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« Zone autonome » d’Atlanta: un militant d’extrême-gauche tué

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Une zone autonome a été autoproclamée au sud d’Atlanta par le groupe de militants Defend the Atlanta Forest. À l’instar de l’enclave CHAZ [Capitol Hill Autonomous Zone] à Seattle en juin 2020, il s’agit d’un espace géographique déclaré comme autonome par les occupants, c’est-à-dire un territoire n’appartenant à aucun état et sur lequel aucune loi ne s’appliquerait. À l’entrée, un signe indique que « vous quittez ici les États-Unis ». Il s’agit cependant de territoires qui sont sous juridiction américaine. L’initiative prend en ce sens un caractère insurrectionnel.

Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une zone urbaine, mais d’une partie de la vaste forêt de South River appartenant à la ville d’Atlanta, soit un terrain de 350 acres ayant anciennement été une prison agricole. La municipalité projette d’y construire un centre de formation pour policiers et premiers répondants, estimé à 90 millions de dollars, que les manifestants, hostiles aux forces de l’ordre, appellent « Cop City ».

S’étalant sur 80 acres, le site deviendra l’un des plus grands complexe de ce type aux États-Unis, avec des champs de tir, une base d’atterrissage pour hélicoptères ainsi qu’un périmètre urbain fictif destiné à l’entraînement.

Le secteur désigné comme l’Atlanta Forest est occupé depuis juin 2021 par des militants qui ne proviennent pas tous de la région d’Atlanta, ni même de Géorgie. Il s’agit de militants d’extrême gauche, anarchistes ou écolo-anarchistes et Antifas, qui sont descendus de partout aux États-Unis pour empêcher la construction de ce qu’ils appellent une « ville policière ». La majorité sont des blancs avec de hauts niveaux d’éducation.

 Jack Crosbie s’y est rendu en septembre 2022 afin d’écrire une chronique pour le magazine Rolling Stone. Il rapporte qu’un secteur de la forêt est occupé par un groupe constitué de « centaines d’activistes » et que plusieurs douzaines d’entre eux vivent à temps plein dans un réseau de tentes et de cabanes délabrées, certaines érigées dans les arbres à 12 pieds du sol.

Il s’agit d’un vaste périmètre avec de nombreux points d’entrée qui ne sont pas sous surveillance 24 heures par jour. Les militants y ont apporté des matériaux, du bois et de la ferraille, afin d’ériger des barricades et fortifier leur retranchement.

De jour, dans la zone autonome, on peut assister à  des ateliers de tactiques de résistance. On y sert aussi des repas préparés collectivement à partir de dons en denrées alimentaires. Le soir, en fin de semaine, il y a des shows rock avec « moshpits » ou de la danse au son de DJs invités.

Depuis le début de l’occupation, les militants ont été tenus responsables d’actes de vandalisme et d’incendies criminels visant du matériel de construction à proximité du site. On dénombre aussi plusieurs affrontements avec les forces de l’ordre.

Le 13 décembre 2022, le GBI (Georgia Bureau of Investigation) a lancé un raid afin de démanteler le campement illégal. Les forces de l’ordre ont été reçues à coups de pierres et des bouteilles par les militants, souvent perchés dans les arbres. Cinq militants ont alors été arrêtés et accusés de terrorisme domestique ainsi que d’autres chefs d’accusation. Le GBI dit avoir trouvé des engins explosifs et de l’essence après l’évacuation des émeutiers.

Le 18 janvier 2023, lors d’une « opération de nettoyage » de la zone occupée, la police a abattu Manuel Esteban Páez Terán (connu sous le nom de Tortuguita), un homme de 26 ans qui avait ouvert le feu et gravement blessé un officier de la patrouille de l’État de Géorgie.

Sur Twitter, le groupe Defend the Atlanta Forest écrit: « Nous avons des raisons de croire que l’officier abattu aujourd’hui a été touché par un « tir ami » et non par le manifestant qui a été tué ».

Toutefois, dans son communiqué, le GBI affirme que l’analyse balistique confirme que le projectile récupéré de la blessure de l’officier correspond à l’arme de poing dont Manuel Esteban Paez Teran était en possession.

Le GBI a déclaré avoir trouvé des feux d’artifice de type mortier, des armes blanches, des fusils à plomb, des masques à gaz et un chalumeau sur les lieux après le démantèlement de quelques 25 campements. Sept autres militants ont été arrêtés et accusés de terrorisme intérieur suite au raid. Ils viennent tous de l’extérieur de l’État.

Pour venger la mort de Tortuguita, qualifié de « défenseur des arbres » [et dont on prend la peine de mentionner les pronoms], Defend the Atlanta Forest a appelé à une « nuit de rage », non seulement à Atlanta, mais partout au pays. Avec cette incitation, le groupe a diffusé via Twitter une liste de doxxing avec noms et adresses de policiers, ainsi qu’une liste des compagnies appuyant la construction du complexe.  

L’appel a été entendu. Le 21 janvier, une voiture de police a été incendiée et de nombreuses vitrines ont été fracassés sur la rue Peachtree. Six personnes ont été arrêtées en lien à ce vandalisme. Plus d’une centaine de personnes ont aussi défilé dans le centre-ville de Minneapolis, où plusieurs entreprises finançant « Cop City » ont été vandalisées le long du trajet. Aucune arrestation de ce côté là. À Boston, la manifestation de soutien est devenue violente lorsque la police a arrêté une personne qui dégradait un monument du jardin public Boston Common avec les graffitis « No Cop City » et « ACAB » en peinture aérosol. Lors de l’arrestation un groupe d’une vingtaine de manifestants a encerclé les officiers en criant dans leurs mégaphones. L’individu arrêté a été identifié comme étant Jared Dowell, 23 ans, la fille transgenre de Katherine Clark qui est whip de la minorité Démocrate en chambre.

Dans sa couverture sur les émeutes d’Atlanta, le réseau ABC parle d’une « manifestation pacifique » devenue violente, ce qui est évocateur du traitement médiatique complaisant accordé à Antifa et aux militants anarcho-gauchsites depuis 2020. La mort de Tortuguita marquera-t-elle la fin de ce foyer de résistance? Chose certaine, elle alimentera la militance anti-police des anarcho-gauchistes.

Malgré les nombreux actes de violence qui s’y rapportent, la zone autonome d’Atlanta Forest a été vastement ignorée par les médias de masse. Imaginez un peu quelle aurait été la couverture médiatique s’il s’agissait de partisans MAGA.

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