Quel bilan faites-vous de votre passage à la chefferie du Parti conservateur du Québec ? « Le partiétait dans un état de crise quand je suis devenu chef en 2013. Le parti avait présenté très peu de candidats à l’élection de 2012 et l’exécutif avait démissionné suite aux résultats du scrutin. On a eu un travail de redressement aux niveaux organisationnel, administratif et financier », raconte Adrien Pouliot en entrevue à Québec Nouvelles.
Au départ, les élections générales devaient survenir en 2016. Alors, je pensais avoir le temps de bien préparer le parti pour cette aventure électorale. Cependant, la première ministre Pauline Marois a décidé de déclencher des élections hâtives en 2014, malgré la loi sur les élections à date fixe qu’elle avait elle-même adoptée ! En conséquence, nous avons eu beaucoup moins de temps pour nous préparer », explique le chef conservateur.
Sous sa gouverne, la formation conservatrice avait attiré 60 candidats en 2014 et 15 000 voix. Et en 2018, le parti a attiré 100 candidats et a quadruplé son score électoral. Avec ce résultat, le parti a droit à un financement récurrent de 800 000 $ sur un cycle électoral. « Avec cet argent, nous avons remboursé nos dépenses électorales et garni notre trésor de guerre en vue des élections de 2022 », estime-t-il.
De plus, le parti s’est doté d’un solide programme politique qui est basé sur les principes du conservatisme : liberté et responsabilité individuelle, moins d’États et le respect des principes du libéralisme classique.
Durant son règne à la tête du parti, il a coulé les fondations du gratte-ciel conservateur et commencé à bâtir l’édifice. « Nos valeurs et notre orientation sont solides. Maintenant, une autre personne doit prendre le relais afin de continuer de faire sortir l’immeuble de terre ! », souligne l’homme d’affaires ».
Subséquemment, le chef actuel du PCQ ne veut pas se prononcer sur les éventuelles candidatures pour l’instant. Cependant, M. Pouliot veut avoir une vraie course au leadership, menée de façon transparente et professionnelle. « J’espère que plusieurs personnes vont se porter candidats à notre leadership, car un débat d’idées est sain pour la santé d’une formation politique », raconte-t-il. Ce dernier espère que tous les courants du mouvement conservateur soient représentés dans cette course : les libertariens, les nationalistes identitaires, les conservateurs sociaux et les conservateurs fiscaux. « Je crois que cela va être un très bon exercice démocratique et notre parti va en sortir renforcé », estime le chef du parti.
Également, Adrien Pouliot pense que François Legault n’a pas la bonne approche pour combattre la COVID-19. « Le gouvernement a choisi une stratégie de suppression où on tente d’éradiquer complètement le virus et il impose un confinement à la population pour arriver à ses fins. Sa stratégie est vouée à l’échec », martèle-t-il. Ce dernier estime que le virus va être présent pour un bon bout de temps et qu’il faudra apprendre à vivre avec. « On ne pourra pas vivre en confinement pendant des mois en espérant qu’un vaccin arrive à notre secours. Il faut faire comme la Suède, c’est-à-dire protéger les plus vulnérables et laisser les autres vivre. Comme cela, on va atteindre une certaine immunité collective. Le gouvernement doit changer de stratégie, mais il nous donne l’impression de vouloir poursuivre sur la même voie et cela va être très néfaste pour le Québec », conclut-il.