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Carson Jerema : Les libéraux de Trudeau étaient la cible idéale pour les magouilleurs de l’industrie des véhicules électriques

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Traduit de l’anglais. Texte de Carson Jerema publié le 11 juillet 2023 sur le site du National Post.

Vous avez peut-être entendu dire que les gouvernements du Canada et de l’Ontario dépensent jusqu’à 15 milliards de dollars pour s’assurer que le fabricant de Chrysler, Stellantis, construise une usine de batteries électriques à Windsor. On pourrait raisonnablement en conclure que Stellantis fabrique des batteries, mais ce serait faux. Il est tout à fait clair que Stellantis s’occupe plutôt d’obtenir des subventions publiques.

Il y a tout juste un an, Stellantis a accepté un accord qui prévoyait, paraît-il, un milliard de dollars de la part des gouvernements provinciaux et fédéral. Après l’adoption par les Américains du plan de lutte contre le changement climatique de 370 milliards de dollars de Joe Biden, qui prévoit d’énormes subventions et crédits d’impôt pour attirer les fabricants de technologies « vertes », Stellantis a recouru à l’extorsion pure et simple pour obtenir d’Ottawa un accord d’une valeur 15 fois supérieure à l’original.

Dans une lettre adressée le 19 avril au Premier ministre Justin Trudeau, selon le Toronto Star, le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, et le directeur de l’entreprise partenaire, LG Energy Solution, ont exigé que les subventions à la production soient équivalentes à celles offertes dans le Sud. « Au cas où notre accord ne serait pas exécuté rapidement, ont-ils menacé, nous serions contraints de prendre des décisions difficiles concernant ce projet.

Les négociations avec Ottawa n’ayant pas progressé assez rapidement, la construction de l’usine de batteries de Windsor a été interrompue en mai. M. Tavares a dû se rendre compte que les libéraux étaient d’humeur généreuse, ou qu’ils pouvaient être persuadés de l’être, étant donné que les gouvernements de l’Ontario et du Canada venaient d’accepter de subventionner l’usine de batteries de Volkswagen à St-Thomas, en Ontario, pour un montant pouvant atteindre 13 milliards de dollars.

M. Tavares avait manifestement raison.

Maintenant que l’accord, qui comprend principalement des incitations fiscales et de production, a été finalisé, le PDG de Stellantis ne prétend même pas que le retard était dû à autre chose qu’au fait d’extorquer les contribuables. Il a déclaré au Star qu’il avait été « difficile de conclure cet accord », mais qu’en fin de compte, « c’était gratifiant ». Sans rire. M. Tavares a ajouté : « Oui, j’étais prêt à débrancher la machine et à utiliser le scénario alternatif que nous préparons toujours pour ce genre de situation ». En l’occurrence, le scénario alternatif consiste à demander des subventions aux Américains.

Pour une usine qui promet d’employer quelque 2 500 travailleurs, l’onéreux contrat signifie qu’il en coûtera 6 millions de dollars par emploi. Bien entendu, cela suppose que l’usine soit un jour achevée ou qu’elle produise des batteries au rythme prévu.

Il est certainement possible que le sud de l’Ontario devienne un centre de fabrication de batteries électriques grâce à ces accords. Il est tout aussi probable que ce plan s’avère être un échec et devienne une nouvelle stratégie de diversification ratée à ajouter à la liste, au même titre que le programme des « grappes d’innovation » ou l’industrie de la construction navale qui ne construit pratiquement pas de navires. Il se peut aussi que l’accord réussisse à créer une autre entreprise dépendante permanente, comme le constructeur aéronautique Bombardier, qui bénéficie d’une forme ou d’une autre d’aide publique depuis les années 1960.

Lorsqu’une entreprise est subventionnée par rapport à une autre, cela ne contribue pas à la croissance économique, cela ne fait que déplacer les ressources de l’économie des investissements efficaces vers les investissements inefficaces, et décourager les entreprises de produire pour le marché, en les encourageant à produire pour le gouvernement à la place.

Si Stellantis était guidée par les forces du marché, elle n’aurait pas besoin d’une garantie d’incitations gouvernementales à hauteur de 6 millions de dollars par emploi pour investir. Le fait même qu’elle ait accepté l’accord en raison des aides publiques soulève la question de la solidité de l’analyse de rentabilité de cette usine.

[…]

Le fait que cet accord ait été signé ne signifie pas que Stellantis, ou Volkswagen d’ailleurs, ne reviendra pas dans quelques années pour réclamer davantage de subventions ou pour revoir à la baisse ses attentes en matière de production et d’emploi.

Lorsqu’il s’agit d’aides publiques à l’industrie manufacturière, les modifications d’accords qui favorisent les bénéficiaires des subventions aux dépens des contribuables sont monnaie courante.

L’État de New York, par exemple, a versé au cours de la dernière décennie un milliard de dollars pour la construction d’une usine de panneaux solaires pour Tesla d’Elon Musk. « Musk avait déclaré que d’ici 2020, l’usine de Buffalo produirait chaque semaine suffisamment de bardeaux solaires pour couvrir 1 000 toits », a rapporté le Wall Street Journal la semaine dernière.

En réalité, seules 21 installations hebdomadaires ont lieu, et bien que l’usine emploie 1 700 personnes, nombre d’entre elles travaillent pour Tesla sans aucun lien avec l’entreprise. L’accord a été modifié 12 fois, à chaque fois au bénéfice de Musk.

[…]

Quelles que soient les subventions accordées à la fabrication de panneaux solaires, ceux-ci doivent toujours rivaliser avec d’autres sources d’énergie plus fiables, telles que le gaz naturel, que les consommateurs continuent de préférer.

La différence pour les fabricants de batteries électriques – et peut-être pour les fabricants de panneaux solaires à l’avenir – réside dans le fait que les politiques gouvernementales vont au-delà du soutien à une industrie privilégiée et visent à créer une demande de la part des consommateurs. Tous les nouveaux véhicules vendus au Canada devront être électriques d’ici 10 ou 15 ans, car Ottawa, Washington et d’autres pays se rapprochent de plus en plus de l’interdiction pure et simple du moteur à combustion interne. Les véhicules électriques seront la seule option possible.

Se lancer dans le commerce des subventions est lucratif pour les fabricants, moins pour les contribuables.

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