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GNL | Le gouvernement du Québec vient de commettre une erreur très regrettable pour l’environnement

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Par Cody Ciona. Cody Ciona est le coordinateur de la recherche et des enjeux pour le Réseau canadien de l’énergie.

Le gouvernement Legault a annulé le projet de GNL du Saguenay, un projet de plusieurs milliards de dollars qui aurait permis de créer des milliers d’emplois bien rémunérés là où ils sont le plus nécessaires. En apparence, la décision a été prise en raison des risques pour l’environnement mondial, mais malheureusement, elle garantit que les émissions mondiales seront plus élevées.

Cette décision s’appuie sur un rapport du BAPE publié plus tôt cette année, qui tire des conclusions peut-être techniquement vraies dans certains cas, mais fondamentalement erronées.

Le BAPE joue un rôle important pour consulter la population québécoise sur les grands projets qui pourraient avoir un impact sur les Québécois. Le travail du BAPE est si important qu’il est impératif de signaler les cas où il manque à son mandat, comme ce fut le cas pour le projet Saguenay.

De nombreux articles ont été écrits sur le sujet des fuites de carbone. La fuite de carbone se produit lorsque les politiques de changement climatique augmentent les coûts nationaux au point où les entreprises déplacent simplement leur production vers une autre juridiction avec des politiques moins strictes. La fuite de carbone décrit les émissions qui se déplacent au lieu d’être réduites.

Ironiquement, en ce qui concerne la production au Québec, des études ont montré que la production de produits à forte intensité énergétique comme l’aluminium dans la province est bonne pour le climat. Il s’agissait d’une recherche révolutionnaire au Canada, qui a montré qu’il était possible de réduire les émissions mondiales en exportant davantage de produits canadiens, à condition que ces produits aient une intensité d’émissions inférieure à celle de la concurrence mondiale.

La concurrence mondiale du Canada pour le projet du Saguenay est constituée de pays comme le Qatar et la Russie. Ces pays ne sont guère des exemples de pays progressistes sur le plan social et environnemental. Même les concurrents mondiaux comme les États-Unis et l’Australie utilisent du gaz naturel ou même de l’électricité au charbon pour produire du GNL.

Le gaz naturel liquéfié du Québec serait produit à l’aide d’hydroélectricité et, tout simplement, le GNL canadien produit beaucoup moins d’émissions que celui de la concurrence mondiale. C’est le GNL le plus propre au monde. Si le Canada ne faisait que remplacer le GNL étranger par le GNL canadien, nous réduirions les émissions mondiales. C’est inconvertible.

Alors, comment le BAPE du Québec s’est-il trompé cette fois-ci ?

– Ils ont dit qu’il n’y avait aucune garantie que les pays étrangers cessent d’utiliser le GNL québécois dans le futur. Bien que cela soit techniquement vrai, le vrai défi à l’échelle mondiale est de réduire l’utilisation du charbon, pas du GNL le plus propre au monde.

– Ils ont dit qu’il n’y avait aucune preuve que les pays étrangers utiliseraient le GNL pour remplacer le charbon. Bien que cela défie le bon sens, il est techniquement vrai qu’il n’y a aucune preuve de la quantité exacte de charbon que le GNL remplacerait. Cependant, comme mentionné précédemment, il suffit de remplacer le GNL étranger pour que le projet soit rentable sur le plan environnemental.

– Ils ont dit que le projet n’a pas démontré qu’il réduirait les émissions du Québec. Il est évident qu’une nouvelle centrale ne réduirait pas les émissions locales mais ceci est complètement illogique. Le réchauffement climatique n’est pas un problème local car les émissions ne connaissent pas de frontières. Le bon point c’est les émissions les plus faibles au monde ; le GNL réduira les émissions mondiales.

Le BAPE a un rôle important de consultation de la population et de rapport sur les préoccupations concernant les impacts environnementaux. Ce n’est pas un organisme scientifique, c’est un organisme consultatif. Leur rapport reflète probablement fidèlement certains des commentaires qu’ils ont reçus du public. En ce sens, il a fait son travail.

Cependant, les meilleurs moments du BAPE sont ceux où il équilibre le débat et informe le public. Dans le cas de Saguenay LNG, les Québécois et la planète auraient été mieux lotis si le BAPE avait bien informé le public dans son rapport que : Le GNL québécois serait le moins émetteur au monde et le plus socialement responsable aussi.

Le gouvernement du Québec aurait peut-être été en mesure de prendre une meilleure décision pour l’environnement mondial s’il avait été informé de ces vérités.

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