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Ex-libérale chez Pornhub : l’entreprise a-t-elle bénéficié d’un traitement de faveur du gouvernement Trudeau?

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L’un des éléments les plus curieux du nouveau projet de loi libéral C-63 qui vise à réglementer le contenu préjudiciable et haineux en ligne est l’abandon d’une vérification d’âge obligatoire sur les sites pornographiques, qui est notamment proposé dans un autre projet de loi déposé par la sénatrice Julie Miville-Dechêne auquel les libéraux s’opposent. La protection des jeunes contre les contenus pour adultes étant l’un de ses axes centraux, on se serait attendu à y retrouver cette mesure, mais ce n’est pas le cas, et le fait que la copropriétaire et vice-présidente à l’engagement public de Pornhub soit une ancienne employée libérale soulève des suspicions.

En effet, les nouveaux propriétaires de Pornhub suite au rachat de la compagnie mère Mindgeek par un fonds d’investissement privé d’Ottawa nommé Ethical Capital Partner ont été le sujet d’un article du Journal de Montréal ce mercredi. Ils se présentent comme un « exemple à suivre pour éviter les scandales impliquant du contenu pédopornographique » et veulent, par cette sortie publique, laver la réputation de l’entreprise suite à des années de controverses.

Ces nouveaux propriétaires sont au nombre de trois : Solomon Friedman, un avocat et vice-président de la conformité, Alexzandra Kekesi, diplômée en études féministes à l’Université Concordia et cheffe de marque et de communauté ainsi que Sarah Bain, une ex-porte-parole du Parti libéral du Canada devenue vice-présidente à l’engagement public.

Outre l’ironie de voir une entreprise enregistrée aux îles-vierges (un paradis fiscal) et œuvrant dans la pornographie affublée du nom « Ethical » (éthique) et possédée en partie par une diplômée en étude féministe, le parcours professionnel de Mme Bain au sein du parti libéral et l’apparente omission d’une mesure qui aurait pu déplaire au géant de la porno de l’actuel projet de loi laisse songeur.

Et pour cause ; Sarah Bain a été l’attachée de presse et coordinatrice des médias pour le chef du Parti libéral du Canada sous Stéphane Dion et Micheal Ignatieff entre 2007 et 2009 ainsi que directrice des communications du parti entre 2010 et 2013. On parle ici de positions clés très importantes au sein de la formation politique, et cette expérience extensive en matière de relations gouvernementales joue certainement un rôle dans le bras de fer qui se joue entre Pornhub et le gouvernement.

Source : Linkedin de Sarah Bain

Les libéraux, qui ont majoritairement voté contre le projet de loi de Miville-Dechêne (144 contre 14) pour imposer la vérification d’âge aux sites pornographiques arguent qu’il est déficient en termes de protection de la vie privée et de la confidentialité sur le web. Selon eux, des problèmes persistent d’un point de vue technologique et empêchent d’imposer cette mesure. Or au lieu de retravailler cette mesure appuyée par tous les autres partis et régler ces problèmes dans le cadre de leur nouvelle loi traitant précisément de ce sujet, ils ont décidé de simplement l’abandonner.

Cela soulève un questionnement : le fait que Pornhub soit désormais possédé au tiers par une ancienne employée libérale de haut niveau a-t-il quelque chose à voir dans l’omission de cette mesure clé dans le projet de loi C-63? Et dans un contexte où les lois du Parti libéral ont occasionné une disparition des médias sur Facebook et qu’il continue de faire la sourde oreille devant les préoccupations au sujet de la liberté d’expression, Justin Trudeau aurait-il une oreille plus attentive pour les préoccupations des géants de la porno, en autant qu’ils soient libéraux?

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