Robert Bourassa a dirigé le Québec pendant quinze ans (1970-76, 85-94). C’est le deuxième plus long règne derrière Maurice Duplessis (18 ans). En 1970, il est devenu le plus jeune premier ministre de l’histoire du Québec.
Très rapidement, il a dû affronter une crise majeure, la crise d’octobre. Il en est sorti marqué à jamais. Durant son premier terme, il a fait construire les grands barrages hydroélectriques à la baie James. De plus, avec l’aide de son ministre de la santé Claude Castonguay, il instaura un régime d’assurance maladie universel. Il perdit le pouvoir en 1976 à cause de problèmes de corruption de son administration. Les Québécois l’ont foutu à la porte et personne ne pensait qu’il ferait un retour.
Mais, en 1985, M. Bourassa reprit le pouvoir avec une fracassante victoire majoritaire. Il aurait voulu se concentrer sur les questions économiques, mais ce sont les questions constitutionnelles qui dominèrent son deuxième terme. Il a poursuivi le beau risque de René Lévesque. Le chef libéral voulait que le Québec intègre la Fédération canadienne par l’entremise de l’accord du lac Meech. Il a mis toutes ses énergies dans cette aventure. Mais, l’accord a été saboté par le sinistre Pierre Trudeau. Le 23 juin 1990, il prononça un vibrant discours qui passa à l’histoire. « Le Canada anglais doit comprendre d’une façon très claire que quoi qu’on dise ou quoi qu’on fasse, le Québec est aujourd’hui et pour toujours une société distincte libre et capable d’assumer son destin et son développement ». Malgré le souhait des souverainistes, M. Bourassa n’a pas opté pour l’indépendance, mais pour une autre solution constitutionnelle qui fut rejetée par les Québécois.
En terminant, Robert Bourassa représentait bien ce qu’est la majorité historique francophone. C’est-à-dire un nationaliste qui voulait voir le Québec se développer librement, mais à l’intérieur de l’ensemble canadien. Pour Robert Bourassa, c’était le Québec d’abord. Il s’est toujours battu pour la nation québécoise. C’est pour toutes ces raisons qu’il est le troisième plus grand premier ministre de l’histoire du Québec.