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Opinion | L’ombre du trumpisme ravage le parti Conservateur du Canada

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Ce qui s’est passé aux États-Unis avec le trumpisme semble être un grave précédent qui risque d’influencer de fond en comble la scène politique globale, y compris au Canada. En effet, bien que le trumpisme a toujours été considéré comme étant sulfureux et fascisant par l’establishment, les débordements du Capitole ont clairement enclenché un point de non-retour, officiellement considérés comme une forme d’insurrection et d’attaque directe envers la démocratie. À un point tel que Donald Trump, le président des États-Unis d’Amérique, a été systématiquement banni par les médias sociaux, du jamais vu dans toute l’histoire.

Évidemment, une telle manœuvre de censure est d’une ampleur inégalée. En effet, cela signifie que les GAFAM sont désormais des empires numériques ayant une telle puissance qu’ils ont les moyens de censurer les chef d’États souverains, y compris la plus grande puissance qui existe actuellement. Bien que les médias sociaux sont des entreprises privées, il n’en demeure pas moins qu’ils sont désormais des piliers majeurs de l’espace public contemporain. En conséquence, leur morale possède un pouvoir redoutable puisqu’elle façonne considérablement les paramètres du débat public.

Donald Trump n’est pas la cause du national-populisme, il n’en est qu’une incarnation symptomatique. Il faut être bien naïf pour penser que son ostracisme rimera avec la disparation de la révolte populaire. L’effervescence persistera, aussi longtemps que le malaise des classes populaires subsistera. Sur ce, revenons au Canada. Le Parti conservateur du Canada, dirigé par le chef Erin O’Toole, est tétanisé par l’ombre du trumpisme qui plane en son sein. Cherchant à tout prix de s’attirer les grâces de l’establishment, il aspire à montrer que son parti est éthiquement irréprochable et qu’il ne contient pas une once de trumpisme. D’où l’expulsion de Derek Sloan, une expulsion éminemment symbolique.

Évidemment, toute forme de suprématisme racial est intrinsèquement abjecte et doit être catégoriquement condamné. Cependant, le prétexte semble plutôt être un moyen d’expulsion, afin de montrer de façon ostentatoire que le parti Conservateur n’a rien à se reprocher et se veut moralement impeccable. Ce faisant, O’Toole joue le jeu de la rectitude politique en cherchant à embrasser les paramètres de l’establishment et à se montrer plus blanc que neige, le tout afin de concurrencer Justin Trudeau. Or, cette manœuvre est vaine ; les électeurs de gauche ne migreront pas vers le parti Conservateur. Cependant, dans le cas conservateur, il est clair que de plus en plus de militants migreront vers le PPC de Maxime Bernier, le seul à résister fermement à la pression de l’establishment.

Le populisme n’est pas qu’un phénomène américain, il se déploie à travers l’ensemble de nos régimes occidentaux. Le Canada n’y échappe pas. Erin O’Toole, pétrifié par l’odeur sulfureux du trumpisme, a donc logiquement sacrifié Derek Sloan afin de prouver son allégeance au camp du Bien. Le trumpisme est désormais l’incarnation absolue du Mal contemporain, intrinsèquement hostile à la démocratie. Pourtant, derrière cette morale simpliste, des millions et millions d’américains ont massivement voté pour Donald Trump ; les causes profondes de ce mouvement ne s’éteindront pas du jour au lendemain. En cherchant à mettre de l’eau dans son vin, Erin O’Toole obtient un breuvage entièrement dilué, sans saveur notable. Maxime Bernier ne peut que se réjouir ; le PPC n’a pas dit son dernier mot. La droite canadienne a le champ entièrement libre.

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