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« Je les emmerde » : des députés d’arrière-ban libéraux en fronde contre la « clique » à Trudeau

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Décidément, le récent remaniement ministériel de Justin Trudeau ne fait pas que des heureux au sein du Parti Libéral du Canada. Non seulement les analystes et commentateurs y ont vu une manœuvre pré-électorale peu convaincante, mais la chose aurait apparemment créé des dissensions et de la frustration au sein même du parti.

Parlant sous le couvert de l’anonymat à un journaliste du Hills Times, six députés d’arrière-ban n’ont pas mâché leurs mots et ont accusé Justin Trudeau de ne récompenser que les gens de sa « ‘clique » et de s’abaisser à de la politique « ethnique ».

Selon eux, il est évident que Justin Trudeau a priorisé l’origine ethnique au détriment de la compétence et n’a cherché qu’à consolider l’emprise libérale sur des circonscriptions en danger.

« La raison pour laquelle Scarborough doit avoir deux ministres n’a aucun sens, la raison pour laquelle Terre-Neuve doit avoir deux ministres n’a aucun sens. …] Ce premier ministre ne cesse de redoubler d’efforts, ce jeu de pions diversitaire est ridicule. C’est ridicule, et j’en ai assez que tout tourne autour de leurs amis et de leur clique. Je les emmerde. J’en ai vraiment marre », aurait notamment lancé l’un d’entre eux.

L’analyse d’un autre de ces députés va dans le même sens :

« Il aurait facilement pu y avoir cinq ministres de la Colombie-Britannique. Le fait que Scarborough en ait deux montre qu’ils s’inquiètent pour Scarborough ou qu’ils pensent que la politique ethnique va les faire gagner. Nous voulons simplement les personnes les plus qualifiées au sein du cabinet, et je pense qu’ils ont mal jugé et mal joué le coup. »

Ces députés expliquent aussi comment le remaniement ministériel a été présenté comme une initiative pour solidifier le cabinet autour des enjeux économiques, or, dans les faits, rien n’a véritablement changé à ce niveau et l’exercice s’avère strictement orienté vers des objectifs de diversité et d’inclusion, une obsession bien connue du premier ministre, qui ne lésine pas dans les signalements de vertu.

Comme le mentionne Abbas Rana, du Hills Times : « ces députés ont déclaré qu’ils n’avaient constaté aucun changement au sein de l’équipe économique – ministre des Finances, ministre de l’Industrie, ministre du Commerce international – ni au sein de l’équipe dirigeante du cabinet du premier ministre. Le seul changement, selon eux, est que le ministre de la défense Anita Anand (Oakville, Ont.) a été transféré au Conseil du Trésor, qui ne fait « pas vraiment » partie de l’équipe économique de base. »

« Ce remaniement ministériel n’était en aucun cas basé sur le mérite ou sur des personnes qui méritaient d’être nommées au cabinet : Ce sentiment est partagé par de nombreuses personnes. Qu’est-ce qui a vraiment changé ? », a déclaré un troisième député. « J’ai dit à mes collègues : « Les gars, je ne pense pas que quelque chose ait changé : ce sont les mêmes conseillers autour du premier ministre, le même ministre des Finances, le même vice-premier ministre, le même ministre de l’Industrie. Qu’ils soient bons ou mauvais, peu importe, ce sont les mêmes conseillers principaux qui prennent les mêmes décisions. Alors, qu’est-ce qui a vraiment changé ? C’est ainsi que je vois les choses. Je ne pense pas que ce remaniement ministériel remonte le moral du groupe parlementaire.

Ce qui a changé, comme mentionné précédemment, c’est l’origine ethnique des nouveaux ministres occupant des circonscriptions clés. Parmi ceux-ci, le ministre des Relations Couronne-Autochtones Gary Anandasangaree, d’origine tamoule, dans une communauté dans laquelle le Parti conservateur du Canada est bien implanté, Arif Virani, nouveau ministre de la Justice, d’origine ismaïlienne, Soraya Martinez Ferrada, nouvelle ministre du Tourisme, d’origine chilienne, Rechie Valdez, originaire des Philippines et Ya’ara Saks, qui est une juive canado-israélienne.

En outre, l’un des députés interrogés mentionne à quel point le gouvernement Trudeau priorise la docilité de ses ministres, ce qui se fait souvent aux dépens de la compétence : « Le contrôle [dans le choix des nouveaux ministres] est une question majeure, et s’ils pensent qu’ils ne peuvent pas vous contrôler, c’est un point négatif ».

Évidemment, il est normal pour des députés et ex-ministres d’être parfois déçu par les remaniements ministériels, mais celui-ci se produit dans un contexte d’avancée nette des conservateurs dans les sondages. En effet, le 6 août, le Parti conservateur menait avec 37% des intentions de vote, contre 29% pour les libéraux et 19% pour le NPD. Selon les projections de 338Canada, si les Canadiens étaient appelés aux urnes aujourd’hui, les conservateurs emporteraient 165 sièges contre 115 pour les libéraux.

C’est donc dans une logique préélectorale que Justin Trudeau a voulu renouveler son cabinet, et c’est en insistant sur des nominations stratégiques et une forme de clientélisme ethnique qu’il croit pouvoir faire face à la musique. Ces députés d’arrière-ban, cependant, sont déçus de cette politicaillerie négligente : « Je suis désolé, si vous ne pouvez pas conserver les circonscriptions, c’est parce que vous ne faites pas du bon travail. Alors autant essayer de faire du bon travail, plutôt que d’être minimaliste ».

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