenait historiquement une proximité avec la classe médiatique. Leur monopole sur la narration publique a commencé à s’affaiblir dans les années 2010, quand l’avènement des réseaux sociaux a permis à des voix alternatives de gagner en influence Les victoires électorales inattendues du camp populiste en 2016 (soit le Brexit et la victoire de Donald Trump) ont été imputées à la perte du contrôle traditionnel sur l’information. L’establishment politique a blâmé l’impact de la « désinformation » et l’ingérence d’acteurs étrangers.

Pour parer à cette perte de contrôle, gouvernements et ONG progressistes ont exercé une pression sur les principales plateformes (YouTube, Facebook et Twitter) pour qu’elles « réglementent » le contenu d’information. Nous avons alors assisté à une augmentation des bannissements et des suppressions de contenu, qui se sont intensifiés en 2020 pour limiter la propagation de « fausses nouvelles » et de « théories du complot » liées au COVID-19 et à l’élection américaine.

Pendant les années COVID, l’establishment politique et ses acolytes des médias sociaux ont restreint la liberté d’expression comme jamais auparavant en démocratie libérale – avec le cautionnement unanime de la classe médiatique mainstream. Les comptes conservateurs, nationalistes et/ou populistes ont été majoritairement visés par la purge. Sur Twitter, l’emploi du mauvais pronom pour désigner une personne transgenre suffisait pour faire anéantir son compte. Le camp de l’establishment politique et de ses alliés progressistes était parvenu à resserrer son contrôle sur l’information malgré la perte d’influence des médias traditionnels.

Jusqu’à l’achat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022, qui a entraîné la réintégration de plus de 10,000 comptes suspendus (dont Donald Trump, Kanye West et Jordan Peterson). Affirmant vouloir rétablir la liberté d’expression, Musk a renvoyé le département chargé de la modération, mettant fin à la mainmise du wokisme sur la plateforme. Du jour au lendemain, celui qui avait toujours appuyé le Parti Démocrate (avouant même avoir voté pour Joe Biden en 2020) est devenu persona non grata. Elon Musk a subi un dénigrement médiatique mur à mur – qui n’a d’égal que le traitement réservé à Donald Trump. Outre, les médias de masse ont même activement encouragé les utilisateurs de Twitter à migrer vers les plateformes concurrentes. Si Musk n’avait pas encore remarqué la malhonnêteté mensongère du régime, il ne pouvait plus l’ignorer. Il ne faut pas s’étonner que deux ans plus tard, il soit complètement investi dans le camp nationaliste/populiste, non seulement aux USA, mais ailleurs en Occident.

X est largement utilisé par des politiciens, des journalistes et des citoyens pour partager des informations, débattre et commenter l’actualité politique en temps réel. Selon des données récentes, la plateforme compte environ 611 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Avec 200 millions d’abonnés (le compte le plus suivi sur X*), Elon Musk détient un porte-voix d’une résonance inégalée dans la sphère médiatique occidentale. Ses commentaires et endossements politiques font désormais partie intégrante de l’actualité politique.

*(Devant Barack Obama: 131,6 millions et le chanteur Justin Bieber: 110.3 millions).

En quoi la participation proéminente de Musk dans la discussion est-elle problématique? Ce n’est pas comme si les propriétaires d’organisations médiatiques n’avaient jamais rédigé d’éditoriaux publiés sur leurs propres médias. Quand Musk endosse Pierre Poilievre, Alice Weidel de l’AfD allemand ou le parti Reform du Royaume-Uni, en quoi cela diffère-t-il d’un endossement éditorial émis par un média mainstream? Les médias de masse ne s’empêchent pas de prendre position dans des élections étrangères à travers leurs éditoriaux. Quand Musk prend la défense de partis populistes de droite qui ont été diabolisés et injustement associés aux mouvements fascistes du siècle dernier, ça ne fait même pas contrepoids au dénigrement concerté qu’ils subissent de toute la machine médiatique.

Ceux qui, comme la ministre Pascale St-Onge, décrient « l’ingérence d’Elon Musk » ne se sont pas indignés quand Barack Obama a explicitement soutenu Justin Trudeau via Twitter aux élections de 2019 et 2021, le qualifiant de leader progressiste qui avait besoin de rester au pouvoir.

Après s’être comporté comme le laquais de l’establishment pendant une décennie (et particulièrement durant les années COVID) voilà que Mark Zuckerberg fait volte face, décidant d’éliminer la « vérification des faits » sur les plateformes Meta. La ministre St-Onge déplore l’initiative, comme si Facebook allait soudainement se transformer en univers de fausses nouvelles. Bien au contraire, car Zuckerberg remplace les vérificateurs d’informations biaisés par des « notes de la communauté » rédigées par les utilisateurs, dans un modèle semblable à celui mis en place sur X. Le procédé qui sans être infaillible a démontré son efficacité et sa supériorité dans la rectification des faits. Les seules choses mises à mal sont la censure woke et le discours propagandiste de l’establishment, qui perdent leur mainmise sur le récit.

Donc, Zuckerberg deviendrait problématique à partir du moment où il cesse de collaborer avec l’establishment politique pour contrôler l’information. C’est quand Musk et Zuckerberg remplacent la censure par davantage de transparence et de liberté d’expression que la ministre Libérale déplore un « système d’information contrôlé par des milliardaires étrangers ».

Elle déplore du même souffle la promesse de Pierre Poilievre de supprimer le financement de CBC-Radio Canada, qui va éliminer « l’une des sources d’information les plus importantes pour les Canadiens » qu’elle qualifie « d’écosystème d’information indépendant ». Comme si les nouvelles de Radio Canada ne constituaient pas un système d’information contrôlée – pour ne pas dire propagande du « régime diversitaire ».

La ministre St-Onge estime qu’en raison du rôle d’Elon Musk dans le département de l’Efficacité gouvernementale (DOJE) de l’administration Trump, X n’est « pas une source d’information indépendante ». Toutefois, Musk ne dicte pas de ligne éditoriale pour le contenu accessible sur la plateforme, qui présente la plus grande variété de perspectives disponibles sur une même plateforme – avec le moins de contraintes sur la liberté d’expression (même si elle n’y est pas absolue).  

Certains reprochent à Musk de ne pas avoir réintégré la totalité des comptes bannis sous l’ancienne administration. D’autres l’accusent de modifier les algorithmes pour s’avantager. Même si c’était vrai, il y a moyen de contourner les algorithmes en consultant les résultats pour n’importe quel sujet en temps réel, tous comptes confondus, peu importe leur popularité. Par comparaison, en faisant une recherche sur Google, on ne peut pas éviter le classement des résultats par l’algorithme. X est objectivement la meilleure source d’information, parce qu’on y trouve tout.

Quand la ministre Pascale St-Onge dit: « Nous savons, et tous les experts le savent, qu’avec tout ce qui se passe en ligne sur les médias sociaux, nous savons que nous ne pouvons pas faire confiance à ces plateformes comme sources d’information », elle exprime la crainte partagée par toute la classe politico-médiatique alors qu’elle voit son emprise s’amenuiser, son règne achever. « Tous les experts le savent ».

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