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Pendant que le Québec grelotte en baissant le chauffage…

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On a déjà parlé de long en large de la guerre commerciale qui se prépare entre les États-Unis et le Canada et comment nos politiciens comptent y répondre ; j’écrivais encore lundi comment cette situation qualifiée de « crise » par Legault n’était en fait qu’un brutal retour à la réalité après des années de politiques économiques négligentes… Or, il semblerait que chaque nouveau jour apporte un exemple éloquent de la précarité québécoise face aux États-Unis.

En effet, au même moment où les États-Unis préparent l’imposition de tarifs dramatiques pour le Canada, au Québec, le froid glacial engendre un pic de consommation historique pour Hydro-Québec, qui, comme à l’habitude, demande aux citoyens de baisser le chauffage et de faire preuve de sobriété énergétique. Et en plus de la difficulté de la société d’État à fournir lors des pics de consommation, la vétusté de son réseau de distribution fait se multiplier les pannes. Ainsi donc, hier et ce mercredi, dans des températures arctiques, des dizaines de milliers de clients étaient privés d’électricité.

D’ailleurs, Thomas Gerbet, de Radio-Canada, nous informait avant-hier qu’Hydro-Québec avait gravement sous-estimé la consommation des Québécois lors d’un pic de consommation en 2023 : « Le 3 février 2023 est encore gravé dans la mémoire de la direction d’Hydro-Québec. Ce jour-là, avec une température de moins 26 degrés à Montréal, la société d’État s’attendait à une consommation record de 41 000 mégawatts (MW), mais la barre historique a été pulvérisée, bien au-delà des attentes. Les Québécois ont consommé 43 124 MW, une sous-estimation de 2000 MW, soit plus que ce que tout le complexe hydroélectrique de la Romaine peut fournir. »

Gerbet rappelle aussi que ça fait depuis novembre que la Romaine 3 et 4, qui fournissent habituellement 250 MW, sont hors services. Du verglas avait abîmé la ligne de transport les reliant au réseau et le problème n’est toujours pas réglé trois mois plus tard.

C’est peut-être simplement une image, une impression, mais ça ne donne pas l’image d’une société très forte pour faire face au péril américain : en fait, on semble déjà dans de graves difficultés économiques et logistiques. À l’égard de l’énergie – qui est l’un de secteur les plus importants pour la vitalité économique d’une nation, nous sommes carrément déjà dans une dynamique de rationnement. Et ce rationnement énergétique fait en sorte qu’on ne peut même pas développer la moitié des projets industriels sur le territoire.

En contraste, certaines annonces de Donald Trump au sud de la frontière font rêver… En effet, en déclarant un investissement de 500 milliards de dollars pour consolider le leadership américain dans l’industrie de l’intelligence artificielle, Trump a souligné l’importance de trouver de l’électricité rapidement pour alimenter ce secteur énergivore. Il a même qualifié la situation de « crise » énergétique, déclarant qu’il allait tout faire en son pouvoir pour produire l’énergie nécessaire au développement.

Bref, d’un côté de la frontière, on veut produire d’urgence plus d’électricité pour permettre à l’intelligence artificielle de guérir des cancers, et de notre côté, on nous demande de baisser le chauffage pour qu’Hydro-Québec ne s’écroule pas… C’est gênant…

Et pour ajouter au malaise, nous avons appris ce matin qu’Amazon quittait le Québec et supprimait 1700 emplois en raison, dit-on, des pressions syndicales et des réglementations, notamment linguistiques. On peut être pour ou contre Amazon, mais force est de constater que le Québec a un véritable problème de rétention de certaines industries. Et celles qu’il fait naître dans l’espoir de faire de la compétition aux concurrents étrangers, que ce soit le Panier Bleu, les camions électriques ou les ketchups locaux, ne font jamais long feu non plus…

Et face à tout ça, Legault nous parle de la victoire des Canadiens et nous dit qu’il « n’a pas bu de jus d’orange ce matin » afin de boycotter un produit américain. Un nouveau rationnement à ajouter à la liste, en somme. Il serait peut-être temps qu’on commence à produire plus au Québec à la place de voir la privation et les boycotts comme une solution magique.

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