C’est maintenant officiel: Éric Duhaime se présentera à la chefferie du Parti Conservateur du Québec.
Duhaime possède une expérience notable en politique et représente des idées délaissées par l’élite politique québécoise et les élus à l’Assemblée Nationale.
Le conservatisme fiscal de Duhaime et ses tendances pro-liberté ont le potentiel de rejoindre bien des Québécois et Québécoises aux allégeances divergentes.
Québec Nouvelles a obtenu d’un source anonyme l’intégral du discours d’Éric Duhaime. Quelques passages peuvent avoir été changés avant l’annonce de dimanche soir.
« Bonsoir tout le monde, merci de vous joindre à moi ce soir.
Le 15 octobre dernier, monsieur Adrien Pouliot a annoncé qu’il démissionnait comme chef du Parti conservateur du Québec. Je tiens d’entrée de jeu à saluer le travail acharné d’Adrien depuis maintenant 8 ans. Dieu sait qu’être chef d’un tiers parti est un travail ingrat dans notre système politique. Bravo Adrien, et merci! J’espère que tu continueras de défendre brillamment nos idées, comme tu l’as fait à L’Institut économique de Montréal et comme chef du PCQ. Je souhaite de tout cœur que tu restes impliqué dans le parti. Tu as bâti de solides fondations sur lesquelles les conservateurs du Québec peuvent construire.
Depuis cette démission, vous êtes des centaines à me dire que je devrais me présenter à la chefferie du Parti conservateur du Québec afin de succéder à Adrien. J’ai été profondément touché par vos témoignages de confiance et vos encouragements.
Je dois vous dire que retourner en politique active est la dernière idée qui me serait venue à l’esprit. Depuis dix ans, je mène une carrière dans les médias québécois et canadiens, et j’ai la chance d’avoir une vie professionnelle tout à fait satisfaisante. J’ai différents projets en tête, mais la politique ne faisait pas partie de mon plan de carrière.
Si vous m’aviez approché en 2019 pour que je me lance en politique, il est clair pour moi que je vous aurais remercié d’avoir pensé à moi, mais je vous aurais dit « non » instantanément. Mais 2020, évidemment, n’est pas une année normale, et je considère qu’il est de notre devoir de faire l’impossible pour sortir de l’extrémisme sanitaire que nous impose le gouvernement caquiste depuis maintenant presque 9 mois.
Pour ma part, je dénonce le tout au sanitaire du gouvernement Legault depuis le début. Je l’ai fait à la radio. Je l’ai fait à l’écrit. J’ai co-organisé le 23 août dernier une marche familiale contre le port obligatoire du masque pour les jeunes de 12 ans et moins. Plus récemment, j’ai lancé une pétition pour le retour à la normalité dans les écoles du Québec.
Ce soir, j’aimerais vous dire que je me rends compte que le gouvernement caquiste semble sourd aux appels des personnes de plus en plus nombreuses au Québec qui dénoncent les excès et les incohérences de l’action sanitaire de François Legault. Je dois conclure que ce gouvernement a décidé de s’accrocher aux pouvoirs extraordinaires que lui confère l’état d’urgence, une situation qui par définition devrait être temporaire -deux petites semaines, vous vous souvenez?- mais qu’on nous impose depuis plus de 9 mois et qu’on voudrait maintenant nous imposer comme une nouvelle « normalité ». Jamais un seul homme au Québec n’a eu autant de pouvoir, aussi longtemps, concentré juste dans ses mains, sans contrepoids du conseil des ministres, de l’Assemblée nationale ou du système de justice. Depuis trop longtemps, notre démocratie a été mise sur pause, et ce n’est plus acceptable.
Ce soir, j’aimerais partager avec vous la conclusion que je tire des 9 derniers mois : notre seule porte de sortie, c’est les prochaines élections! Nos diverses critiques et protestations devront se traduire un jour par des bulletins de vote dans des boîtes de scrutin. Comme vous, je suis forcé de conclure que c’est le seul langage, le seul message que François Legault semble capable d’entendre. Malheureusement, les prochaines élections sont seulement dans deux ans, mais je peux vous dire que nous allons dès maintenant commencer à nous organiser !
En d’autres mots, je veux vous annoncer ce soir que j’ai entendu votre appel et que j’y réponds par l’affirmative. Je réponds présent. Je vous annonce que je me porte candidat à la chefferie du Parti conservateur du Québec.
Il s’agit d’une décision bien mûrie, que j’ai prise en compagnie de mon conjoint que je salue. Sans son accord, je ne serais pas devant vous ce soir. Malgré ses réticences initiales, il m’a finalement donné son accord. C’est un témoignage d’amour qui me fait extraordinairement chaud au cœur. Il souhaite rester dans l’ombre et je respecte son choix et j’espère qu’il sera respecté par tous.
Ce n’est d’ailleurs un secret pour personne, je suis gai.. Certains craignent que cela compromette mes chances d’avoir du succès en politique, mais je connais le Québec et les Québécois. Notre ouverture et notre tolérance est l’une des principales raisons pour lesquelles j’aime le Québec. Les électeurs vont me juger sur mes propositions, pas sur mon orientation.
J’aime le Québec, mais je n’aime pas ce qui se passe présentement au Québec. 2021 sera l’année de tous les bilans. Nous pouvons déjà constater une multiplication des faillites, des suicides, des dépressions, du décrochage scolaire. Entre les enfants enfermés dans leur classe-bulle et les aînés enfermés dans leur chambre de CHSLD, nous vivons une perte de liberté, une perte de qualité de vie sans précédent dans l’histoire du Québec. Monsieur Legault, nous n’oublierons pas ce que vous nous avez fait vivre depuis mars dernier, on ne vous pardonnera jamais ce que vous nous faites encore vivre en ce moment, ce que vous voulez nous faire vivre pour une période indéfinie. Monsieur Legault, c’est pourquoi j’annonce ce soir que je fais le saut parce que j’ai le goût de descendre dans le ring politique pour vous dire notre façon de penser.
La question se pose évidemment : pourquoi ne pas me joindre à l’un ou l’autre des trois partis d’opposition? La réponse est simple et facile : depuis le début de la crise sanitaire, l’opposition a tout simplement manqué à l’appel. Je ne me lance pas en politique pour me livrer à des joutes partisanes systématiques ou systémiques. Quand madame Anglade demande plus de cohérence de la part du gouvernement, je l’appuie. Quand monsieur Bérubé exige plus de transparence, je l’appuie aussi. Mais depuis 9 mois, je constate que l’opposition a failli à sa tâche. Impressionnés par des sondages favorables au gouvernement Legault le printemps dernier, les trois partis d’opposition à Québec semblent s’être écrasés et, plus souvent qu’autrement, ils ont non seulement approuvé le gouvernement caquiste qui nous confinait, mais ils ont même encouragé François Legault à nous confiner encore plus. Pour ceux qui sont critiques de la CAQ, les trois partis d’opposition font partie du problème, certainement pas de la solution.
L’alternative doit donc venir d’ailleurs. Le Parti conservateur du Québec est un petit parti politique, un tiers parti, oui, mais il a une longue histoire au Québec et désigne une philosophie politique avec laquelle je suis parfaitement à l’aise. Déjà, son programme défend nos traditions démocratiques et nos principes de droits et libertés individuels. Si j’en deviens le chef, je vous annonce que ce parti sera aussi très ferme sur la défense de notre identité québécoise, de notre culture unique et de notre langue française.
Au cours des dernières années, j’appuyais d’ailleurs plusieurs des éléments du programme du Parti conservateur du Québec, mais j’ai choisi de voter stratégique. J’avoue humblement avoir voté pour la CAQ lors des trois dernières élections. Ce soir, j’ai le goût de vous dire ce que de plus en plus de Québécois se disent: la CAQ, plus jamais! Je n’ai jamais autant regretté mon vote. Je n’ai jamais élu un gouvernement aussi éloigné de mes valeurs fondamentales.
Au cours des prochains mois, je vais prendre des positions de plus en plus détaillées, mais je peux déjà vous dire que ma priorité sera de plaider pour une approche sanitaire beaucoup mieux ciblée, beaucoup moins restrictive et bien plus respectueuse de vos libertés individuelles. Que vous soyez un parent qui travaille pour nourrir votre famille ou un étudiant qui travaille pour payer ses études, votre emploi est une job essentielle comme n’importe quelle autre, peu importe votre secteur d’activité économique.
Jamais plus un gouvernement ne doit pouvoir diviser le Quebec en deux comme on l’a vu au cours des derniers mois. On n’a pas à sacrifier des gens pour en sauver d’autres. Il faut se serrer les coudées collectivement et apprendre à vivre avec ce maudit virus pour en minimiser les dégâts. Comme aurait pu dire Jean-Paul Sartre, «la liberté des uns engage la liberté de tous les autres.»
Pour ce faire, nous devons tenir compte de l’ensemble des données scientifiques et statistiques les plus à jours et nous inspirer de ce qui marche le mieux ailleurs. Nous devons reconnaître que la covid-19 n’est pas le seul risque auquel nous faisons face, que le remède ne doit pas être pire que la maladie. Surtout, nous avons besoin d’un plan précis, de cibles réalistes et chiffrées, de politiciens qui nous donnent l’heure juste. Plus que tout, nous avons besoin de retrouver l’espoir de pouvoir en sortir tous ensembles un jour. Les Québécois veulent retrouver leur légendaire joie de vivre et cesser de se faire dire d’avoir peur de mourir.
Et même lorsque le virus sera chose du passé, le désastre des finances publiques et d’un système de santé chancelant resteront.
La semaine dernière, le gouvernement Legault nous annonçait un déficit historique de 15 milliards $. Du jamais vu dans notre histoire. C’est totalement inacceptable, inéquitable et immoral de vouloir pelleter ça sur le dos de la prochaine génération. Il faut penser l’Etat québécois autrement. Certains diront que le gouvernement nous endette mais c’est pour subventionner les gens et payer pour de l’aide psychologique. Les Québécois veulent contribuer à la société, travailler, être heureux, pas déprimer, avoir accès à des prêts gouvernementaux pour s’endetter encore plus et se faire ensuite offrir les services d’un psy gratuit.
La deuxième priorité est malheureusement laissée dans l’ombre par la classe politique québécoise dans son ensemble. Vous aurez compris que je parle de réformer notre système de santé. Au cours des dernières décennies, de nombreuses études et commissions se sont penchées sur ce problème, mais aucun gouvernement n’a eu le courage de réformer ce système en fonction de ce qui avantage le patient. Tous les Québécois et toutes les Québécoises doivent avoir un accès rapide et facile à des soins de santé de qualité et gratuits. Cela est non-négociable, tout le reste doit être mis au service de cet objectif. Toutes les options doivent être sur la table. J’ai l’intention d’en faire une obsession.
Je suis le premier à reconnaître que je suis loin d’être parfait, mais je suis sincère. Durant mes 10 années dans les médias, j’ai toujours dit ce que je pensais et pensais ce que j’ai dit. J’ai fait quelques gaffes, je l’avoue, mais je suis confiant que ma moyenne au bâton a été plutôt bonne. C’est donc avec beaucoup d’humilité que, ce soir, je vous demande votre aide.
Le défi qui se trouve devant nous est colossal et c’est seulement unis tous ensembles que nous pourrons le relever. Si vous m’appuyez, j’aimerais vous demander de me le faire savoir. Si vous êtes sur Facebook, vous pouvez vous joindre au groupe «J’y vais : Éric Duhaime à la chefferie du Parti conservateur du Québec». Vous pouvez aussi vous abonner à ma chaîne Youtube, elle se nomme tout simplement «Éric Duhaime». Vous pouvez visiter mon site web dont l’adresse est ericduhaime.quebec. Surtout, si vous m’appuyez, j’ai une chose essentielle à vous demander : faites comme moi et devenez membre du Parti conservateur du Québec. Déjà, depuis un mois, plus d’un millier de personnes l’ont fait. Pour avoir du succès, je pense que nous devons devenir plusieurs milliers. La CAQ compte présentement un peu plus de 10 000 membres. Imaginez le message qu’on enverrait si au cours des prochains jours, des prochaines semaines, devenions presqu’autant, ou même plus, de membres au PCQ qu’à la CAQ. Un tiers parti qui compterait alors sur une base militante aussi importante que celle du gouvernement! Imaginez le message !
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je sens que le vent du changement se lève au sein de la population québécoise depuis quelques semaines. De plus en plus de gens se rendent compte que notre gouvernement est en pleine séance d’improvisation, qu’il empoisonne nos vies depuis 9 mois sans pouvoir nous expliquer exactement pourquoi. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir dire à François Legault «Ça suffit». «Assez, c’est assez! » Bientôt, nous serons tellement nombreux, et c’est mon espoir, qu’il va devoir se résigner à nous entendre et à nous écouter.
Les deux prochaines années ne seront cependant pas faciles. Nos adversaires et certains médias vont nous attaquer sans relâche. Je vais même faire des gaffes. On aura des creux, mais je vous jure que je resterai honnête et authentique, prêt à me battre pour vous, prêt à me battre à vos côtés, prêt à devenir votre voix à l’Assemblée nationale.
Merci d’avoir été là avec moi ce soir. On se reparle d’ailleurs très bientôt si vous le voulez, puisque je ferai demain un Facebook live à la même heure pour faire le bilan de mon premier 24 heures comme candidat et, surtout, pour me livrer avec vous à une séance de questions-réponses. Bonne fin de soirée tout le monde, on se reparle très bientôt! »