La plus grande professionnelle médicale du Canada se dit prête à discuter de la décriminalisation des opioïdes après une récente flambée des décès liés aux surdoses d’opioïdes.
Lors d’une conférence de presse tenue vendredi, l’administrateur en chef de la santé publique, la Dr Theresa Tam, a déclaré que les Canadiens doivent envisager des options pour faire face à l’épidémie croissante d’opioïdes.
« Les Canadiens devraient être saisis de cette crise particulière, qui peut en fait arriver à n’importe qui et qui pourrait également présenter des risques accrus en ce moment pour les personnes qui s’isolent chez elles », a-t-elle déclaré.
L’année 2020 a été une année record pour les surdoses d’opiacés et les décès dans la plupart des régions du Canada. Depuis le début de la pandémie, les décès dus aux opioïdes ont augmenté de 85 % à Toronto.
La Colombie-Britannique a fait état d’une augmentation de 130 % des décès, les ambulanciers ayant répondu à 87 surdoses par jour en moyenne.
La décriminalisation n’est pas la seule option, selon le Dr Tam, ajoutant qu’elle souhaiterait que les utilisateurs aient un accès plus sûr aux médicaments.
Le gouvernement Trudeau a fait un effort pour augmenter l’utilisation des sites d’injection au Canada. La semaine dernière, le gouvernement a dépensé 600 000 dollars pour assurer un « approvisionnement sûr » en opiacés aux toxicomanes de Toronto.
Ces dernières années, le nombre de surdoses survenues dans les sites d’injection est monté en flèche, avec 15 000 urgences médicales signalées sur les sites entre 2017 et 2019.
Un rapport publié en mars par Alberta Health a révélé que la présence de sites d’injection entraîne en fait une augmentation des surdoses et de la criminalité dans la communauté où se trouvent ces sites.
« À l’exception d’Edmonton, les réactions des parties prenantes ont principalement suggéré que les sites d’injection ont eu un impact social et économique négatif sur la communauté », peut-on lire dans le rapport.
« À Edmonton, cependant, il a été rapporté que les parties prenantes se sont senties intimidées et ont été empêchées d’exprimer leurs véritables sentiments et opinions sur ces sites par peur de représailles de la part des partisans du site ».