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Gaza et nous

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Notre chroniqueur est membre de la Commission politique du Parti conservateur du Québec. Il s’exprime ici à titre personnel.

Les actions génocidaires du Hamas ont levé le cœur de pas mal de monde. Enfin, pas tous.

Il s’en est trouvé pour appuyer ou excuser ces actions abominables, qui s’inscrivent dans une logique d’extermination.

Avant de parler de ces égarés, on pourra toujours se demander : faire la paix avec qui? Avec quel interlocuteur? Pour une solution à deux États? Vraiment?

Fonder un État se mérite, il doit être créé sur des valeurs acceptables par la communauté internationale et ne pas menacer la sécurité de ses voisins.

Israël a le droit de se défendre et d’éradiquer le Hamas. Après plus de 1400 morts et 3500 blessés, on ne parle pas tant de vengeance que de régler le problème à la source.

Que ferait le Canada, avec une population quatre fois plus nombreuse, si un groupe à ses frontières torturait et tuait 7000 de nos habitants et promettait de recommencer, tout en lançant des milliers de missiles sur nos villes?

La différence, c’est qu’Israël a une superficie qui ne fait pas les ⅔ de celle de l’Île de Vancouver et est entouré d’États hostiles.

Ce pays fait tout ce qu’il peut pour épargner les populations civiles, mais il a affaire à un adversaire qui utilise les Gazaouis comme bouclier humain.

Les tonnes de béton et de fer qui sont entrées à Gaza depuis 20 ans – autorisées par Israël – n’ont pas servi à construire des écoles, même des abris, mais des tunnels pour mener des actions terroristes.

Les bonnes âmes demandent à l’État hébreu de se retenir, d’être compréhensif.

Israël préfère les condamnations aux condoléances. Que voulez-vous, ils veulent vivre.

Un rejet de l’altérité

Au coeur du conflit israélo-palestinien, il y a le faux récit d’un Israël colonisateur. À la base, le judaïsme n’est pas une religion prosélyte. On s’accommode très bien de la différence et la société israélienne l’intègre plutôt bien.

C’est le racisme anti-juif et le refus de tout État qui ne soit pas islamique qui a produit le malheur arabe. Le désespoir des Palestiniens vient du cul-de-sac où ils se sont enfermés.

Ils n’ont fait que de mauvais choix: ils ont refusé la création d’Israël en 1948 par l’ONU, puis se sont attachés au char de URSS et finalement à celui de l’islamisme. En 2000, Arafat a refusé la création d’un État palestinien sur 95% des territoires revendiqués. À Gaza, ils ont élu en 2006 le Hamas qui éliminera toute opposition l’année suivante. Des incursions terroristes se sont enchaînées et ont fait capoter les négociations pour un État palestinien.

Tout cela, plutôt que de profiter des avancées économiques et technologiques que pourrait leur apporter Israël pour leur développement économique tout en gardant leurs croyances et leur propre mode de vie.

Un conflit de civilisation?

Au niveau mondial, il y a une offensive islamiste pour influencer les démocraties occidentales et dénaturer les valeurs qui ont fait le succès de nos sociétés : libre arbitre, droits et autonomie de l’individu, égalité homme-femme.

La civilisation judéo-chrétienne, basée sur le débat intérieur et la capacité de chaque personne humaine à distinguer le bien du mal, versus d’autres régions du monde fondées sur des valeurs d’obéissance et où sévissent pauvreté et dictatures.

S’opposer à l’islamisme et considérer que l’islam est une religion qui porte en elle un système totalitaire, il n’y a rien de raciste là-dedans.

Je m’opposerai toujours à ceux qui ont une approche « essentialiste », c’est-à-dire qui rattachent les opinions sociales ou religieuses d’un individu à ses gènes. Ou bien qui voient l’individu comme prisonnier de ses origines, comme si on ne pouvait pas évoluer dans diverses directions au cours de son existence. J’ai assez changé d’opinion dans ma vie pour savoir que c’est accessible à tout le monde.

D’autres religions ont charrié de l’intolérance, mais le judéo-christianisme a fait depuis longtemps son aggiornamento, alors que l’Islam s’est cabré sur une posture radicale. Cette matrice évoluera peut-être. Mais ne soyons pas naïfs. La tendance ne va pas de ce côté-là.

Certains de nos anti-islamophobes font mine de ne pas comprendre la méfiance latente vis-à-vis l’immigration islamique. Il y a pourtant un clivage net avec nos valeurs fondatrices.

Voici ma liste d’un pot-pourri de saveurs qui n’appartient qu’à un seul culte, même si on peut retrouver de ces travers ailleurs:

L’intolérance, l’assujettissement des affaires civiles au domaine religieux, le traitement discriminatoire des femmes et des minorités sexuelles, la liberté vestimentaire des filles, le culte de la violence, les fatwas contre des mécréants, l’interdiction de l’apostasie, les mutilations sexuelles, les crimes d’honneurs, le financement étranger, la recherche de l’entre-soi et du ghetto, l’antisémitisme, le refus des enseignements sur la Shoah dans les écoles, les demandes d’accommodements pour faire une place à des rites islamiques, les demandes d’instauration d’une « justice islamique » (la charia).

Non, toutes les civilisations ne se valent pas.

Mais il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur une communauté.

La grande majorité de nos concitoyens d’origine musulmane ne sympathise pas avec l’islamisme et cherche à se distancer de ce bagage-là. Ils ont fui des régimes oppressifs. Mais les gens ne sont pas théologiens. Comment se démarquer tout en gardant des racines?

Ce qui semble se passer, c’est qu’ils comptent sur des politiques publiques fermes pour contenir le problème. Ils n’ont pas le temps de militer dans une multitude d’associations.

L’immigration a beaucoup apporté à notre monde, mais il faut réaliser qu’il y a plusieurs mondes sur la planète qui sont en rivalité. Cette rivalité peut être mortelle, nous le savons. C’est notre civilisation qui accepte l’immigration, mais elle doit le faire les yeux ouverts.

Pour une politique d’immigration prudente

C’est le rôle du pays d’accueil de donner les règles du jeu. Un État a le droit de contrôler son immigration.

Ce choix est légitime pour déterminer qui contribuera à notre démocratie, à la paix sociale et à la prospérité et profitera de nos systèmes de redistribution.

Le Québec reçoit deux fois plus d’immigrants par habitant que les États-Unis et presque deux fois et demie plus d’immigrants que la France.

Nous sommes encore dans une situation où tout cela est gérable. À condition de gérer, justement, ce qui veut dire : vérification de la convergence des valeurs.

Par exemple, un Afghan, s’il tient à ses valeurs islamiques, doit simplement émigrer dans un pays où l’lslam est prédominant; il y en a une soixantaine, de ces pays. La plupart sont pauvres et non-démocratiques et n’acceptent pas beaucoup d’immigration, mais ça, ce n’est pas notre faute.

De nombreux partis de droite plus ou moins modérée en Occident tentent de légiférer pour restreindre l’immigration, tels la France, l’Italie, le Danemark ou la Hongrie. Cela dans le but d’une assimilation réussie.

Il faut une compatibilité civilisationnelle, une sélection des immigrants qui inclut une proximité des valeurs.

Lorsqu’elle n’existe pas ou peu, l’absence de compatibilité civilisationnelle favorise la formation de ghettos, entraîne de moins bons résultats scolaires, puis des barrières sur le marché du travail; ce n’est pas non plus « winner » pour apprendre le français. Un terreau parfait pour les islamistes qui misent sur la rancoeur de ceux qui se sentent mis de côté.

De Gaulle évoquait lui-même cette nécessité :

« On peut intégrer des individus; et encore dans une certaine mesure seulement. On n’intègre pas des peuples, avec leur passé, leurs traditions, leurs souvenirs communs de batailles gagnées ou perdues, leurs héros. » (Entretiens avec Alain Peyrefitte)
« Si une communauté n’est pas acceptée (…), c’est parce qu’elle est porteuse de désordre. (…) Il ne faut pas qu’elle vienne chez nous pour imposer ses moeurs. » (Entretiens avec son fils Philippe de Gaulle)

Notre contexte n’est pas le même qu’en Europe. Mais n’attendons pas d’en être rendus à la situation française, où les politiciens, dans leur grande majorité, ont peur de l’électorat musulman et reculent pied à pied.

Passé l’atteinte d’un certain seuil démographique, les islamistes construisent un rapport de force et la majorité des musulmans se tait. Ceux qu’on entend en demandent toujours plus en termes de contrôle de l’espace public et des femmes. Le pouvoir dans nos sociétés ne sera légitime à leurs yeux que lorsqu’il sera devenu une théocratie.

Quand les islamistes acquièrent la citoyenneté, le problème se complique. Mieux vaut régler le problème à la source et contrôler l’immigration.

Ce choix de la compatibilité civilisationnelle peut être difficile à mettre en oeuvre. Comment sélectionner les immigrants en fonction des valeurs occidentales, en plus de leurs compétences professionnelles et de leur capacité à apprendre le français?

La CAQ a fait rire d’elle il y a une dizaine d’années avec sa Charte des valeurs. J’en retiens comme leçon qu’un parti doit être bien préparé à affronter la tempête médiatique s’il veut agir dans ce sens.

Il faut se concentrer sur une approche efficace de cette vérification des valeurs. C’est ce à quoi le ministère de l’Immigration devrait réfléchir. Et ce à quoi le Parti conservateur du Québec réfléchit déjà pour son congrès de novembre.

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