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Vivre dans la dignité. Une réalité dans les CHSLD en temps de pandémie ?

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Bien avant la pandémie, nous savions tous et toutes que le quotidien des personnes hébergées dans certains CHSLD et dans certaines résidences privées n’était pas rose. Manque de personnel, sous financement, ratios intervenants patients trop élevés et j’en passe. En fait, il y a vingt ans que j’en parle. Que dis-je ? Que je m’époumone en déchirant ma chemise sur toutes les tribunes afin d’alerter la population et le gouvernement. Il faut dire qu’avec le précédent gouvernement et celui que je surnomme non affectueusement, le Dieu de la santé, c’était peine perdue. Pour lui, je n’étais qu’un hurluberlu qui l’a talonné sans arrêt en tentant de lui faire comprendre que les bâtisseurs de notre société et les personnes qui les cajolent en voyant à leur bienêtre méritent mieux. « Ce n’est pas un préposé que va me dire quoi faire. » Il ne l’a jamais dit publiquement, mais il l’a probablement pensé. Je l’imagine, car d’autres l’ont pensé avant lui, principalement dans mon milieu de travail. En fin de compte, je m’en contrefiche de ce que pensent les gens. Mon seul but était, est et sera de faire bénéficier nos ainés et toutes les personnes hébergées en institution, de soins dignes, justes et respectueux.
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Bien avant la pandémie, nous savions tous et toutes que le quotidien des personnes hébergées dans certains CHSLD et dans certaines résidences privées n’était pas rose. Manque de personnel, sous financement, ratios intervenants patients trop élevés et j’en passe. En fait, il y a vingt ans que j’en parle.

Que dis-je ? Que je m’époumone en déchirant ma chemise sur toutes les tribunes afin d’alerter la population et le gouvernement. Il faut dire qu’avec le précédent gouvernement et celui que je surnomme non affectueusement, le Dieu de la santé, c’était peine perdue. Pour lui, je n’étais qu’un hurluberlu qui l’a talonné sans arrêt en tentant de lui faire comprendre que les bâtisseurs de notre société et les personnes qui les cajolent en voyant à leur bienêtre méritent mieux. « Ce n’est pas un préposé que va me dire quoi faire. » Il ne l’a jamais dit publiquement, mais il l’a probablement pensé. Je l’imagine, car d’autres l’ont pensé avant lui, principalement dans mon milieu de travail. En fin de compte, je m’en contrefiche de ce que pensent les gens. Mon seul but était, est et sera de faire bénéficier nos ainés et toutes les personnes hébergées en institution, de soins dignes, justes et respectueux.

Bon. Assez parlé de moi et de mon rival préféré.

La pandémie que nous traversons actuellement fait ressortir le meilleur de l’être humain, mais aussi le pire. Prenons en exemple le merdier qui se déroule devant nos yeux à la Résidence Herron. Des résidents qui doivent débourser entre 4 000 $ et 10 000 $ par mois. Les préposées et préposés aux bénéficiaires (PAB) syndiqués, dois-je le rappeler, gagnent un mirobolant (roulement de tambour) 14 $ de l’heure. Quand même chanceux ces PAB diront certains car ailleurs le salaire est à peine plus élevé que le salaire minimum. Comble de malheur, les CISSS et les CIUSSS qui pensent budget, plutôt que de transférer certains bénéficiaires dans l’un de leurs CHSLD, les envoient vivre dans ces résidences privées à but lucratif. Normal me direz vous, car il en coutera moi cher à l’État.  

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Savez-vous que la loi 90 autorise les PAB du secteur privé à distribuer certains médicaments et à administrer les injections d’insuline ? Est-ce que vous saviez que la formation pour ces tâches importantes et je dirai même vitales est parfois donnée en UNE SEULE journée. Ensuite ? Vas-y ! Donne des pilules, fais des piqures à nos « vieux. » Y’a rien là !

Mais pourquoi donc est-ce ainsi ? C’est insensé et dangereux. Oui, mais en fin de compte, si la PAB à 13,14 $ de l’heure pour prodiguer ces actes, l’administrateur, qui ne se promène pas en Honda Civic comme moi, n’aura pas à payer des infirmières auxiliaires et/ou des infirmières. Ainsi il engrangera de plus gros profits. Pas grave c’est juste des vieux, diront-ils. Et les gouvernements, tous partis confondus, dans tout cela ? Rien. Nada. Fuck all.  Pourtant en 31 ans au sein du réseau de la santé publique, je n’ai jamais donné ne serait-ce qu’un Tylénol, car je n’en avais pas le droit. Au privé ? Tout le monde s’en contrefiche.

Une fois la pandémie terminée

Un jour, nous allons nous sortir de cette pandémie. Pourquoi ne pas en profiter pour revoir ce système en commençant par ne plus envoyer une personne qui demande à être en CHSLD dans ces usines à fric que sont certaines de ces résidences privées ? Oui il en coutera plus cher à l’État et par le fait même à vous et moi. Mais en fin de compte, nos ainés auraient des soins plus adéquats et surtout, plus sécuritaires. Quant aux PAB du privé, il faudrait avoir assez de courage pour leur retirer les tâches qui logiquement devraient appartenir uniquement aux infirmières et infirmières auxiliaires qui sont membres d’un ordre professionnel. Reste à voir qui aura la volonté nécessaire afin d’affronter le puissant lobby composé d’hommes et de femmes d’affaires qui diront tous et toutes, sans exception, avoir le bienêtre des ainés comme principale motivation. 

Autre piste de solution

Savez-vous que depuis les fusions instituées par la Réforme Barrette (oui encore lui), certains CISSS et CIUSSS supervisent jusqu’à 15 000 employés ? Les CHSLD ainsi que les Centres jeunesse ont été intégrés par cette réforme aux mégastructures ingouvernables que sont devenus les CISSS et les CIUSSS. Or, si le bienêtre des ainés et celui des jeunes sont vraiment importants aux yeux du gouvernement, pourquoi ne pas retirer ces deux entités en les regroupant par région ? Ainsi les CHSLD et les Centres jeunesse, regroupés par région, deviendraient autonomes et indépendants des mégastructures. Chacun aurait une direction et un Conseil d’administration distinct, faisant en sorte de rapprocher les décideurs de leurs travailleuses et travailleurs et de leurs bénéficiaires. Logique et simple n’est-ce pas ? Peut-être trop simple aux yeux de certains décideurs. On verra, comme disait à l’époque un aspirant au poste de premier ministre.

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