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Non, l’immigration n’est pas une pilule magique pour sauver l’économie

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Traduit de l’anglais. Texte de David Green publié le 25 décembre 2022 sur le site du Globe and Mail

David Green est professeur à la Vancouver School of Economics de l’Université de Colombie-Britannique et chargé de mission internationale à l’Institute for Fiscal Studies de Londres.

« Quand tout ce que vous avez est un marteau, le monde entier est un clou ». Ce dicton n’est généralement pas considéré comme une description élogieuse d’une quelconque approche politique, mais il semble décrire la politique d’immigration du Canada.

Il ne fait aucun doute que l’immigration touche à presque tous les aspects de notre économie – de l’emploi à la croissance de la production en passant par les soins de santé et le logement. Et à entendre le gouvernement, on pourrait croire qu’il s’agit du bon outil pour chacun d’entre eux. Le problème est qu’il s’agit au mieux d’un marteau inefficace pour chacun d’entre eux, et qu’en l’utilisant davantage, il causera plus de problèmes qu’il n’en résoudra.

La taille du marteau est grande et ne cesse de croître. Au début du mois de novembre, le ministre fédéral de l’immigration a annoncé le plan des nouveaux niveaux, faisant passer le Canada de 405 000 immigrants permanents l’année dernière à 500 000 en 2025. En contrepartie, le nombre de travailleurs étrangers temporaires sera porté à plus de 770 000 en 2021, soit près du double des niveaux élevés atteints sous le gouvernement Harper il y a dix ans.

Je suis en faveur d’une immigration aux niveaux du passé récent. Mais aujourd’hui, le principal argument avancé pour augmenter l’immigration est qu’elle stimulera la croissance économique, et c’est une promesse alléchante qui s’avère fausse. Toutes les études montrent qu’une augmentation soudaine de l’immigration accroît la taille de l’économie (le PIB), mais ne modifie pas le PIB par personne ou le salaire moyen, c’est-à-dire le niveau de vie des gens. Les recherches montrent que l’immigration tend à faire baisser les salaires des personnes qui sont en concurrence directe avec les nouveaux immigrants (souvent des immigrants arrivés précédemment et des travailleurs peu qualifiés) et à améliorer les revenus des personnes plus qualifiées et des propriétaires d’entreprises qui obtiennent de la main-d’œuvre à des salaires inférieurs. Autrement dit, il peut s’agir d’une politique qui accroît les inégalités.

Mais cette fois-ci, n’est-ce pas différent ? N’avons-nous pas un nombre tellement élevé d’emplois non pourvus que la machine économique menace de s’enrayer ? Tout d’abord, le taux d’emploi est aujourd’hui beaucoup plus élevé que par le passé et la croissance du PIB par habitant est forte. Rien ne prouve que la machine s’effondre par manque de travailleurs.

Deuxièmement, l’économie n’est pas une machine qui tombe en panne lorsqu’il manque des pièces. C’est un être organique qui coule, guidé par les prix. Si nous n’avons pas fait venir d’immigrants pour combler les postes vacants, cela ne conduira pas nécessairement à une catastrophe.

Lorsque cela se produit, les salaires devraient augmenter pour attirer les travailleurs nationaux. Certaines entreprises ne seraient pas en mesure de payer les salaires plus élevés et pourraient fermer ou ne pas entreprendre certains projets. Mais il s’agirait des projets les moins productifs, ceux qui ne justifient pas le salaire du marché. Il n’y a rien de mal à cela. C’est la façon dont le marché fonctionne.

L’immigration maintient donc les salaires à un bas niveau dans les professions très demandées, ce qui réduit les incitations pour les entreprises et les travailleurs déjà présents à investir dans les compétences nécessaires pour occuper ces postes, réduisant ainsi les opportunités, manquant une occasion d’augmenter le niveau de compétences de la main-d’œuvre et entravant les politiques de formation et d’éducation destinées à aider les travailleurs à saisir ces opportunités.

Le recours à l’immigration pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre risque donc d’affaiblir la productivité et de faire baisser les salaires.

[…]

Pour lire l’article dans sa forme originale : https://www.theglobeandmail.com/business/commentary/article-no-immigration-is-not-some-magic-pill-for-saving-the-economy/

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