Ottawa invoque la sécurité publique pour bannir un groupe irlandais

Peter Zimonjic et Joseph Pugh rapportent pour CBC News que le groupe de hip-hop nord-irlandais Kneecap s’est vu interdire l’entrée au Canada, une décision motivée selon Ottawa par l’« appui ouvert » du trio à des organisations terroristes. Vince Gasparro, secrétaire parlementaire à la lutte contre le crime, a affirmé que les musiciens avaient multiplié les gestes et déclarations contraires aux valeurs canadiennes, citant entre autres des références publiques au Hezbollah et au Hamas.

La formation, connue pour ses textes satiriques et son imagerie liée au républicanisme irlandais, devait se produire à Toronto et Vancouver le mois prochain. Mais l’un de ses membres, Liam Óg Ó Hannaidh (Mo Chara), est déjà sous le coup de poursuites au Royaume-Uni après avoir brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres en 2024.

Des groupes de défense, comme B’nai Brith Canada, se félicitent de cette interdiction, estimant que Kneecap glorifie la violence. Le trio rejette toutefois les accusations, les qualifiant de « mensongères » et « malveillantes », et assure que son engagement en faveur de la cause palestinienne n’équivaut pas à un soutien au terrorisme. Les artistes promettent de contester la décision canadienne en justice.

L’analyste en politiques d’immigration Richard Kurland, également cité par CBC, rappelle que la loi permet au gouvernement de refuser l’entrée au pays sur la base d’une simple « suspicion raisonnable », un seuil bien plus bas qu’une condamnation judiciaire. Dans un tel cas, la seule option pour le groupe demeure une révision judiciaire limitée.

Avec des informations de Radio-Canada, la Presse Canadienne et l’Associated Press.

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